AG des délégués(es) de la CGTR Nord

Plainte sera déposée contre un acte anti-républicain

22 mai 2006

Une fois de plus, les travailleurs réunionnais sont les oubliés des mesures émises par le Premier ministre en campagne à La Réunion. Des représentants de la CGTR ont été victimes de brutalité policière. Voilà un aperçu de ce qui a été dit aux délégués(es) de l’Union régionale ce week-end à Duparc Sainte-Marie.

L’assemblée générale des délégués(es) de l’union régionale de la confédération des travailleurs réunionnais samedi matin à la salle polyvalente de Duparc Sainte-Marie intervient après le transit médiatique des ministres français. L’une des arrivées, celle du Premier ministre, a été marquée par la saisie et le musellement des représentants de la CGTR à l’aéroport de Gillot à Sainte-Marie. Ivan Hoareau, secrétaire général et Jacques Bughon, secrétaire de l’Union régionale Nord de ce syndicat, dénoncent cette intervention contre une poignée de représentants de l’organisation. En effet, la panoplie - banderoles notamment - du parfait syndicaliste a été saisie par les forces de l’ordre. Ivan Hoareau qualifie cet acte « d’anti-républicain » et Jacques Bughon « de méthodes du passé ». Ils porteront plainte contre de telles pratiques.

Quelles mesures pour les salariés(es) ?

La réunion s’est transformée aussi en une commission vérité. Récemment, des journalistes de la chaîne locale privée parlaient de la satisfaction des syndicats à l’annonce des propositions émises par les ministres. Faux. « Ces mesures sont destinées essentiellement au monde économique », remarque Ivan Hoareau, tout en soulignant « la légitimité » de ses engagements. Une fois de plus, les salariés restent dans l’oubli. Tout particulièrement ceux et celles qui sont atteints de chikungunya. La CGTR suggère l’extension et l’application « du chômage partiel » au sein des entreprises réunionnaises. Mais cette mise en route s’effectuera si, et seulement si, les délégués et les employés s’unissent pour la revendiquer. Autre inquiétude : la mesure “Congé solidarité” expire à la fin de l’année. Jacques Bhugon, au nom de la CGTR, veut sa reconduction avec des aménagements. Là aussi, tout dépendra de la mobilisation de l’ensemble du monde syndical. Sa prochaine cible : le retrait du CNE (Contrat nouvelle embauche).

Jean-Fabrice Nativel


Les manifestants « molestés par les forces de l’ordre »

Voici une lettre adressée au Premier ministre Dominique de Villepin par la CGTR, sous la signature de son secrétaire général Ivan Hoareau.

Monsieur le Premier ministre,

Lors de votre arrivée à La Réunion, ce jeudi 18 mai 2006, des adhérents de la CGTR et notamment du SGPEN CGTR ont manifesté pour exprimer leur opposition à la politique gouvernementale en matière d’emploi et de précarité.

Or, nos camarades ont été molestés par les forces de l’ordre intervenant sur directive de Monsieur le préfet. Pire, ces derniers ont volé du matériel (drapeaux, mégaphones, banderoles... ) appartenant à la CGTR.

Il est inadmissible que les autorités détentrices de la puissance publique et chargées de veiller à l’ordre public puissent avoir un tel comportement qui remet en cause le droit de manifester, qui plus est, en saisissant de façon totalement illégale des biens appartenant à autrui.

Non content de cette politique répressive à l’égard des manifestants (qui s’est amplement pratiqué pendant le mouvement contre le CPE), les autorités préfectorales ont violé le principe de l’égalité des citoyens devant la loi. En effet, en même temps que notre manifestation se déroulait une autre : celle des partisans du Premier ministre et du gouvernement. Ceux là n’ont jamais été bafoués dans leur droit de manifester.

La CGTR proteste énergiquement contre l’attitude anti-républicaine et répressive du gouvernement.

Une telle pratique aurait-elle eu lieu dans un département de France métropolitaine ?

Cette attitude témoigne cependant du profond désarroi d’un gouvernement discrédité aux yeux d’une majorité croissante de salariés et de la population.

Croire que les travailleurs réunionnais se laisseront intimider par la répression, c’est se tromper. Bien au contraire, celle-ci nous poussera encore plus à nous mobiliser dans l’unité pour faire reculer le gouvernement dans sa politique de casse sociale.


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