Une vague de 2.500 emplois

Nouvelles suppressions de postes à Air France

2 août 2013, par Céline Tabou

Au cours des trois dernières années, la compagnie Air France a supprimé plus de 9.500 postes. Ce vaste plan de restructuration perdure depuis quatre ans, entraînant la colère de la CGT Air France, qui a dénoncé des erreurs de management.

Cette année, il est prévu de supprimer 5.112 emplois à Air France. Ce qui a provoqué la colère syndicale.
(photo d’archives DS)

La direction a confirmé des informations de sources syndicales sur de nouvelles réductions d’effectifs, dans le cadre du plan de restructuration appelé “Transform 2015 ”. « Le projet de réduction supplémentaire d’effectifs, évoqué en Comité central d’entreprise, sera chiffré et discuté avec les organisations syndicales cet automne. Il pourrait représenter un peu plus de la moitié du sureffectif identifié en 2012 » , a déclaré un porte-parole à l’AFP sans préciser le nombre.

Réduction d’emploi

Le PDG du groupe, Alexandre de Juniac, avait indiqué ces derniers mois que des réductions d’effectifs supplémentaires allait être engagé, car « indispensables pour remettre Air France-KLM sur le chemin de la croissance » . Assurant que les mesures d’accompagnement seraient comparables à celles mises en place avec le non-remplacement des départs naturels, il a précisé que des départs volontaires et des temps partiels ou encore des congés sans solde seraient également concernés.

En 2011, Air France avait supprimé 2.000 emplois, en 2012, ce sont 2.500 emplois. Cette année, ce sont 5.112 postes supprimés. Ces suppressions massives tous les ans ont entraîné la colère des syndicats, dont la CGT Air France, qui a demandé la mise en place d’un « véritable projet industriel » , alors qu’en retour, « nous n’avons que des plans sociaux » .

Ces derniers ont remis un rapport de la mission du Commissariat Général à la Stratégie et à la Prospective en juillet, préconisant deux aspects : « si le gouvernement ne remplit pas son rôle d’État stratège, l’avenir même d’Air France est en danger, quelles que soient les concessions sociales faites par les salariés » et « il convient d’organiser rapidement des Assises du Transport Aérien, avec tous les acteurs du secteur (Patrons du secteur aérien, syndicalistes, politiques). Ces Assises doivent permettre d’aller vers un transport aérien citoyen, socialement responsable, avec une tolérance zéro en ce qui concerne les questions de sûreté et de sécurité aérienne » .

Le plan “Transform 2015” de la direction doit permettre de réaliser en trois ans deux milliards d’euros d’économies. Les précédentes restructurations ont permis depuis un an et demi, des résultats en nette amélioration au deuxième trimestre 2013. Dans le même temps, la compagnie souhaite dégager un bénéfice d’exploitation de 79 millions d’euros contre une perte de 79 millions un an plus tôt, selon le PDG, Alexandre de Juniac.

Air Austral épargné

Depuis plusieurs années, de nombreuses compagnies internationales suppriment des emplois tous les ans en raison de la crise dans le transport aérien. Cependant, à Air France, la crise est structurelle, comme au sein de la compagnie Lufthansa avec 3.500 emplois supprimés, Iberia avec 3.100 ou encore American Airlines, avec 13.000 postes supprimés. Les erreurs de management ont conduit à des plans sociaux d’envergure, faute de capacité à trouver des alternatives, et préférant conserver les bénéfices nets. À La Réunion, Air Austral est parvenu à mettre un plan pour éviter ses suppressions, ne devant alors faire face qu’aux coûts du pétrole.

La compagnie réunionnaise avait accusé une perte d’exploitation de 48 millions sur l’exercice 2011-2012, pour un chiffre d’affaires d’environ 415 millions d’euros. Ces pertes ont été par la suite compensées avec la non-reconduction des CDD et une série de mesure pour éviter les licenciements. L’ex-président du directoire et directeur général d’Air Austral Gérard Ethève avait réorganisé les dessertes, en cessant de se rendre à Nantes, Bordeaux, Toulouse, Lyon et à Marseille afin de renforcer la desserte de Paris. La compagnie a également mis un terme à la desserte de Nouméa via Sydney, fortement déficitaire. L’ensemble de ces mesures a permis d’éviter des licenciements et des pertes sèches.

  Céline Tabou

Luttes pour l’emploi

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