1912 – 2012 : Centenaire du syndicalisme à La Réunion

Paroles de Paul, Ivan, Jean-Pierre, Joachim et Paul

21 novembre 2012, par Jean Fabrice Nativel

La seconde journée d’hier consacrée au Centenaire du syndicalisme à La Réunion (1) a été intéressante. Au tour des syndicalistes d’intervenir.

La matinée de ce rendez-vous de l’enrichissement à l’ancien Hôtel de Ville de Saint-Denis a vu l’intervention de syndicalistes — du moins ceux qui ont répondu présents à l’invitation. Il s’agit de Paul Junot (CFTC), Ivan Hoareau (CGTR), et Jean-Pierre Rivière (CFDT).

Le premier a retracé la grève des employés de l’ARAST. Elle est une association née en 2003 et vouée à l’aide à la personne. Elle est aussi née de la fusion de structures de ce secteur se trouvant déjà en difficulté. On peut dire qu’elle a pris un mauvais départ… puisque par ailleurs le Conseil général revoit sa participation à la baisse.

En novembre 2009, on prononce la liquidation de l’ARAST. Double conséquence immédiate : 1.200 salariés se retrouvent au chômage et “5.000” personnes sans aides. La présidente du Conseil général dans un message fraternel prononcé sur les ondes les rassure. Ils seront tous embauchés par le Département et ce, au sein d’un groupement d’intérêt économique.

En janvier 2010, des salariés inquiets quant à leur embauche vont aux nouvelles. Sur les 1.000 emplois promis, une poignée leur est proposée. Et voilà le long feuilleton de l’ARAST qui commence. Les acteurs sont au départ, des syndicats puis un seul, la CFTC, les employés eux-mêmes, le Conseil général et l’AGS. Qui de ces derniers vont les indemniser ? C’est le défenseur des droits qui tranche.

Moralité : i fo in moun i sort déor pou règle nout band zafèr.

Épisodes de la vie à la “centrale”

Le deuxième a exposé la démarche de concertation syndicale entreprise avec les Comores, Mayotte, Madagascar et Maurice depuis une vingtaine d’années. Elle se situe au niveau « confédérale » et « interprofessionnelle » entre « la CGT et la CGTR ». « On essaie de construire un noyau dur », explique-t-il.

Il faut faire face aux aléas comme les systèmes juridiques et les structurations syndicales différentes, le financement. Il s’agit de respecter les singularités de chaque centrale. Cependant, on note des avancées en ce qui concerne la mise en place de formations. Une fraternité entre « camarades » se dessine par le biais d’aides dans la réalisation de bâtiments, de l’acquisition en NTIC. A chaque congrès de la CGTR, des invités de la zone sont présents.

En bref ce qui guide et guidera toujours leur démarche, c’est « de travailler à l’unité syndicale ».

Le troisième a expliqué les préoccupations de sa “maison”. Au sein de celle-ci, on réfléchit quant à leur accès à certains fonds européens, la place de la femme dans le militantisme, la conscientisation des adhérents et de la population au développement durable, la non-application de la convention collective nationale — du fait d’un article de la loi Perben —, une vie de salariat au SMIC... Sur la vie chère à La Réunion, elle a rendu un rapport. Mais que l’accès à la documentation fut périlleux !

Cette matinée s’est terminée par deux interventions. Joachim Maillot (ancien syndicaliste à la CFDT) a notamment rappelé l’indépendance politique de son syndicat. Paul Hoarau (ancien journaliste) “rêve” d’une Réunion où les Réunionnaises et les Réunionnais prennent les décisions quant au destin de leur terre.

JFN

Observateur de la vie réunionnaise

Zordi…

À partir de 13h30 – Villa du Département rue de Paris Saint-Denis

Colloque : “Alimentation, pratiques culinaires et rites des repas dans les pays du sud-ouest de l’océan Indien (du XVIIe siècle à nos jours)”

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