Suppression de l’indexation des primes des fonctionnaires hospitaliers

PCR : « Quelle politique des revenus à La Réunion ? »

7 mai 2018, par Parti Communiste Réunionnais

Suite à l’annonce de la fin du versement de l’indexation des primes perçues par les agents de la fonction publique hospitalière, le PCR a diffusé le communiqué suivant :

Selon l’INSEE, La Réunion est le département de la République où les inégalités sont les plus grandes. Parmi les facteurs de ces inégalités, il y a la rémunération de certaines catégories de travailleurs qui ont par rapport à la France une prime de vie chère et un index de correction qui datent de la période du Franc-CFA. L’immense majorité des travailleurs et des retraités, ainsi que les personnes relevant des minima sociaux, ne perçoivent ni la prime de vie chère ni l’indexation. Or le coût de la vie est le même pour tous.

Au moment où le ministère des Finances propose de supprimer l’indexation de vie chère sur les primes des fonctionnaires hospitaliers, le moment n’est-il pas venu de définir pour toutes les catégories sociales une politique des salaires et des revenus juste et équitable ?
Selon nous, des principes doivent être à la base de cette nouvelle politique :


- large concertation avec les personnes concernées ;

- pas de remise en cause des salaires déjà perçus au moment de la signature du contrat ;

- établir dans la plus grande transparence le différentiel du coût de la vie entre La Réunion et la France et appliquer ce différentiel à tous les salaires et revenus ;

- les sommes éventuelles dégagées par cette mesure de justice sociale doivent être réinvesties dans un fonds de développement pour La Réunion ;

- mettre en œuvre une nouvelle politique des revenus à La Réunion, c’est réagir face à toutes les atteintes au pouvoir d’achat : baisse de l’allocation logement social, suppression de l’APL-accession, suppression des emplois aidés, hausse de la CSG...

Cette nouvelle politique des revenus, le PCR l’a inscrite dans son projet remis au gouvernement dans le cadre des Assises des Outre-mer. Prendre des mesures ponctuelles, c’est vouloir régler les problèmes au coup par coup sur le dos des personnes concernées, et cela rend caduque l’objectif annoncé des Assises des Outre-mer.

Fait au Port, ce lundi 7 mai 2018
Le Bureau de presse

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Messages

  • Des infos qui concernent toute la population qui vit à la Réunion, dans les autres ex "DOM-TOM", comme on disait jadis, fonctionnaires ou pas, originaires ou pas. Egalité de traitement pour les fonctionnaires "homme-femme", c’est bien.
    Indéxation, vie chère, moi, pour ma part, naivement, je pensais qu’outre-mer, tout le monde était "indexé", qu’elle ne fût pas ma surprise d’apprendre que non. Déséquilibre injuste.

    "moins que moins" même car il y a 30 ans cette année, en 1988, merci Michel Rocard, lorsque le RMI fût mis en place, le SMIG n’avait toujours pas le même montant, ainsi que les allocations familiales, avec en effet pour les achats, des prix supérieurs, même sur des produits locaux, un comble comme les légumes (voir les aulx venus de Chine, les oignons d’Inde, les lentilles du Puy comparées avec celles de Cilaos, les mandarines et même le sel de table ! Sans oublier les sodas locaux, qui en plus sont plus sucrés pour au final davantage de diabète ! Les grandes surfaces profitent-elles de cette situation ? On appelle ça justement "une rente de situation" ! Soit : Assez de clients qui ont les moyens pour monter les prix, octroi de mer compris et prendre comme argument le coût du transport" . Ce qui est une "contre vérité" puisque pour une télévision par exemple, le transport depuis la Chine jusqu’en France qui est plus loin que la Réunion représente "seulement" 1 Euro ! Donc négligeable sur les 1000 Euros du prix de vente en magasin, avec marge et octroi de mer compris.

    La Réunion ne serait-elle pas devenue qu’une île de consommation et donc de pollution ?(air, avec les hydrocarbures ; terre avec les engrais, les plastiques, nos déchets toxiques ; mer avec les déchets qui proviennent des ravines, de nos achats non recyclés, piles électriques, acide et huile de vidange des véhicules, couches culottes, cannettes en tout genre...? Ce qui n’empèche pas de vouloir développer le tourisme !

    Concernant l’avenir, personne ne sait ce qui va se passer. Fera-t-on comme pour la SNCF ; comme : "à partir de 2020, stop, terminé,pour les nouveaux entrants, titularisés ou pas", ou "terminé les 50% de suppléments sur les salaires pour tous ceux qui en bénéficient" ? Ou bien "terminé pour tout le monde, enfin la vraie égalité avec la métropole, l’Etat prenant en charge pour les différences de prix" ? Comme pour EDF depuis déjà longtemps. le KW/H est le même. C’est possible. Arthur.

  • Plusieurs critères génèrent la vie plus chère à La Réunion par rapport à la France.
    Les inégalités de revenus sont les causes indéniables. Elles ne concernent pas seulement la Fonction Publique.
    Une certaine frange du secteur privé bénéficie de salaires, primes et avantages bien supérieurs aux autres catégories.
    C’est un élément important dans la formation des prix organisé par les monopoles d’importations.
    Ces mêmes monopoles sont un frein à la production locale. ils représentent 94% de notre consommation, contre 6% d’exportations, dont 4% sont issues de la filière canne. Le coût du transport et taxes sont payés plusieurs fois par les consommateurs. Importateurs, grossistes et détaillants.
    Vient se greffer l’octroi de mer, dont les recettes sont redistribuées aux collectivités, à hauteur de 80% pour les communes et 20% pour la Région.
    Dans ces conditions, la classe politique est peu enclin à bouleverser son fond de commerce.
    Par conséquent, focaliser sur les salaires de la fonction publique et le statut, UNIQUEMENT, n’apportera pas la réponse espérée au véritable développement de La Réunion.

  • Je partage votre texte. Paradoxalement, on imagine les entreprises locales donner priorité à ce qui se fait localement, mais en réalité, pour des raisons louables mais qui, dans le fond parraissent inouies, on continue d’importer donc de polluer au lieu de faire des efforts pour développer l’emploi local. Des exemples :

    - le savon, l’île Maurice en fait déjà, ici, non, hélas.
    - le sel, entouré d’eau salée, l’océan indien, on en importe en immense majorité. Le peu qui provient de la Saline est hors de prix.
    - il y a quelques années, on importait même du sucre sur l’île de la Réunion ! La cause, il n’y avait pas de sucre blanc pour fabriquer des yaourts sucrés, alors que le sucre brun est meilleur pour la santé !
    - les énergies. Au lieu de polluer pour importer du fuel pour les centrales électrique ou des bouteilles de gaz, pour ensuite les bruler ici, donc polluer de nouveau pour au final se servir de l’énergie produite ainsi pour chauffer de l’eau dans les cumulus ou les marmites à riz, on pourrait utiliser des fours solaires, des chauffe eau solaires, les alizés, la houle, et bien sur la géothermie que nous offre le volcan sous nos pieds, comme depuis longtemps l’on fait la Nouvelle-Zélande, le Japon, l’Islande. Les Antilles vont s’y mettre, il serait temps, surtout ici.
    - les transports collectifs délaissés. Seuls 5% des gens les empruntent, ça, ce n’est vraiment pas réaisonnable n’est-ce pas ? Vivre le retour du train, un TER-PEI électrique propre, rapide, de St Joseph à St Benoît, voilà une très bonne idée, Arthur.


Témoignages - 80e année


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