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Réforme des retraites
30 mai 2008, par
“Témoignages” a interrogé Patrick Lebreton concernant la réforme des retraites annoncée par le gouvernement. Le maire de Saint-Joseph fait part de son sentiment quant à l’avenir de cette réforme à La Réunion.
Le gouvernement propose une "solution" très contestée : l’allongement de la durée de cotisation à 41 ans pour une retraite à taux plein, ce qui va retarder l’âge de départ à la retraite. Que pensez-vous, de façon générale, de cette "solution" ?
- Comme bien souvent, ce gouvernement pêche dans la méthode démocratique. Il est en effet regrettable qu’avant même le début du cycle de négociations, la discussion soit limitée par un cadrage idéologique et sectaire.
Sur le fond, la priorité absolue doit consister à maintenir notre système de retraite par répartition. Le système par capitalisation, qui est un facteur lourd d’injustice et d’accroissement des inégalités, ne doit en aucun cas devenir la norme.
Si l’allongement de la durée de cotisation peut sembler offrir des marges de manœuvres financières, imposer une durée de cotisation rigide est loin d’être satisfaisant. Le point d’équilibre financier peut sans doute être atteint tout en appliquant une juste modulation de l’âge de départ à la retraite, en tenant compte de la pénibilité des métiers exercés.
En effet, et sans entrer dans l’élaboration de critères difficilement lisibles, la différence importante d’espérance de vie en fonction du métier exercé est un indicateur décisif pour mesurer la pénibilité. La reconnaissance de la pénibilité d’un métier devrait donc naturellement conduire à la modulation de la durée de cotisation. Il m’apparaît tout à fait normal qu’un cadre cotise plus longtemps qu’un ouvrier agricole fortement sujet aux maladies professionnelles et à l’espérance de vie plus limitée.
Pour autant et d’une manière générale, l’âge moyen de la population française progresse et la préservation de notre système de retraite commande sans doute un allongement de la durée de cotisation moyenne.
Néanmoins, cette hypothèse ne doit pas être la seule solution à être examinée, le gouvernement doit également réfléchir à l’élargissement de l’assiette de cotisation pour prendre en compte d’autres types de revenus liés au travail, comme la taxation des stocks options, ou au capital (qui n’est d’ailleurs que le revenu perçu grâce au travail d’un autre), comme la taxation des dividendes.
Le gouvernement tient-il compte des spécificités de La Réunion ? (démographie, chômage des jeunes, la précarité, nombreuses personnes au minimum vieillesse, des salariés qui peinent déjà à cotiser 37,5 ans).
- A La Réunion, les perspectives démographiques sont différentes de la moyenne française. En effet, notre île connaît une natalité dynamique et une mortalité un peu plus élevée que la Métropole en raison notamment de fortes disparités de l’offre de soins.
A l’horizon 2030, il y aura sans doute plus d’actifs que d’inactifs. Dès lors, l’enjeu ne devrait pas consister à tenir compte du vieillissement de la population et à faire cotiser plus longtemps les actifs, mais à faire en sorte que le développement économique général de toutes les régions de l’île permette à la majorité des actifs de simplement cotiser.
Il faut savoir que la décision du gouvernement a pour corollaire la diminution des pensions. En effet, celui qui n’aura pas cotisé la durée minimale verra son niveau de pension baisser en proportion. Ainsi, concernant La Réunion, cette décision doit être comprise comme un objectif de diminution des pensions. Considérant le contexte de vie chère, cette hypothèse (d’ailleurs contraire aux promesses du candidat Sarkozy) est absolument inacceptable.
A ce titre, je saisirai très prochainement le gouvernement pour que celui-ci prenne conscience de cette situation. Il faut cependant avoir à l’esprit que cette réforme sera mise en œuvre par décret et non par la loi, ce qui limite la marge d’action du parlementaire d’opposition que je suis.
Quelles solutions peuvent être envisagées pour La Réunion ? La priorité n’est-ce pas de créer de l’emploi ?
- Tout d’abord, il convient de préciser que concernant la question des retraites, et dans le système actuel, La Réunion demeure solidaire de l’ensemble du territoire. Néanmoins, il sera contre-productif d’appliquer à La Réunion un dispositif qui va à l’encontre de ses intérêts économiques et sociaux premiers, à savoir l’emploi des jeunes. Tous ces éléments étant liés, la mise en œuvre de solutions spécifiques semble hautement souhaitable.
Bien entendu, et comme je l’évoquais précédemment, la solution la meilleure pour La Réunion consiste à soutenir le développement économique de manière telle que des emplois durables dans des secteurs pérennes soient créés. L’Etat doit donc veiller à ce que les outils qu’il met en place - défiscalisations, zones franches - soit dynamiques, efficaces et surtout au service d’un développement juste et équilibré de l’ensemble de notre territoire.
Par ailleurs, La Réunion doit valoriser ses atouts : la créativité et l’esprit d’initiative de sa population, jeune et qualifiée, son environnement et son potentiel d’attraction touristique. Mais La Réunion doit également s’impliquer davantage dans le développement de la coopération régionale avec des pays de notre sphère géographique comme l’Afrique du Sud et l’Australie, ou avec lesquels nous avons des liens naturels comme l’Inde et la Chine.
Mais pour cela, le rôle de l’Etat est crucial et l’heure ne peut pas être au désengagement financier. Des investissements doivent être maintenus notamment dans l’Éducation ou les infrastructures.
Que pensez-vous du dispositif de “congé solidarité”, lequel ne figure même pas dans la loi-programme ? Le CESR est favorable à ce dispositif. Les députés de La Réunion ne peuvent-ils pas proposer à nouveau ce genre de dispositif ?
- Le congé solidarité a été introduit par la LOOM en 2000. Il s’agit d’un dispositif qui vise à favoriser l’embauche de jeunes de moins de 30 ans par la cessation anticipée d’activité de salariés de plus de 55 ans.
Un tel dispositif répond en partie à la problématique démographique réunionnaise tout en pouvant s’accorder avec la prise en compte de la pénibilité. A ce jour, plus de 2.000 jeunes Réunionnais ont pu obtenir un travail grâce à ce dispositif.
Je crois qu’un dispositif de cette nature doit perdurer. Il est même souhaitable que nous réfléchissions à son amélioration. Ainsi, les conditions matérielles du retraité peuvent être soutenues (prime de départ, allocation unique), les secteurs concernés peuvent être accrus.
Assurer la pérennité du congé solidarité sera naturellement un des éléments qui seront discutés lors de l’examen de la loi et que les socialistes défendront.
Toutefois, les premiers signaux que l’on peut percevoir des différentes consultations préalables à la discussion, qui aura lieu au Sénat avant l’été et à l’Assemblée nationale à la rentrée, ne laissent augurer que des espoirs très mesurés quant à la survie de ce type de dispositifs. En effet, je redoute que cette loi de programme ne se transforme en une “loi de déprogrammation” des engagements financiers de l’Etat dans nos territoires précaires.
Entretien : Edith Poulbassia
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