Arrivée prévue de la ministre des Outre-mer à La Réunion

Politique énergétique : Maurice Gironcel interpelle Annick Girardin

27 novembre 2018

A la veille de l’arrivée à La Réunion de la ministre des Outre-mer, Annick Girardin, le président du SIDELEC Réunion, Maurice Gironcel, attire son attention sur trois points : autonomie énergétique, 110000 familles en situation de précarité énergétique et l’adaptation permise en matière de politique de l’énergie ouverte aux collectivités des Antilles et de Guyane.

Les éoliennes de Sainte-Suzanne sont un exemple de l’engagement de la commune sur la voie du développement durable.

La situation sociale à La Réunion a été qualifiée de « hors norme » par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). C’est, toujours selon l’Insee, le département le plus inégalitaire de la République.
Cette situation a inévitablement conduit la population à se mobiliser massivement et tous les jours depuis le 17 novembre dernier. Ce mouvement appelé « les gilets jaunes », comme dans l’hexagone, porte une série de revendications qui pour l’essentiel concerne le pouvoir d’achat.
Cela fait donc onze jours que l’île est quasiment paralysée : établissements scolaires fermés ; services publics qui tournent au ralenti quand ils ne sont pas fermés ; barrages filtrants sur les axes routiers ; une économie en souffrance.
Cette liste, malheureusement, est loin d’être exhaustive. Ce contexte de grave crise sociale a conduit la Ministre des Outre-mer, à se rendre sur place et son arrivée est prévue pour demain.
Aussi, je me permets d’attirer son attention sur trois points qui mériteraient de la part de Madame la Ministre une attention particulière lors de son déplacement.

1 : L’autonomie énergétique est un enjeu stratégique, encore plus pour une région insulaire comme La Réunion contrainte d’importer massivement des ressources fossiles. Avec une grande fragilité des réseaux cette vulnérabilité est accentuée lors de conditions climatiques extrêmes avec des conséquences très importantes comme par exemple des coûts de production de l’énergie finale supérieurs à ceux de la France et une exposition plus forte aux variations des prix des énergies fossiles.

2 : Importation d’énergie fossile : 699 millions d’euros en 2012.

Suivi du taux de dépendance énergétique de 2010 à 2016

2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
87.5 % 88.3% 87.2% 86.2% 86.8% 86.1% 86.6%

Cette tendance n’est pas près de s’inverser compte tenu du modèle de développement de La Réunion.
A cela s’ajoute que plus de 110 000 familles sont en situation de grande précarité énergétique et que malgré les efforts faits à travers le « chèque énergie » la situation des ménages restent extrêmement difficiles.

3 : Enfin, contrairement à la Guyane, la Martinique, la Guadeloupe, Mayotte et les Collectivités d’Outre-Mer (Saint-Martin, Saint-Barthélemy et Saint-Pierre et Miquelon), La Réunion quant à elle ne dispose pas « d’habilitation énergie ». Ce cas singulier ne permet pas aux élus de prendre les mesures les plus appropriées pour élaborer, dans la concertation, des dispositifs et mesures normatives innovantes, adaptées à notre réalité. D’autant plus que les énergies renouvelables sont créatrices d’activités et d’emplois durables
Aussi, j’émets le souhait que la Ministre puisse être sensibilisé sur ces sujets qui, à mon avis, sont essentiels pour l’avenir de La Réunion.

Maurice Gironcel
Président du Sidélec

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