Suppression de postes

« On y est déjà ! », rétorquent les syndicats à Christine Lagarde évoquant « un plan de rigueur » pour les fonctionnaires

5 septembre 2007

« La rigueur, on y est déjà ! », ont répliqué le 3 septembre les syndicats à la Ministre de l’Economie Christine Lagarde, qui a malencontreusement parlé la veille d’un « plan de rigueur » pour évoquer la diète auxquels sont soumis les fonctionnaires en matière d’emploi et de salaires. Christine Lagarde a reconnu le 2 septembre que le non remplacement d’un fonctionnaire sur trois, puis sur deux en 2009, constituait « un plan de rigueur » dans la Fonction publique. ?
Les syndicats de fonctionnaires, qui dénoncent de fait depuis plusieurs années des réductions d’effectifs et une baisse de pouvoir d’achat, estiment que le mot rigueur a été employé à juste titre, même si les propos de la ministre ont été rapidement rectifiés par l’Elysée et Matignon.  ?« C’est un aveu de franchise », a ironisé le 3 septembre le Secrétaire général de la CFDT François Chérèque.
 ?Le Secrétaire général de l’Elysée Claude Guéant, le Premier ministre François Fillon et le Ministre de la Fonction publique Eric Woerth ont rapidement corrigé la formule de Christine Lagarde. Il n’y a pas de plan de rigueur, mais « de revalorisation » et un « effort constant pour réduire les dépenses de l’Etat », ont-ils tour à tour affirmé. ?
« La rigueur, on y est déjà ! », a rétorqué François Chérèque, dénonçant leur « langue de bois ». « Lorsque l’on supprime 22.70O postes dans la Fonction publique, que l’on est à 6 ans sans accord salarial, on est dans une démarche de rigueur », a-t-il dit. ?
Les syndicats reprochent au gouvernement l’annonce, fin juillet, du non remplacement de 22.700 fonctionnaires partant à la retraite en 2008, soit la plus forte suppression de postes depuis 2002, et pratiquement le double des suppressions de 2007 (12.000). ?

Pour Gérard Noguès (FO), « c’est la première fois qu’un gouvernement supprime autant de postes de fonctionnaires. Si ça, ce n’est pas un plan de rigueur, je n’y comprends rien », a-t-il dit. ?Les syndicats soulignent aussi la baisse du pouvoir d’achat des fonctionnaires, qu’ils estiment à au moins 6% depuis 2000. Une récente étude de l’Insee a conforté leur position, évoquant une baisse des salaires de 0,9% en 2005, ce qu’a contesté le gouvernement, préférant une méthode de calcul différente. ?
Pour la CFTC, il est à craindre que les conférences sociales prévues à l’automne sur les valeurs de la Fonction publique, le pouvoir d’achat, le dialogue social et les parcours professionnels ne servent de fait « d’alibi à un plan de rigueur ».


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