
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
25 juillet 2006
o Christiane, mère célibataire...
... à décider de prendre la vie du bon côté
Mère célibataire de 2 enfants, Christiane dispose de modestes moyens pour joindre les deux bouts. Malgré une situation difficile, elle décide de prendre la vie comme elle vient avec le sourire.
Christiane est aujourd’hui une mère célibataire heureuse. Seule, elle a élevé son premier enfant ! Seule aussi, elle a élevé son deuxième enfant ! Ils sont de pères différents, mais en aucun cas, cette situation nuie aux relations entre les 2 marmailles. Tout va pour le mieux car Christiane leur a dit tout simplement toute la vérité. Après chaque naissance, les pères se sont empressés de mettre les voiles et ont mis du coup toutes les responsabilités sur le dos de leur ex-compagne. Cependant, les enfants voient leurs pères régulièrement. Même si, financièrement, ils ont bien du mal à mettre la main à la poche pour les besoins quotidiens de la maisonnée. Malgré tout, ils ne leur manquent rien - enfin presque ! Jusqu’à présent, les besoins essentiels ont été assurés.
"Je m’accommode"
Christiane s’est bien "accommodée de cette vie de mère célibataire". Elle a connu avec ses frères et sœurs la misère. Certes la famille mangeait, mais pas à sa faim. Avec ses frères et sœurs, elle parcourait des kilomètres, les pieds nus, le matin comme le soir, pour ramener de l’eau à la maison. Elle n’en dira pas plus sur cette vie passée où se cachent des blessures profondes. Elle porte sur ces années un regard bienveillant et y puise des enseignements positifs, notamment la solidarité, le partage. Elle les a transmis à sa fille majeure et étudiante à l’Université, et à son fils encore écolier.
Il est vrai, le foyer ne roule pas sur l’or. Il dispose seulement de 600 euros - les allocations familiales plus le Revenu minimum d’insertion (RMI) -, pour boucler le mois. Certains mois, Christiane bénéficie d’un plus car elle est embauchée en contrat précaire. Elle peut se permettre alors "quelques fantaisies" : l’achat de vêtement pour "ses amours" et pour elle. Sinon, tout est réglé comme du papier à musique : tant pour les factures que pour l’alimentation.
250 euros pour les besoins de la maison
Avant de se rendre dans les grandes surfaces, elle passe à la loupe les promotions. Puis avec sa liste et véhiculée par un membre de sa famille, la voilà en route en quête de produits les moins chers. Cette prospection lui prend une matinée pour un montant net de 250 euros. Une fois par mois et selon ses moyens, elle entame le même périple dans des marchés forains. Tout se joue au centime d’euro près. Ses réserves sont pour 1 mois, il n’y a pas de quoi faire la fête. Et pas de place pour le gaspillage ou les caprices de gamins. Depuis des années, sa fille lui demande de lui acheter un ordinateur portable. Il lui est arrivé dans un papier cadeau lors de la dernière escale du Père Noël à La Réunion. Christiane a du contracté un crédit !
Pour ces vacances, les enfants restent au logement social. Ils s’occupent de l’entretien de cet espace, invitent des amis(es) autour de la console ou pour discuter des choses de la vie entre filles. Ils leur arrive de se rendre à la plage accompagnés de leur nièce. Christiane ne mène pas grand train.
Elle a décidé de prendre la vie du bon côté. Elle n’a qu’un regret : elle a abandonné ses études. Mais elle n’a pas dit son dernier mot.
Jean-Fabrice Nativel
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