Plus qu’un fait divers...

9 septembre 2006

Au moment où Fabiola Silotia se faisait poignarder par son ex-mari... Quand sortaient le “JIR” et le “Quotidien” de La Réunion qui titraient en pleine première page sur ce tragique fait-divers...
Huguette Bello recevait au siège de l’UFR (Union des Femmes Réunionnaises) une lettre de... Fabiola Silotia (notre photo). Terrible coïncidence. La jeune femme voulait remercier cette organisation et ses militantes de l’aide qu’elles lui avaient apportée.
Et puis, il aura fallu le geste criminel d’un homme qui n’acceptait pas que son ex-femme refasse sa vie sans lui, pour que cette mère de deux jeunes enfants meure stupidement, victime de la jalousie et de la brutalité d’un homme.

Les cours de justice - et particulièrement ici à La Réunion - voient défiler de trop nombreux cas de violence conjugale. Dans le box des accusés, des maris, des concubins ou des ex qui considèrent leurs femmes ou compagnes comme des propriétés, des objets. Avec un droit de vie ou de... mort. Ces femmes sont les victimes de ces hommes brutaux et destructeurs qui n’ont d’autres langages que la violence et les sévices qu’ils font subir.

La violence conjugale est un problème de société.

La violence conjugale n’est pas un nouveau phénomène. Elle a même été tolérée pendant très longtemps au cours de l’histoire. Par exemple, l’expression anglaise "rule of thumb" (règle du pouce), vient d’un texte de droit anglais datant de 1767 qui permettait au mari de "punir sa femme avec un fouet dont la largeur ne doit pas dépasser celle de son pouce." (1) Au Canada par exemple, ce n’est qu’à partir de 1968, lorsque le gouvernement fédéral a adopté la Loi sur le divorce, que la cruauté physique et mentale a été considérée comme un motif de divorce. En France, si les violences conjugales ne sont pas le lot d’une classe défavorisée, elles sont cependant nettement plus fréquentes parmi les chômeuses et les femmes percevant le RMI (14%) que parmi celles qui exercent une activité professionnelle actives et les femmes au foyer (9%).

L’homme qui recourt à la violence au sein du couple trouve dans l’usage de celle-ci un mode d’emprise sur la vie familiale et de contrôle sur sa compagne. Cette conduite est utilisée comme un moyen de régler les conflits, de mettre fin à toute opposition de la part de sa compagne et d’obtenir une réponse immédiate à ses besoins.

Il n’existe pas en France d’étude approfondie permettant d’avoir une connaissance élaborée du phénomène de la violence du point de vue des agresseurs. Pour la plupart, ce sont des hommes "ordinaires", c’est-à-dire ne présentant aucune autre difficulté manifeste sur le plan personnel, professionnel ou social. Susceptibles d’appartenir à toute catégorie socioprofessionnelle, ces hommes savent, pour la plupart, donner d’eux-mêmes à l’extérieur du cercle familial une image tout à fait respectable. Pour l’ensemble, ces hommes, qui ont une conception rigide des rôles masculin et féminin et qui minimisent ou nient leur violence, ont peur de perdre leur compagne et ont besoin d’elle. Certains manifestent des sentiments de jalousie excessive, cherchent à augmenter leur emprise en contrôlant les sorties, les activités, les contacts sociaux, l’emploi du temps de leur partenaire. De ce fait, les femmes qui envisagent une rupture ou une séparation encourent un très réel danger.

C’est ce qui a conduit, un jour, l’ex-mari de Fabiola à ne plus supporter que son ex-femme ne lui “appartienne” plus et décide de refaire sa vie. Elle a rejoint toutes ces autres femmes qui, du silence des maisons à la une des journaux, subissent la violence conjugale.

Cette violence qui est devenue un fait inadmissible.

A.W.


Résultats de l’enquête sur l’ensemble des deux années 2003 et 2004

o En France métropolitaine, en moyenne, une femme meurt tous les quatre jours des suites de violences au sein du couple. La moitié subissait déjà des violences.
o 31 % des crimes conjugaux sont liés à la séparation (commission par des " ex " ou séparation en cours)
o Dans 25 % des cas, auteurs comme victimes étaient sans profession et dans 62 % des couples concernés, au moins l’un des deux membres était sans profession. Le fait que les deux membres d’un couple exercent une profession apparaît comme un élément en partie protecteur. "


Conférence-débat autour du "Nouveau contrat social"

Une première appelée à se renouveler

Hier soir à l’hôtel le Saint-Denis, le Parti Communiste Réunionnais a organisé une conférence-débat sur le thème du "Nouveau contrat social". Autour d’Élie Hoarau, secrétaire général du PCR, Jean-Max Hoarau, Georges Gauvin, reponsable communiste de Saint-Denis et Roland Robert, Maire de La Possession, ont animé la rencontre.
Elle a commencé par une présentation du document rassemblant les propositions du PCR pour aller vers l’égalité collective dans la perspective de La Réunion du million d’habitants. Élie Hoarau a décliné les différentes pistes proposées pour créer des dizaines de milliers d’emplois et a souligné un parti pris du PCR : concilier aménagement du territoire et construction de logement en densifiant l’habitat sur le tracé du futur tram-train.
Place ensuite aux interventions du public, avec le débat sur la sur-rémunération en cours au sein même de la fonction publique par un syndicaliste fonctionnaire, puis des questions concernant le choix de l’itinéraire La Possession Saint-Denis par les bas, l’impact de "l’amendement Virapoullé" sur le droit à l’expérimentation, les moyens à réunir pour faire appliquer le "Nouveau contrat social", l’emploi des jeunes, la lutte contre la pauvreté.
Dans sa prochaine édition, "Témoignages" reviendra plus largement sur ces échanges entre la salle et Élie Hoarau, conclus par un appel à contribution de Georges Gauvin. Pour le représentant de la section de Saint-Denis, la conférence-débat d’hier doit se prolonger par d’autres séances de travail.


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