DOSSIER PAUVRETÉ - PRÉCARITÉ

Portraits : précarité financière

Portraits : précarité financière

2 septembre 2008, par Sophie Périabe

• Marie-Thérèse, 72 ans, bénéficiaire de l’APA

Marie-Thérèse coule des jours paisibles dans sa petite case dans le quartier de Terre-Sainte, à Saint-Pierre. Âgée de 72 ans, elle vit du minimum vieillesse, soit un montant d’environ 610 euros par mois. « Moin la travay pendan lontan, mi soigné cochon, poule, canard, tou sa. É moin la élèv mé 6 enfants osi. Dans le temps lontan, tout lété plus facile, navé point toute sak néna aujourd’hui ». Avec un tel budget, Marie-Thérèse a parfois du mal à finir le mois. « Y fo payé la mutuelle santé, la mutuelle décès, les commissions, les factures, les petits loisirs, etc... et des fois, lé difficile ». Depuis que Marie-Thérèse a contracté le chikungunya, elle bénéficie d’une aide ménagère payée par le Conseil général par le biais de l’APA. Avant d’avoir contracté la maladie, c’était la fille de Marie-Thérèse, Simone, qui l’aidait à faire son ménage, ses courses, etc... car la vieille dame ne rentrait pas dans les critères d’attribution de l’aide ménagère. Et il est vrai que depuis le chikungunya, Marie-Thérèse s’est affaiblie et a même parfois des rechutes. La présence d’une aide ménagère est donc primordiale pour elle afin de garder sa case propre et rangée. Malgré cette aide supplémentaire, Marie-Thérèse a du mal à joindre les deux bouts. « Les prix y augmentent trop. Avant, jamais un sachet de riz té y arive 7-8 euros. Avec l’euro, y gagne pu faire un ti plaisir, quand lé fini payé les commissions, les factures, les mutuelles, y reste pu rien. Heureusement moin néna mes enfants pou aide à moin un peu ». Pessimiste concernant l’avenir, Marie-Thérèse se demande dans quel monde vivront ces petits-enfants.

Sandrine, mère de 2 enfants, érémiste

Mère célibataire de 2 enfants, âgés de 3 et 6 ans, Sandrine occupait un logement privé type F2 avec un loyer mensuel de 500 euros. Avec un revenu (RMI) d’environ 800 euros par mois, ajouté aux Allocations familiales et de logement, elle arrivait difficilement à s’en sortir. « C’est vrai que c’était difficile. Je me disais que je vais me serrer la ceinture pendant quelques mois, le temps de trouver un logement social. Je n’achetais que le strict minimum aux enfants. Je faisais les courses dans les magasins discount, et en fin de mois, j’allais même à la Croix Rouge. J’ai aussi eu recours à une assistante sociale et familiale pour m’aider à gérer au mieux mon budget ». Pour elle, ce logement était provisoire en attendant de trouver un logement social. Mais après quelques soucis personnels et des loyers impayés, elle a été contrainte, avec ses deux enfants, de quitter son logement. Aujourd’hui, elle est toujours en attente d’un logement social et vit actuellement chez sa mère. « C’est pas facile pour les enfants car la maison de ma mère est vraiment petite, on dort tous les trois sur 2 matelas dans le salon. Les enfants vivent mal cette situation. Mais j’essaie de ne pas perdre espoir ». Après avoir retrouvé une certaine stabilité financière, la petite famille est aujourd’hui en mal de logement.

SP


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