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Bas salaires, érosion du pouvoir d’achat et richesses gaspillées
6 juillet 2005
Après les annonces claironnées, à l’approche du 1er juillet, d’une augmentation du SMIC de 5,51%, les réalités qui vont s’imposer aux salariés de La Réunion sont très différentes, beaucoup plus dures et au final, marquées par des injustices flagrantes.
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Le SMIC réévalué de 5,51%, nous dit-on, pour atteindre 1.217,88 euros bruts par mois, n’est qu’une vérité partielle, dont le revers risque de ménager des moments de tension dans le monde du travail et dans les entreprises.
En France, où les chiffres communiqués correspondent à des données vérifiables, l’augmentation consentie reste très loin du “coup de pouce” demandé par les syndicats pour les 15% des salariés payés au SMIC (sur le territoire national).
Selon une étude de la CGT, les hausses appliquées "se limitent au strict minimum prévu par la loi Fillon de 2003" ; c’est-à-dire qu’elles prennent en compte la hausse des prix chiffrée par l’INSEE à 1,6% et "les mesures d’ajustement destinées à faire disparaître les Garanties mensuelles de rémunération (GMR), créées au moment du passage aux 35 heures, de façon à retrouver au 1er juillet 2005 un SMIC unique", note Roland Metz, conseiller confédéral CGT sur la question des salaires.
"Selon les cas, les salariés bénéficieront d’une augmentation comprise entre 1,7% (pour les salariés ayant la Garantie mensuelle de rémunération (GMR V) et 5,5 %", poursuit le syndicaliste.
Le nouveau SMIC est de 8,03 euros par heure, soit 1.217,88 euros bruts par mois pour la semaine de 35 heures. Même en France, cette hausse est très insuffisante au regard des besoins, comprimés par des dépenses (logement, assurances, impôts, énergie) qui ne sont pas toujours bien prises en compte dans le calcul de la hausse des prix. De fait, ceux dont le salaire n’est réévalué que de 1,7% voient leur augmentation pratiquement absorbée par la hausse des prix.
Et à La Réunion ?
Transposés à La Réunion - où les données sur le monde du travail sont loin d’être transparentes - ces chiffres annoncent une situation sociale qui risque de se détériorer. D’abord parce qu’ils concernent une masse de salariés proportionnellement plus importante ici qu’en France et parce que le pouvoir d’achat des bas salaires est ici rogné par des prix indexés à la hausse.
Dire que la hausse des prix est globalement égale à ce qu’elle est en France ne veut pas dire grand chose, en l’absence de transparence sur la formation des prix.
Or , à La Réunion, la création des richesses - dont dépend aussi les créations d’emplois - est liée notamment à la formation des prix. Depuis la loi d’orientation pour l’Outre-mer (décembre 2000), l’observatoire des prix est resté un “tigre de papier”. La CGTR a une explication à cela : c’est selon elle parce que les employeurs n’ont jamais accepté d’y siéger, le patronat s’opposant avec la dernière énergie à ce qu’on puisse connaître les profits qu’il tire du travail des salariés.
Un meilleur partage des richesses
Il se crée des richesses à La Réunion : savoir où elles vont et à quoi elles servent relève pratiquement du secret Défense. Les syndicalistes qui se battent dans les entreprises dotées d’un CE (Comité d’entreprise) pour obtenir la désignation d’un expert-comptable et le rendu des comptes se heurtent à un blocage total, ou à des offres de corruption et quelquefois à des menaces physiques. Ou lorsqu’un expert-comptable parvient à rendre un rapport sur des comptes d’entreprise - par exemple à la SOTRAM, pour citer un exemple récent - il est obligé de mentionner qu’il ne dispose pas d’assez d’éléments et que ses demandes de communications n’ont pas toutes été prises en compte. Au hasard : celles portant sur le montant des dividendes versés au directeur-général de la société.
Entre 2003 et 2004, les dividendes versés aux actionnaires des sociétés du Cac 40 ont augmenté de 36,8% et les salaires des dirigeants augmentent, eux, de plus de 10% depuis plusieurs années. À La Réunion, il est encore impossible de faire émerger des données correspondantes.
Les salaires n’augmentent qu’avec parcimonie et on ne sait rien des profits et de leur répartition. C’est aussi là qu’est une des clés pour les créations d’emplois. Un meilleur partage des richesses permettrait à ceux qui travaillent de gagner plus et de mieux prendre part à la relance de la consommation, mais cela permettrait surtout de poser autrement la question de l’emploi dans l’île. Il faudra bien y venir...
P. David
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