Le bilan de Didier Robert en un an à la Région

Plus de 146.000 demandeurs d’emploi à La Réunion

29 avril 2011, par Manuel Marchal

Contrairement à la France, les chiffres du chômage ne peuvent donner lieu à aucune interprétation allant dans le sens de la défense des intérêts du pouvoir. Au moment où Didier Robert tentait de faire passer en force son projet irréaliste de route du littoral à 6 voies, le résultat de sa politique et de celle de l’UMP a été publié : plus de 146.000 demandeurs d’emploi dans notre pays. Cette aggravation sans précédent est la conséquence de la démolition de tous les grands projets et de l’arrêt des investissements afin d’utiliser l’argent dans des dépenses de fonctionnement qui ne créent aucun emploi dans notre île.

Le peuple réunionnais n’a pas fini de payer les conséquences du programme de démolition lancé l’an dernier par Didier Robert et l’UMP à la Région. Contrairement à la France où le gouvernement a la possibilité de jouer sur les chiffres pour tenter de faire croire à une accalmie sur le front du chômage, à La Réunion cette marge de manœuvre n’existe même pas. En effet, la démolition successive de tous les projets fait plonger notre île, et le fond n’est pas encore atteint car il n’y a aucune perspective de relance de l’activité.
Les dernières statistiques publiées par le Pôle emploi sont dramatiques : 146.200 demandeurs d’emploi inscrits officiellement, et donc beaucoup plus au total. C’est une crise sans précédent, et elle ne doit rien à la situation mondiale. C’est la conséquence de la politique de casse généralisée menée à Paris et à La Réunion par l’UMP de Nicolas Sarkozy et Didier Robert.
Quasiment tous les mois, un nouveau projet est démoli. Après la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise, après le tram-train et ses 4.000 emplois immédiats, après la géothermie, après l’autonomie énergétique et ses 15.000 emplois rien que dans le solaire c’est au tour du câble RAVENAL d’être sacrifié au profit des intérêts d’une société privée issue du monopole de l’époque coloniale. Ce sont donc toutes les perspectives de développement de la filière TIC qui est remise en cause, soit des emplois par milliers qui auraient dû bénéficier aux jeunes Réunionnais qui se forment pour occuper ses postes attendus.

Aucune perspective de reprise

Dans une motion présentée hier en assemblée plénière de la Région (voir page suivante), l’Alliance met en garde contre l’aggravation de la situation économique du pays. Elle note également que les projets d’investissement annoncés par la majorité UMP n’avancent pas. Les élus s’inquiètent également de l’absence de publicité du Plan pluriannuel d’investissements. Où en sont les constructions de lycées et de CFA qui sont de la compétence de la Région. Où en sont la déviation de Saint-Joseph et le projet de déviation de la RN3 entre Asile et Terre-Sainte ?
Manifestement, dans son domaine de compétence, la Région ne donne aucune perspective de reprise. C’est un contraste saisissant avec la précédente équipe qui avait réussi à mener à bien le chantier de la Route des Tamarins sur les fonds propres de la collectivité, sans aucune subvention de l’État.

Et ce n’est pas fini !

Les conditions sont désormais réunies pour que La Réunion connaisse l’amplification de la plus grave crise de son Histoire. Puisqu’aux conséquences des décisions politiques prises par Didier Robert s’ajoute le désengagement de plus en plus important de l’État à La Réunion décidé par le gouvernement. Cela s’illustre notamment par le gel des dotations aux collectivités territoriales, par le refus de compenser à l’euro près les transferts de compétences à ces mêmes collectivités, ou une renégociation très favorable pour le pouvoir central du protocole de Matignon puisqu’au lieu de co-financer deux chantiers avec une participation en fonction du coût final, l’État verse une somme forfaitaire comme solde de tout compte pour un seul chantier qui est loin d’être faisable.
À ces facteurs s’ajoutent les effets de l’intégration de La Réunion dans le marché unique mondial. Jusqu’à présent, le gouvernement n’a pas pesé pour que les Réunionnais soient associés aux décisions qui les concernent. La signature à Maurice de l’accord commercial intermédiaire préalable à l’APE le prouve. Elle s’est faite en présence de l’Europe, des pays voisins mais pas des Réunionnais. Or, cette intégration dans le marché unique mondial se fait selon les orientations de l’Organisation mondiale du commerce. Elle signifie l’ouverture des marchés, c’est-à-dire la mise hors-la-loi de toutes les dispositions dérogatoires dont bénéficient nos producteurs pour survivre : subventions et octroi de mer notamment.
Alors que notre île avait la possibilité d’anticiper ces graves remises en cause grâce à un engagement de l’État à participer à la réalisation des grands chantiers, l’UMP s’est empressée de tout casser dès l’arrivée de Didier Robert à la présidence de la Région. Le chômage atteint donc un niveau sans précédent, et malheureusement cette aggravation va se poursuivre.

Manuel Marchal

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