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Social
Éducation nationale
13 juin 2003
À l’appel de l’intersyndicale de la fonction publique et des différentes coordinations de grévistes de l’Éducation nationale, environ 400 personnes se sont rassemblées devant la mairie de Saint-Denis hier en milieu de journée. « Nous ne bloquons pas le bac, nous souhaitons bon courage aux candidats, mais nous sommes toujours en grève cas nous sommes loin d’avoir gagné », soulignaient les syndicalistes.
Une manifestation identique a eu lieu devant la mairie et l’hôtel des impôts de Saint-Pierre. Les salariés exprimaient toujours la même détermination à combattre les mesures injustes du gouvernement contre les services publics et les retraites.
Les techniciens ouvriers de service (TOS), qui sont quelque 1.100 à rester concernés par le projet gouvernemental de transfert de l’Éducation nationale vers les collectivités locales, se sont donné rendez-vous aujourd’hui à 9 heures au Bocage Sainte-Suzanne et demain à Langevin Saint-Joseph. Des assemblées interprofessionnelles sont prévues dans plusieurs régions de l’île.
Les rassemblements organisés hier matin par l’intersyndicale de la fonction publique et les différentes coordinations de grévistes de l’Éducation nationale à Saint-Denis et à Saint-Pierre avaient valeur de test pour la mobilisation des grévistes. En effet, ils avaient lieu au lendemain de l’annonce par le gouvernement du report des transferts des conseillers d’orientations, des médecins scolaires et des assistants sociaux de l’Éducation nationale aux collectivités locales.
Seuls les techniciens ouvriers de service (TOS) restent maintenant concernés par ce transfert de tutelle. À La Réunion environ 1.100 agents sont dans ce cas, contre environ 100 qui ne seront finalement pas transférés si la réforme est appliquée selon le projet actuel du gouvernement.
La question était de savoir si les TOS allaient continuer à bénéficier du soutien des autres grévistes de l’Éducation nationale. Il n’y a pas eu vraiment de réponse.
À Saint-Denis, des enseignants se trouvaient dans foule qui s’est rassemblée devant la mairie (gardée par un cordon de police), mais nous étions très loin des milliers de personnes qui sont régulièrement descendues dans la rue depuis plus de deux mois. « Il faut déjà que nous prouvions, nous TOS, que nous sommes toujours mobilisés avant de demander le soutien des autres », faisait remarquer un syndicaliste représentant les TOS.
Raymond Mollard du SNES notait pour sa part : « on ne peut pas arrêter une grève qui a duré plus de 9 semaines alors que seulement 20% des personnels menacés par le transfert a obtenu gain de cause. Il reste également à régler le problème des retraites sur lequel le gouvernement n’a pas accepté la moindre concession ».
Une délégation de grévistes a été reçue en fin de matinée par René-Paul Victoria, député-maire UMP de Saint-Denis. Elle est sortie de l’entretien relativement déçue. « Nous n’avons obtenu aucune assurance », disaient les délégués.
En début d’après-midi, une centaine de TOS grévistes décidaient de se rendre au Conseil général pour y rencontrer Jean-Luc Poudroux, président de la collectivité qui, en cas de transfert, accueillera tous les agents travaillant dans les collèges (les agents travaillant dans les lycées seront transférés à la Région). Jean-Luc Poudroux étant absent, les manifestants ont décidé de défiler dans le centre-ville jusqu’à son arrivée. Effrayés, quelques commerçants ont baissé leurs rideaux. « Ce n’est pas la peine, nous ne sommes pas des voyous, nous sommes vos clients et nous voulons simplement que le gouvernement entende notre voix », lançait un manifestant au mégaphone. Il n’y a eu aucun incident tout au long du parcours.
Les grévistes sont revenus devant le Conseil général vers 16 heures. Jean-Luc Poudoux est venu à leur rencontre. Un dialogue s’est instauré. Pendant près d’une heure le président du Département a expliqué qu’il n’est pas demandeur du transfert mais que sa collectivité est en mesure de l’assumer. Les grévistes lui ont répondu qu’ils ne veulent pas changer de statut. L’entretien s’est terminé vers 17 heures. Les TOS se sont donné rendez-vous aujourd’hui à 9 heures au Bocage Sainte-Suzanne et demain à Langevin Saint-Joseph.
Tôt hier matin, aux alentours de 7 heures, c’est devant les grilles de l’hôtel des impôts qu’une centaine d’enseignants et de personnel de l’éducation nationale se sont retrouvés, empêchant du coup le personnel d’entrer dans les locaux. De fait, grévistes et non grévistes se retrouvaient côte à côte, mêlés à une foule qui, au fil de la matinée, a grossi pour atteindre plusieurs centaines de manifestants.
Tout ce petit monde se retrouvait dans la rue Bory de Saint-Vincent, bordée par un groupe d’immeubles. Ambiance calme, avec quelques percussions et un kayanm pour mettre un peu d’animation. Mais l’arrivée de quatre camions de gendarmes mobiles allait faire monter la tension d’un cran. Surtout lorsque ces derniers, avec parfois quelques provocations inutiles, se mettaient en position face aux manifestants.
Il s’en est suivi un face à face qui a pu faire craindre une charge brutale. Après un premier mouvement des gendarmes mobiles, la tension augmentait encore. Dans les immeubles voisins, certains fermaient les fenêtres, craignant d’être incommodés par l’utilisation de gaz lacrymogènes. Puis, après un premier recul des gendarmes, suite à des discussions avec les manifestant, l’ambiance redevenait plus sereine… avant de redevenir plus tendue, en milieu de matinée.
Une nouvelle fois, la charge des gendarmes mobiles semblait imminente. Mais la détermination des manifestants ne tombait pas d’un pouce. Certains semblant même se préparer à une intervention musclée.
Pourtant, on était loin d’un risque de dérapage. Les quelques centaines de manifestants se contentaient d’occuper pacifiquement la rue Bory de Saint-Vincent, avec quelques banderoles. Les conséquences pour la circulation étaient quasiment nulles : les automobilistes pouvant sans problèmes emprunter les rues adjacentes en guise d’itinéraire de délestage, sans que cela crée de gros embarras. Assis sur les pelouses des contre-allées bordant les immeubles, sous l’ombre des quelques arbres ou debout sur la chaussée, les personnels des Impôts et de l’Éducation nationale arboraient quelques slogans revendicatifs ou franchement moucateurs à l’égard du gouvernement. On se contentait d’occuper la rue, de kas’ la blag’…
Cette nouvelle menace d’intervention de la part de gendarmes mobiles présents en grand nombre s’estompait une nouvelle fois. Finalement, aux alentours de midi, les gendarmes mobiles regagnaient leurs camions et quittaient les lieux, laissant les manifestants dans un calme olympien, avant une dispersion dans le calme au début de l’après-midi.
Si l’attention dans le Sud a été focalisée sur l’hôtel des impôts, c’est initialement devant l’hôtel de ville d’un rendez-vous était prévu. Là encore, tout s’est déroulé dans le calme, avec la présence de plusieurs centaines de personnes. Si le nombre peut paraître nettement en deça de la mobilisation de ces derniers jours, la détermination elle, était toujours là.
Comme devant l’hôtel des impôts, la réforme des retraites et la décentralisation et toutes les menaces qu’elle fait peser sur l’avenir de l’Éducation nationale étaient sur toutes les lèvres. Pour l’anecdote, on notera qu’aux fenêtres de la mairie de Saint-Pierre, de nombreux vigiles laissaient apercevoir leur silhouette musclée, histoire de décourager - sait-on jamais - toute idée « d’invasion ».
Sur la place de la mairie, quelques discours de la part de responsables syndicaux. Puis la dispersion, vers 13 heures 30, moment mis à profit pour certains pour se diriger vers l’hôtel des impôts. Commentaires de manifestants à l’issue de ce rendez-vous saint-pierrois : « C’est comme nos slogans dans les manifs : on n’est pas fatigués ! » Manière de dire que le mouvement continue.
Paroles de responsables syndicaux dans la manifestation de Saint-Denis |
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-Christian Ribod, permanent syndical CGTR
« Aujourd’hui, le mouvement n’a pas diminué. Il faut maintenir la pression surtout en ce moment avec les discussions du Parlement. Nous ne sommes pas dans une situation de défaite. Les mesures lâchées par le gouvernement ne sont pas satisfaisantes. Ce sont des broutilles pour faire passer en intégralité les réformes de la retraite. C’est en fait, la traduction d’un désarroi pour le gouvernement et le patronat. Il faut maintenir la mobilisation au maximum. Des rencontres sont prévues avec le Recteur, nous devons en fixer les modalités lors d’une prochaine réunion de l’Intersyndicale. » |
- Ivan Hoareau, CGTR, Intersyndicale
« C’est un mouvement qui s’inscrit dans la durée, mais les modalités sont diverses. Aujourd’hui cela se traduit par un rassemblement. L’enjeu d’actualité est fort. Des assemblées générales se sont constituées dans les établissements scolaires ce jeudi matin (les régions Nord et Est regroupées, l’Ouest et le Sud ensemble). L’idée est de construire un rapport de forces plus fort. La situation n’est pas simple et nous devons aviser au jour le jour. Les dernières mesures du gouvernement portent à croire qu’il veut jouer encore sur la division : le privé contre le public, les TOS contre les hors-TOS… Sur 120.000 TOS concernés au niveau national, 110.000 seront touchés par la décentralisation, soit 95% du personnel. Le problème reste entier. À La Réunion, cela s’applique pour 1.100 TOS sur un total de 1.200 agents ». |
- Yvon Virapin, SNUipp-Snu, Intersyndicale
« Nous avons constitué un rassemblement symbolique devant les deux mairies de Saint-Denis et de Saint-Pierre, volontairement, avec deux maires de la majorité actuelle, dont un est député. Le mouvement est moindre car certains collègues ont reçu leur mise en demeure et se sont rassemblés ce matin dans les salles d’examens. Mais ces rassemblements sont nécessaires pour faire le point : nous avons eu des avancées à l’arrachée mais le problème des TOS demeure entièrement. En ce qui concerne la question des retraites, nous n’avons rien obtenu. La négociation est toujours d’actualité. Nous devons toujours peser le plus possible pour ouvrir les négociations. Nous poursuivrons la grève ». |
-Jean-Louis Belhôte, SGEN-CFDT, Intersyndicale
« C’est un rassemblement symbolique. On ne baisse pas les bras et nous sommes toujours en grève. Jusqu’à nouvel ordre, une catégorie du personnel de l’Education nationale, les techniciens de service, les agents d’entretien, les cuisiniers... ceux qui représentent vraiment la France d’en bas se retrouvent lésés. Nous avions positionné nos actions sur le refus de tous transferts de tous les personnels et pas seulement une partie ». |
-Jean-Jacques Perrot, FO, Intersyndicale
« Notre rassemblement est symbolique et nous attendons les résultats de ce jeudi soir à Marseille pour réagir : notre espoir est un appel à la grève générale lancé conjointement par Bernard Thibault et Jean-Marc Blondel ! Si la mobilisation s’arrête, on n’a pas le droit d’accuser les personnes, car cela fait deux mois que nous sommes dans la rue. |
-Jean-Claude Savy, secrétaire académique du SNETAA Réunion
« La décentralisation ne prend pas en compte la formation professionnelle... En cautionnant le financement des assistants d’éducation, on accepte la disparition des MISE (Maîtres internats et Surveillants internats), des aides-éducateurs et des emplois-jeunes. » |
-Vincent Cellier, FSU, Intersyndicale
« Nous sommes en grève et nous n’assurons pas les services symboliquement. La déclaration interprofessionnelle de mercredi soir prévoyait un rassemblement non pas devant le rectorat mais devant les mairies, symboles du pouvoir politique. On observe parfois une certaine morosité dans l’esprit de nos collègues, mais la détermination reste présente. Les épreuves ont l’air de se passer correctement, mais ce n’est que la partie émergente de l’iceberg. Le Rectorat veut sauver les apparences : la surveillance des examens exige très peu de personnel et on peut très bien engager des personnes contractuelles à la place. Les choses obtenues sont largement insuffisantes. » |
-Érika Irsapoullé, 23 ans, surveillante (MISE) au collège des Deux-Canons à Saint-Denis, étudiante en licence de lettres
« La situation est catastrophique. On a fait passer le projet des assistants d’éducation en douce, alors que les surveillants devaient garder leur poste. On nous supprime notre statut national de MISE (Maîtres Internats et Surveillants Internats). J’en veux aux syndicats qui n’ont pas su relayer nos attentes. Avec le profil d’assistants-d’éducation, nous ne pourrons plus suivre nos études en même temps. C’était l’intérêt des MISE. En plus, la limite d’âge est fixée à 22 ans. Nous pouvions travailler à mi-temps, soit 14 heures par semaine alors que devenir assistant-d’éducation, c’est se retrouver à temps plein. Sans compter que nous perdons le statut d’étudiant. Les surveillants font partie des oubliés et on nous amalgame trop souvent avec les emplois-jeunes. Depuis le 11 octobre 2002, nous alertons l’opinion publique et les instances concernées ». |
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