Nouveau signe de la grande précarité de la société réunionnaise

Plusieurs manifestations à Saint-Denis contre une décision prise par une institution

5 avril 2016

Saint-François, Bas de la Rivière, Colline des Camélias, la Bretagne… plusieurs quartiers ont vu des jeunes descendre dans la rue, dressant des barrages à cause de la réorganisation du réseau des bus de Saint-Denis. Ce fait révèle une nouvelle fois combien la société réunionnaise est proche de l’explosion, car elle est minée par les injustices. Plus de la moitié de la population a refusé de participer au premier tour des départementales et des régionales, c’est le signe d’une crise profonde.

Barrage dans une rue de Saint-Denis. (Image extraite du journal de Réunion Première)

Hier, les événements de Saint-Denis ont donné un coup de projecteur sur l’état de précarité de la population. Dans l’actualité officielle, les chiffres de l’économie sont mis en avant. Ils laissent présager d’une belle année, en particulier dans l’automobile. Mais la majeure partie de la population est exclue du partage des richesses. Nombreux sont les Réunionnais à ne pouvoir s’offrir une automobile. Ils doivent donc assurer leurs déplacements avec le réseau de transport collectif. Mais la réorganisation du réseau CITALIS depuis le 1er avril dans la ville de Saint-Denis a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Il n’a suffi que de 3 jours pour que les premières manifestations aient lieu. Dans plusieurs quartiers, des jeunes ont estimé que cette décision prise sans les consulter justifiait le blocage des routes pour se faire entendre. Des manifestations ont eu lieu dans plusieurs quartiers, en particulier Saint-François, Bas de la Rivière, Colline des Camélias, la Bretagne.

À la Colline des Camélias, quartier urbanisé depuis 3 ans, les usagers ont barré le chemin pour demander des bus à des fréquences adaptées, capables de desservir cet écart accessible par une route sinueuse. À la Bretagne, des jeunes sont passés à l’action et ont bloqué la circulation.

C’était apparemment la seule manière de se faire entendre auprès de la CINOR actuellement dirigée par un socialiste, et par la société que la CINOR charge d’exploiter le réseau sous le nom de CITALIS.

Hier, Réunion Première avait invité les manifestants de la Colline à discuter en direct avec le directeur de CITALIS. Ce dernier a promis une amélioration, ce qui a entraîné la levée des barrages.

Reste à savoir comment réagiront aujourd’hui les habitants des autres quartiers. Saint-Denis est la plus grande ville de La Réunion et faute d’une politique de développement, elle est également celle qui compte le plus grand nombre de pauvres. Le simple fait de modifier les horaires et les lignes de bus a fait tout de suite monter la tension, force est de constater qu’il existe donc une forte volonté de s’exprimer de la part d’une partie de la population qui n’arrive plus à croire que les élections peuvent régler les problèmes.

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