Osons le calendrier climatique !

Osons le calendrier climatique !

19 juillet 2013

La « consultation » sur le calendrier scolaire réunionnais n’est jamais, très curieusement, organisée au moment où le thermomètre est en surchauffe dans les salles de classe ; c’est donc en juin que la FSU a été invitée par le Recteur à se prononcer par courrier sur le calendrier de la période 2014-2017 et ce avant le... 6 juillet.

Il est possible que les températures actuelles rendent inaudibles les arguments en faveur du calendrier scolaire climatique que défend la FSU, quoi que... Convenons que la fraîcheur de cette période offrirait des conditions idéales pour travailler en classe en évitant déconcentration, perte d’attention, épuisement que provoque l’excès de chaleur.

Convenons aussi qu’aucune intempérie ne pourrait actuellement perturber les transports scolaires et l’ouverture de nos écoles, collèges, lycées et université.

Qui peut nier que travailler dans des classes surchauffées et perdre des journées entières de cours entrave la réussite scolaire ?

Qui peut nier que donner toutes leurs chances à nos élèves passe par l’adoption d’un rythme scolaire annuel harmonieux privilégiant, pour les périodes travaillées, les conditions climatiques les plus favorables.

Le calendrier actuellement en vigueur ne tient compte d’aucune de ces évidences.

Pourtant, la coupure imposée par l’administration en décembre-janvier ressemble fort à un aveu que le climat de l’été austral cause de sérieux désagréments dans une scolarité ; mais il est aberrant qu’elle soit placée au milieu de l’année scolaire : la reprise, en partie consacrée à réviser les notions oubliées pendant ces longues vacances, a lieu avant la fin de la période cyclonique et toujours en pleine chaleur avec les conséquences que l’on sait sur les apprentissages.

La FSU plaide pour un calendrier climatique avec une rentrée en mars et une fin d’année avant le 20 décembre au rythme d’une alternance équilibrée entre périodes travaillées (7 semaines) et congés (2 semaines) avec des « grandes vacances » de transition entre deux années scolaires ; c’est ce qui se pratique en Nouvelle-Calédonie sans soulever la moindre objection, qu’il s’agisse des dates d’examens ou des poursuites d’études, l’université de Nouvelle-Calédonie ayant harmonisé son propre calendrier, semestrialisé, avec celui des lycées.

Dans ce débat jamais abouti, les détracteurs d’un calendrier climatique Réunionnais se concentrent sur les poursuites d’études en métropole qui concernent très peu de bacheliers et pourraient se régler facilement par une phase-passerelle ou l’ouverture de filières supplémentaires à l’université de la Réunion.

La réglementation laisse, en Corse et en outremer, toute latitude au recteur pour « adapter le calendrier (…) en tenant compte des caractères particuliers de chacune des régions concernées ».

Force est de constater que l’académie de la Réunion n’a, à cet égard, jamais eu le courage d’aller au bout de cette analyse évidente que les élèves Réunionnais sont pénalisés par un calendrier inadapté, ce que la FSU regrette.

Le choix du calendrier scolaire réunionnais engage l’ensemble de la société réunionnaise et ne saurait être traité par quelques échanges de courriers. Seul un débat ouvert et associant l’ensemble des acteurs du système éducatif et les élus est digne d’un tel enjeu.

L’éducation est un pilier du développement de La Réunion, sa bonne marche dépend pour une part non négligeable de son calendrier scolaire qui, tel qu’il est aujourd’hui, contribue malheureusement à l’échec scolaire.

Marie-Hélène DOR

Secrétaire Départementale

Calendrier scolaire à La Réunion

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