Grève des salariés du groupement Eiffage/Razel

Point sur la situation

28 février 2008

Malgré des accords obtenus sur le renforcement de la prévention sur les chantiers et l’indemnisation en fin de contrat, les salariés du groupement Eiffage/Razel considèrent que les propositions du groupe concernant le comité d’établissement, le paiement des heures supplémentaires et l’attribution d’une prime mensuelle sont insatisfaisantes. Ils ont donc décidé de poursuivre leur mobilisation aujourd’hui.

Renforcement du Comité Inter-entreprises de Sécurité et des Conditions du Travail

Concernant la mise en place d’une commission de prévention et de vigilance sur l’ensemble des chantiers, les représentants du groupement et les délégués du personnel ont trouvé un terrain d’entente lors de la réunion de négociations mardi soir. Il a donc été décidé que le Comité Inter-entreprises de Sécurité et des Conditions du Travail (CISCT), qui avait été mis en place dès le début des travaux de la route des Tamarins, se verrait renforcer de moyens humains. Ainsi, à partir de la fin des conflits, une personne sera affectée sur chaque chantier pour la prévention et la sécurité et travaillera ainsi en parallèle avec le Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail de la société RAZEL.

Indemnité de fin de contrat pour tout le monde

Pour l’indemnité de fin de contrat de chantier pour les salariés qui ne seraient pas reclassés, ils sont tombés d’accord sur le principe d’indemniser tout le monde, en considérant la convention BTP Réunion sans la clause d’ancienneté. Ladite clause qui permettait une indemnisation seulement à partir de 2 ans d’ancienneté.

Un comité d’établissement pour La Réunion

En revanche, les représentants du groupe refusent la mise en place d’un comité d’établissement pour La Réunion, prétextant qu’un comité d’entreprise existe déjà en Métropole. A l’heure actuelle, toute décision concernant les œuvres sociales et les loisirs, auxquels ont droit les salariés, se décide en Métropole au sein du comité d’entreprise. Or, les salariés du groupe à La Réunion considèrent pouvoir prendre leurs propres décisions localement, ce qui est d’autant plus légitime que la loi le leur permet. Les salariés ont donc décidé de saisir la juridiction compétente pour faire entendre leur voix.

Le paiement des heures supplémentaires mensualisé

Pour le paiement des heures supplémentaires, le groupement propose de les payer de façon annualisée, c’est-à-dire d’avril 2007 à avril 2008. « On est d’accord mais après le 1er avril, comment ça va se passer ? On veut une mensualisation ! » nous explique Johnny Lagarrigue de la CFDT. Les représentants locaux du groupement, qui voulaient au départ faire récupérer les heures aux salariés, n’acceptent pas la mensualisation et leur proposent de renégocier cette disposition avec les responsables métropolitains après le mois d’avril. Or, d’après la loi du 21 août 2007 « en faveur du travail, de l’emploi et du pouvoir d’achat » (dite loi TEPA), qui autorise la mensualisation des heures supplémentaires dans les entreprises dont la durée collective hebdomadaire de travail est supérieure à la durée légale (soit 35 heures), les salariés du groupe sont tout à fait en droit de négocier cette mensualisation dès à présent.

Une prime mensualisée

Et en ce qui concerne la prime mensuelle de 400 euros pour tous les salariés de chantier sans exception, le groupe propose une prime d’objectif de 220 euros, ce qui est en aucun cas une prime mensuelle. Les deux réunions de négociations qui se sont tenues hier matin et hier après-midi n’ont pas permis de débloquer la situation. Et pourtant, les salariés étaient prêts à revoir le montant de cette prime à la baisse.

Rebecca Pleignet


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