Nou Lé Kapab AJFER et GPX974 mobilisés pour l’emploi des Réunionnais

« Plus de temps à perdre »

26 juillet 2014, par Correspondant Témoignages

A l’occasion d’une conférence de presse Nou Lé Kapab (AJFER) et le GPX974 ont réagi à la non venue du chef de l’état François Hollande à La Réunion. Comprenant les raisons de son absence, les deux organisations estiment que ce dernier aurait pu faire ces annonces depuis Paris.

Elodie, Gilles Leperlier, Idriss Rangassamy, Laurent Suzanne, Christelle.

Le président « aurait pu faire des annonces depuis là où il est, notamment sur la question de la régionalisation de l’emploi à La Réunion, qui devait être un des temps fort de sa visite », a indiqué Gilles Leperlier, président de Nou Lé Kapab (AJFER). Parmi ces annonces, les solutions proposées par le rapport de Patrick Lebreton, concernant la Police nationale, a expliqué Idriss Rangassamy, de GPX974.

Les postes « échappent encore aux Réunionnais »

Rappelant les chiffres du chômage (29%, dont 56% chez les moins de 25 ans), de la pauvreté (42%), de la population en emploi (287.000) et du nombre de personnes inscrites au Pôle Emploi (+171.000), Gilles Leperlier a assuré que François Hollande pouvait, « sans attendre sa prochaine venue, annoncer ces mesures, car la situation continue à se détériorer ».
« Il existe des compétences à La Réunion, il y a près de 9.000 bacheliers chaque année, des jeunes compétents et formés qui peuvent occuper les postes », qui leur échappent encore, a expliqué le président de Nou Lé Kapab. Ce dernier a évoqué le cas des professeurs stagiaires, qui espèrent toujours d’être mutés à La Réunion « parce que des postes sont disponibles ».
Dans le domaine de la fonction publique territoriale, il y a eu le cas de la DRH à la mairie de la Possession, mais aussi dans la santé, « où il y a une totale opacité et des chiffres hallucinants sur le taux de recrutement ». Ce dernier a prit l’exemple de l’hopital de Sainte Clotilde, où près de 80% des postes échappent aux Réunionnais. Dans le secteur privé, l’absence de transparence sur les recrutements de la Nouvelle Route du Littoral , ou encore l’embauche d’une personne venue de l’extérieure à Air Austral « pour la seconde fois ».
Nou Lé Kapab (AJFER) constate que « globalement, tous les secteurs sont touchés d’après les témoignages que l’on reçoit tous les jours ». Des témoignages qui ont été retransmis à la presse, lors de cette rencontre avec les journalistes, mettant en avant « la souffrance des gens, face à une injustice », a indiqué Gilles Leperlier.
Raison pour laquelle « il n’y a plus de temps à perdre. Il y a eu le temps des promesses lors de la campagne, il y a eu le temps de la mission Lebreton, il y a eu le temps du rapport qui traine depuis 8 mois et qu’aucune décision n’a été prise. Et enfin, il y a l’attente de la venue de François Hollande. En attendant, cabri i mang salad », a assuré le jeune homme.

« Des décisions doivent être prises »

Pour Idriss Rangassamy, du GPX974, « le rapport de Patrick Lebreton prend en compte les CIMM (Centre d’Intérêts Moraux et Matériels) et l’ancienneté de la demande. C’est ce que le président devait annoncer. Cependant, on demande de vrais critères et non des critères exhaustif qui expliqueraient qui est originaire ou non ».
« On ne veut pas de critère comme avoir des biens immobiliers à La Réunion, où ouvrir une micro-entreprise c’est à dire un intérêt financiers à La Réunion. Non, on veut des critères viables », tels que « le domicile de la famille des l’agent, parents ou famille jusqu’à seond degré », « domicile à La Réunion avant l’entrée dans l’administration » ou encore « le département d’obtention du concours de GPX ».
Le collectif propose 10 CIMM car « on ne veut pas de critère qui entraine des dérives ». D’ailleurs, Idriss Rangassamy tient à ce que les points supplémentaires pour la mutation soit possible pour la Police Nationale comme dans l’éducation nationale. Le GPX074 demande à Patrick Lebreton et au gouvernement de travailler avec le Collectif GPX afin d’appliquer les critères qu’ils proposent et permette « aux collègues d’avoir les 1.000 points de bonification pour revenir. »
« On ne peut pas chaque année, faire au cas par cas », a assuré Gilles Leperlier, pour qui il faut sortir de « cette dépendance avec les politiques qui maintiennent la population dans la précarité et la pauvreté ». En effet, « il n’y a pas de justice, ni d’égalité parce qu’il faut mendier ou connaître un tel ou un tel pour pouvoir occuper les postes disponibles à La Réunion ». Une situation jugée « inacceptable », et mise en exergue par la présence de deux femmes mutées en France. Ces dernières ont envoyé leurs dossiers à des parlementaires pour espérer rester à La Réunion, des réponses ont été envoyées, mais d’ici là ,"les parlementaires jouent sur l’espoir des gens, ce qui est difficile » a indiqué le président de Nou Lé Kapab (AJFER).

« L’union est indispensable »

Face à la situation, et notamment l’importance de la bataille pour l’emploi, Gilles Leperlier a assuré qu’il faut « changer le système en profondeur ». D’ailleurs, « on voit de plus en plus d’acteurs se prononcer, c’est il faut l’unité. C’est indispensable ». Mais pour ce dernier, il faut aussi « arrêter de sélectionner les batailles. On ne pas monter au créneau sur certaines filières et pas sur la totalité ».
Citant le cas des frais remboursés pour le personnel encadrant, le jeune homme exhorte à ce que ces frais soient également remboursés pour les professeurs stagiaires qui « devront débourser de leur poche le billet d’avion et l’installation sur place ». Nou Lé Kapab (AJFER) propose « la totale transparence dans les recrutements dans le privé et le public », « dresser les besoins en emplois sur plusieurs années, afin d’adapter les formations et les place au concours ».
« C’est de l’anticipation, elle doit être la priorité de nos dirigeants » a indiqué Gilles Leperlier. Et enfin, « faire en sorte que les offres d’emploi passent par Pôle emploi, pour permettre une égalité de traitement face à l’emploi ». Pour les deux organisations, « la balle est dans le camp du gouvernement ». Car « il y a de plus en plus d’adhésion de la population à la bataille qu’on mène. Ce qui entraine de plus en plus d’’attente de décision de la part du gouvernement », a prévenu le président de Nou Lé Kapab (AJFER).

Correspondant

Deux jeunes professeures mutées


Elodie vient d’obtenir son affectation à Versailles, une situation jugée « très difficile » pour la jeune femme, qui ne sait plus « ce que je dois faire ». En effet, au rectorat le maitre mot est « démission » en cas de contestation de l’affectation. Un constat fait par les deux jeunes femmes qui dénoncent la non prise en compte des situations personnelles de chacun et le refus catégorique de la part du rectorat de donner les raisons du rejet du dossier en Commission.
Pour Christelle, mère de trois enfants et pacsée, la situation est complexe car elle a une garde partagée et doit demander l’avis de son ancien conjoint pour pouvoir déménager, risquant de perdre sa garde. Cette dernière « fière d’avoir eu son concours », est désabusée et dans l’incompréhension face aux propositions du rectorat pour éviter la mutation : « faire état d’un handicap » ou encore « démissionner ». Les deux jeunes femmes espèrent encore que le ministère tranche en leur faveur, mais les espoirs s’amenuisent au fil des semaines. D’ailleurs, la venue de François Hollande devait apporter des réponses à leur questionnement, mais désormais, les 61 mutés attendent une décision du gouvernement et du ministère de l’Éducation nationale.

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