Débat sur le droit au travail des Réunionnais à La Réunion

Port de Saint-Gilles : ponton Made in France installé par une entreprise de Toulon, les Réunionnais pas capables ?

6 août 2022, par Manuel Marchal

Le Port de Saint-Gilles a entrepris de rénover les pontons. Un premier sera prochainement en service, il a été fabriqué en France et il est installé par une entreprise de Toulon. Dans un pays gravement touché par la pénurie d’emplois, n’existe-t-il aucune société et aucun travailleur réunionnais capables de fabriquer et poser un ponton dans un port réunionnais ?

Le Port de Saint-Gilles a lancé la rénovation des pontons destinés à ses usagers. Ces installations datent de la création du port voici une trentaine d’années, et elles ont besoin d’être remplacées, notamment pour des raisons de sécurité.
Un premier ponton long de 52 mètres a été installé hier et sera mis en service une fois faits les raccordements à l’électricité et à l’eau.
Or, ce ponton a été fabriqué à Saint-Nazaire, ville située à 10.000 kilomètres de La Réunion. Il a donc été produit en France, et transporté jusqu’à La Réunion.
De plus, ce ponton est installé par une société de Toulon, ville également située à 10000 kilomètres de La Réunion. Cette société a dépêché une équipe sur place qui a donc elle aussi été transportée sur 10.000 kilomètres.

De l’argent de La Réunion pour financer des emplois en France ?

La Réunion serait-elle sous-développée à un point tel qu’aucune entreprise réunionnaise ne pourrait être capable de construire un ponton et de l’installer ?
La question est d’importance, car ce ponton est la première tranche d’un total de 120 mètres qui doit être posé cette année pour une somme globale de 300.000 euros. A terme, plus de 300 mètres de pontons seront changés, pour un coût total de plus d’un million d’euros.
Ce plus d’un million d’euros ira-t-il enrichir des producteurs en France et des entreprises de France qui viendront les installer ?

Répondre à l’urgence sociale par l’emploi à La Réunion

Pourtant par le passé, les Réunionnais ont montré qu’ils étaient capables de construire d’importantes infrastructures dans leur pays. Les exemples du port et du chemin de fer construits dans des conditions extrêmement difficiles sont là pour le rappeler, car la main d’oeuvre était essentiellement réunionnaise. Plus près de nous, la route des Tamarins était dans le même cas.
Ce qui se passe au Port de Saint-Gilles rappelle que la lutte pour faire respecter le droit des Réunionnais à un travail à La Réunion est un combat de tous les jours. Souhaitons que les gestionnaires de fonds destinés à des investissements à La Réunion soient bien conscients de l’urgence sociale et de la nécessité d’y répondre.

M.M.

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