Professionnels du BTP en colère

Pas de déblocage en vue

1er septembre 2009

La situation etait toujours bloquée au niveau de l’entrée de la route du littoral, dans le sens La Possession–Saint-Denis, et à hauteur de l’échangeur de Cambaie, dans le sens Saint-Paul–Saint-Pierre où des barrages filtrants ont été dressés depuis 5 heures 15 hier lundi. Au niveau de l’entrée de la route du littoral, on enregistrait à 15 heures 30 près de 3 kilomètres de bouchon. Et la situation risquait d’empirer, l’heure de sortie des cours et du travail approchant.

Ce mouvement initié par l’Aveca et le Collectif pour la défense des entreprises du bâtiment et travaux publics est loin d’être soutenu par la population réunionnaise. Beaucoup dénoncent la « prise d’otages » et demandent au préfet d’agir afin de « mettre fin aux troubles ».

Pour les usagers de la route, c’est le ras-le-bol. Beaucoup parlent de « prise d’otages » et demandent au préfet de faire respecter leur « liberté de circuler ». Les stations-service ont quant à elles été prises d’assaut par de nombreux automobilistes. Les camions-citernes de la SRPP étant bloqués dans les barrages filtrants, certaines stations commencent à manquer de carburants. Les gendarmes imposent peu à peu un rationnement de la distribution de gazole, à hauteur de 15 euros.

C’était la ruée hier dans les stations-service de l’île qui sont nombreuses à être en pénurie. Certaines stations ont dû baisser leurs grilles tandis que d’autres rationnent la distribution. Les automobilistes qui voient le spectre de la paralysie totale de l’île doivent donc faire preuve de beaucoup de patience. Aux heures de pointes de la matinée, on enregistrait jusqu’à 20 kilomètres d’embouteillages.

Comme à chaque mouvement de colère des professionnels du BTP, ce sont les mesures d’apurement des dettes sociales et fiscales du protocole Novelli signé le 9 juillet dernier qui sont montrées du doigt. Des mesures sous conditions « impossibles à respecter » pour Laurent Boyer, président de l’AVECA. « Le protocole prévoit des aides à condition d’être à jour des charges patronales ou salariales. Si nous avons besoin d’aide, c’est parce que nous ne pouvons pas être à jour », remarque le représentant des professionnels du BTP. 


Du côté de la FNTR, signataire du protocole Novelli, même si Joël Mongin, président du syndicat, dit « comprendre » la détresse des professionnels du BTP, il ne soutient pas la manière. « Ce protocole est loin d’être parfait, mais il constitue déjà une avancée », explique-t-il. Il reconnaît que la question des dettes sociales et fiscales constitue un réel problème, mais il rappelle que « le protocole est fait pour être amendé ».

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