Brigitte Malet : membre de l’Alliance des Réunionnais contre la pauvreté

« On est une seule et même famille pour aider les personnes en difficulté »

15 septembre 2010, par Jean Fabrice Nativel

Vous voulez savoir ce que fait Brigitte Malet au sein de l’Alliance des Réunionnais contre la pauvreté ? Et bien sans plus attendre, entretenons-nous avec cette militante.

Brigitte Malet que retenez-vous de l’Assemblée populaire du dimanche 29 août ?

- Il y a eu un nombre important de Réunionnaises et de Réunionnais venu(e)s pour la plupart en famille, un dimanche, place de la Mairie de Saint-André et les témoignages poignants des participant(e)s. En toute liberté, ils/elles ont parlé de leur situation quotidienne. Comme ce père de famille, ex-employé du bâtiment, qui aujourd’hui se retrouve au chômage.

« Des témoignages poignants »

Suite à cette rencontre, il a été décidé le jour même de la mise en place d’États généraux populaires. On souhaiterait connaître davantage sur cette initiative ?

Premier États généraux populaires avec des habitants de Sainte-Rose

- Cette assemblée populaire a ouvert les États généraux populaires (EGP). L’idée d’une telle action a été mise lors d’une réunion de l’Alliance des Réunionnais contre la pauvreté (ARCP). Le principe est d’aller à la rencontre de la population là où elle vit et de la faire s’exprimer sur leurs difficultés et les solutions à apporter. À l’exemple de ce premier rendez-vous pris récemment avec une quinzaine d’habitants de tout âge d’un quartier de la Ville de Sainte-Rose. Une mère de famille qui comme son compagnon travaille a fait jouer la solidarité pour la garde de ses enfants mais aussi des autres. À tour de rôle, elles se sont organisées pour que l’une ou plusieurs d’entre elles aillent emmener ou chercher les gamins pendant le temps scolaire mais aussi le mercredi ainsi que le temps des vacances. Cette action est l’illustration même d’une prise de responsabilité.

« Se prendre en main, s’entraider »

Qu’apprenez-vous de ces rencontres avec la population ?

- Qu’il faut se prendre en main, s’entraider, les gens en ont pleinement conscience. De partager, d’échanger et de revenir notamment au troc. Moi, j’ai mon véhicule qui est en panne. Toi, tu as toutes les compétences pour le réparer. En contrepartie de ton service, je t’offre des fruits et des légumes. Au lieu d’avoir peur les uns des autres, apprenons à re-vivre comme au temps de nos aïeux avec cet élan de solidarité.

Tout n’est pas « qu’une question d’argent »

Qu’entreprendre pour améliorer leur existence ?


- Il est important de réaliser de réels échanges et que tout ne soit pas qu’une question d’argent. J’illustre mon propos de deux exemples. Un : une personne ne percevra plus ses ASSEDIC prochainement alors qu’il ne lui manque que quelques années pour bénéficier de sa retraite. Je lui ai proposé un rendez-vous pour qu’ensemble, on constitue son dossier qu’il a déposé au Pôle emploi. Deux : des personnes vont travailler dans la même ville et même si il y a un détour à effectuer, il coûte si peu de faire du co-voiturage avec une participation aux frais d’essence. Afin de se soutenir, il est important de bien communiquer et d’être fraternel.

« Je m’investis dans la communication »

Quel est votre rôle avec vos co-équipier(e)s de l’ARCP ?

- Nous sommes tou(te)s sur le même pied d’égalité. Je m’investis dans la communication : préparation et contacts pour les réunions, aide à la rédaction de courrier, mise à jour de la page Facebook, etc.. Je bénéficie également du soutien de tous ceux qui apportent leur contribution. On est une seule et même famille pour aider les personnes en difficulté.

Au préfet ou chef du gouvernement

Une pétition circule en ce moment. Quel en est l’objet ?


- La pétition “contre la politique anti-social du gouvernement” vise à toucher un maximum de personnes en situation de pauvreté et porteuses de solutions pour améliorer leur quotidien. Ce document, on souhaite le transmettre soit préfet, soit au chef du gouvernement.

L’appel lancé par l’ARCP pour l’Assemblée populaire, la signature de la pétition et les États généraux populaires est entendu par la population. Par ces actions, elle amène les gens à se confier sur un sujet grave : la pauvreté. Certes, cet exercice est difficile mais on ne peut plus continuer à masquer la réalité.

Texte et photos Jean-Fabrice Nativel



Pour entrer en contact avec l’ARCP
• email : [email protected]
• Facebook : alliance contre la pauvreté (on y retrouve toutes les coordonnées des membres entre autres)
• KOI : “Alon kozé”, le mercredi matin de 7h15 à 9h


LE LUNDI 27 SEPTEMBRE À SAINT-DENIS, VOUS ÊTES INVITÉS À PARTICIPER AUX ÉTATS GÉNÉRAUX POPULAIRES (CONTACT, BRIGITTE MALET : 0692-82-34-49)


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