Le Conseil scientifique plénier de l’Université de La Réunion adopte une motion adressée au gouvernement

Pour sauvegarder la recherche publique en France

23 mars 2004

Vendredi dernier, environ 250 doctorants, enseignants chercheurs, chercheurs des grands organismes et IATOSS ont défilé sur le campus Nord de l’Université de La Réunion, pour sauvegarder l’avenir de la recherche publique et de l’Université, à La Réunion comme dans toute la France. Les messages étaient clairs : "Raffarin, débouche-nous les débouchés !" ou encore "La Recherche publique n’est pas à vendre !"...
La veille, le Conseil scientifique de l’Université de La Réunion avait adopté une motion signée par 86 doctorants sur 120, constitués en collectif, et 10 points proposés par les directeurs démissionnaires pour demander au gouvernement le "rétablissement des 550 postes supprimés récemment... et la création de plusieurs centaines de postes de Maître de Conférence" (voir encadré) . Aussi, la création d’un collectif de "Sauvons la Recherche" a été décidée en
Assemblée générale en fin d’après midi vendredi avec une 1ère réunion prévue ce jeudi, en vue d’organiser les États généraux de la recherche à La Réunion.


Motion adoptée par le Conseil scientifique plénier de l’Université de La Réunion, en date du 18 mars 2004 et adressée au gouvernement

Le Conseil scientifique de l’Université de La Réunion prend acte de la pétition ci-dessous, signée par un collectif de 86 chercheurs non-titulaires (DEA, doctorants, ATER, chercheurs contractuels). Les pétitionnaires se déclarent solidaires de la démarche des directeurs démissionnaires de l’Université de La Réunion et leur apportent par ce biais leur soutien.
La communauté scientifique est actuellement en lutte pour sauver la recherche. Le collectif “Sauvons la Recherche” revendique notamment le rétablissement des 550 postes supprimés récemment par le gouvernement et demande la création de plusieurs centaines de postes de maître de conférence. À l’Université de La Réunion, à l’instar de la métropole, des directeurs d’unité de recherche ont demandé leur démission le 9 mars dernier en dénonçant, entre autres, la situation de travail et les perspectives de carrière de doctorants et des jeunes-chercheurs en post-doctorat, qui, malgré un très haut niveau de formation, ne peuvent s’engager dans le secteur public de la Recherche en France, faute de postes.
En parfait accord avec ces revendications, les soussignés se déclarent solidaires de la démarche des directeurs démissionnaires, et demandent une augmentation sensible du nombre de recrutements de jeunes enseignants-chercheurs aux concours.
Constatant que le déficit reconnu de postes statutaires (de plus de 200 enseignants-chercheurs et IATOSS) entraîne une charge importante en heures complémentaires d’enseignement et un accroissement des charges administratives pesant sur les enseignants-chercheurs, qui a pour effet de diminuer considérablement le temps consacré au travail de recherche, le Conseil scientifique de l’Université de La Réunion comprend la démarche des directeurs démissionnaires de l’Université et leur apporte un soutien total. De plus, le Conseil scientifique de l’Université de La Réunion tient à affirmer que :
1) Les perspectives d’emploi offertes aux jeunes scientifiques sont insuffisantes.
2) Le retard pris par la recherche française dans certains domaines est très préoccupant.
3) Il faut rendre le dispositif de recherche national plus dynamique, plus ouvert et plus performant.
4) Une réforme importante de structure est nécessaire.
5) L’implication dans la recherche fondamentale doit rester prioritaire.
6) Il est vital d’accroître l’attractivité de la recherche publique française.
7) En raison de sa lourdeur, de sa complexité et de son manque de lisibilité, le dispositif national de recherche doit être réformé.
8) La recherche française souffre aujourd’hui d’une grave crise qui se manifeste, entre autres, par la désaffection des jeunes pour les carrières scientifiques. Il est vital d’agir rapidement pour la surmonter.
9) Il est prioritaire de donner plus de moyens aux laboratoires pour leur faire quitter l’état de misère dans lequel ils sont trop souvent, du point de vue de leur fonctionnement, des équipements, et de l’encadrement administratif et technique.
10) Il n’ y a pas aujourd’hui une vision claire sur ce que sont les principales missions des organismes publics de recherche au sein du dispositif national. Les relations de ces organismes avec l’université doivent être renforcés.


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