
Maison des parents de l’Océan Indien
Où loger les familles des petits hospitalisés ?
7 décembre 2007

Hier, à l’ancien hôtel de ville de Saint-Denis, l’association “Maison des Parents de l’Océan Indien” a donné une conférence pour faire voir à un large public la nécessité d’ouvrir une structure d’accueil pour les parents des enfants hospitalisés. Le docteur Jean-Luc Michel, chirurgien infantile au CHD Félix Guyon et président de l’association, défend ce projet depuis deux ans avec une quinzaine de bénévoles.
Depuis quand existe votre association et quel est son projet ?
- L’association existe depuis deux ans, avec pour but de créer une Maison des parents. Nous envisageons de démarrer une activité d’hébergement de parents sur une maison que nous allons louer, mais qui ne peut être qu’une petite structure de dépannage. Nous voudrions, d’ici quelques mois, disposer d’une maison, que nous ferions fabriquer, si possible sur le site de l’ancien hôpital Félix Guyon, de manière à pouvoir loger une quinzaine de familles.
Actuellement, nous pouvons compter sur une quinzaine de membres. J’aimerais parler en particulier du secrétaire de l’association, le Dr Metté, et de Mme Moullan, la vice-présidente ; c’est une ancienne surveillante du CHD, qui travaille beaucoup dans le milieu associatif ; elle organise tous les ans des manifestations au CHD ; elle a fait venir Miss Réunion, Zidane... Demain elle fait venir Jackson Richardson. Elle donne énormément...
À qui serait destinée cette structure ?
- Cette maison servirait soit à des familles de La Réunion, qui habitent loin et qui ont peu de moyens - ceux qui habitent dans les Hauts ou dans les Cirques et qui n’ont pas de voiture, par exemple - soit à des familles venues des autres îles de l’Océan Indien.
Le but est de loger ces familles à des prix modiques, les assurances sociales pouvant contribuer à payer le prix de journée. Et pour les familles qui auraient à payer, ce sera de toute façon moins cher qu’à l’hôtel. Si l’association arrivait à avoir une trésorerie, cela pourrait être gratuit : cela dépendra de notre capacité à récolter des dons.
Où en êtes-vous de vos contacts et êtes-vous satisfait des réponses obtenues ?
- Pour montrer la viabilité du projet, nous avons pris des contacts avec la Sécurité sociale, la DRASS, la Région, le Département. Mais toutes les démarches n’aboutissent pas à une action concrète. On nous dit souvent “C’est très bien”... et cela en reste là. Avec cette conférence, nous voulons montrer l’importance de ce projet, pour que les décideurs politiques, la direction de l’hôpital, se rendent compte qu’ils peuvent aussi faire quelque chose. En France, il existe 60 maisons des parents. Ce n’est ni une nouveauté, ni un projet extravagant, c’est une nécessité. On en a d’autant plus besoin à La Réunion que nous recevons beaucoup de patients en provenance des autres îles. Quelquefois, les familles se saignent aux quatre veines pour payer le billet d’avion de leur enfant et les parents ne viennent pas parce qu’ils ne peuvent pas payer l’hôtel pendant deux ou trois semaines, voire un mois ou deux. Notre but est de faire en sorte que tous les enfants qui viennent se faire soigner puissent être accompagnés par leurs parents.
De quels moyens disposez-vous et quels sont ceux que vous espérez mobiliser ?
- On a ouvert un site Internet, qui est encore peu fréquenté, mais nous avons mis tous nos comptes dessus. Tout est public et transparent. Notre objectif est que le projet se fasse et qu’il “marche”. Tous les partenaires sont les bienvenus. Nous voudrions que ceux qui sont chargés de la santé et du social, à La Réunion, s’investissent dans ce projet. L’hôpital public et le Département peuvent faire beaucoup pour le faire avancer. Notre association, par du bénévolat, peut assurer la logistique et le fonctionnement, ainsi que le recueil de dons privés. Mais nous avons aussi besoin d’un support administratif et financier de ces deux partenaires publics. Jusqu’à présent, les appuis ont été insuffisants à l’hôpital, mais une nouvelle équipe de direction arrive ; j’espère que grâce à elle et à la dynamique du CHR, ce projet va pouvoir avancer.
Aujourd’hui (hier - Ndlr) nous faisons une conférence à Saint-Denis, pour sensibiliser les gens à cette problématique. Nous espérons ensuite faire parler de nous par des actions plus concrètes, pour la réalisation de la Maison.
Du point de vue de l’enfant hospitalisé et des rapports que vous avez avec lui, qu’est-ce cette Maison des parents apporte ?
- Un enfant qui va recevoir des soins lourds, pour moins subir l’agression liée à la prise en charge médicale, a besoin de voir recréée autour de lui une atmosphère familière. C’est pour cela qu’on crée des décorations dans les services, qu’on fait des animations. Plusieurs associations viennent, des clowns aussi ; mais le principal dans cet univers familier, ce sont les parents qui peuvent l’apporter. Ce sont eux qui peuvent faire que l’enfant se sente vraiment chez lui, en complicité, en confiance. On a besoin des parents pour que l’enfant se sente aimé et pris en charge avec plus de douceur ; qu’il accepte mieux son traitement. Ce sont les parents qui peuvent l’y faire adhérer et c’est avec eux que nous pouvons discuter des décisions difficiles, etc... Les parents sont indispensables à l’enfant, et aussi au traitement.
Propos recueillis par P. David
Pour joindre l’association : Martine Rajzman, direction générale de la communication et de la culture au CHD - 0262.90.68.32 ou 0692.973.333.
Courriel : [email protected] ou [email protected].
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