
C’était un 30 juin
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Intervention de Gélita Hoarau hier au Sénat
8 juillet 2005
La sénatrice Gélita Hoarau est intervenue hier au Sénat lors du débat général du projet de loi habilitant le gouvernement à prendre, par ordonnance, des mesures d’urgence pour l’emploi (urgence déclarée). À cette occasion, l’élue réunionnaise a proposé au Gouvernement une large concertation avec les forces vives du pays, afin d’élaborer un plan réunionnais d’urgence pour l’emploi. On lira ci-après le texte de l’intervention de Gélita Hoarau. Les intertitres sont de “Témoignages”.
(page 3)
Monsieur le président,
Monsieur le Premier ministre,
Chers collègues,
Mes collègues parlementaires de La Réunion, au Sénat comme à l’Assemblée nationale et quelle que soit leur étiquette politique, vous le diront : la situation sociale de notre Région est extrêmement préoccupante principalement dans le domaine de l’emploi.
Or, cette situation ne date pas d’aujourd’hui.
Cela fait des décennies que cela dure et cela fait aussi des décennies que nous tirons la sonnette d’alarme.
Tous les gouvernements qui se sont succédé ont élaboré et appliqué des solutions qui se sont avérées inefficaces.
La première loi de programmation pour les Départements d’Outre-mer date des années soixante. La dernière est du 22 juillet 2003.
Un bilan d’étape est prévu cette année.
Selon la presse réunionnaise, les résultats de la dernière loi de programme se révéleraient moins prometteurs que prévu.
Depuis près de 40 ans, nous avons mis en œuvre toutes sortes de solutions : la mobilité, la défiscalisation, les exonérations de charges et aussi des formes spécifiques de traitement social du chômage.
Je l’ai déjà dit ici et je le répète : tout n’est pas négatif.
Les résultats économiques de La Réunion font que nous avons un taux de croissance et de création nette d’emplois dans le secteur marchand le plus élevé des DOM.
Appliquer de mauvaises solutions serait sans résultats
Sur le moyen et long terme, les perspectives tracées par la Région à qui incombe d’orienter le développement économique de l’île sont intéressantes.
Mais tout cela ne suffit pas à faire baisser le chômage qui reste, et de loin le plus élevé de tous les départements français de Métropole et d’Outre-mer.
Nous ne voyons pas dans les mesures que vous proposez aujourd’hui ce qui pourrait chez nous changer fondamentalement la situation.
L’expérience l’a prouvé : l’application mécanique à La Réunion de dispositions prises en fonction du contexte métropolitain débouche sur des difficultés de mise en œuvre ou des dérives graves.
L’efficacité de certaines de vos propositions, Monsieur le Premier ministre est contestée ici même en Métropole.
Appliquer mécaniquement chez nous de mauvaises solutions serait sans résultats.
Nous avons, dans l’actualité, avec les Contrats d’avenir, un exemple de difficulté à mettre en œuvre des solutions décidées sur le plan métropolitain et étendues chez nous.
Les communes et les associations, les plus grosses employeuses potentielles de ces contrats et chacune pour des raisons propres, rechignent à les mettre en œuvre.
Mais, à supposer que La Réunion réussisse le pari des Contrats d’avenir, nous n’aurions pas pour autant réglé le problème du chômage.
Les Contrats d’avenir ne seront que du rattrapage !
Dans le domaine du traitement social du chômage, nous sommes passés de 55.980 Contrats aidés en 2001 à 38.570 en 2004, secteurs marchands et non marchands confondus. Soit 17.411 contrats en moins ! Cette année, leur nombre diminuera encore tandis qu’au 1er janvier 2006, les CES et CEC n’auront plus cours.
En réalité, les 45.000 Contrats d’avenir qui ont été promis à La Réunion sur 3 ans ne seront, au mieux, que du rattrapage !
Dans la réalité, nous aurons en 2006 moins d’emplois aidés qu’en 2001. Cela, alors que notre population aura augmenté de 30 à 40.000 personnes !
Cependant, même si les Contrats aidés ne sont que du "travail soldé" comme on le dit chez nous, ils permettent, pour le moment, à des dizaines de milliers de familles de survivre !
II faut les maintenir, en les modifiant, pour les inscrire dans un parcours professionnel et une perspective de développement durable et des besoins sociaux et humains de notre société, à l’abri du clientélisme.
Monsieur le Premier ministre, je renouvelle ici ma proposition : je propose au gouvernement de faire une pause dans les réformes, de maintenir à La Réunion le statu quo avec notamment les CES et les CEC, le temps nécessaire :
- premièrement, pour faire un bilan de tout ce qui a été fait jusqu’ici et pour une meilleure analyse de la situation de l’emploi et de ses spécificités réunionnaises.
- deuxièmement, pour élaborer dans une large concertation un plan d’urgence pour l’emploi.
Fixer des objectifs précis
Les solutions ne manquent pas à La Réunion. Depuis la défense de la filière-canne et sa diversification à la création de pôles de recherche en passant par la définition d’une économie solidaire ou la réalisation de grands travaux, nous avons de réelles possibilités.
Dans la fonction publique, pour répondre aux besoins en effectifs, l’expression de la solidarité vis-à-vis d’un département véritablement sinistré par le chômage, devrait amener le gouvernement à privilégier un recrutement spécifique de nos jeunes diplômés avec une obligation de formation, à l’instar de ce qui a déjà été mis en place pour les cadres C, mais étendu chez nous aux cadres A et B également.
Ce mode de recrutement local avec la formation adéquate doit être aussi privilégié dans le parapublic et le privé.
Une vaste concertation permettrait de dégager ces solutions et d’établir une hiérarchie des priorités.
Nous vous proposons, Monsieur le Premier ministre, de fixer des objectifs précis.
Le gouvernement vient de faire savoir qu’il se donne pour but de ramener en 2010 le taux de chômage en Métropole à 6%.
Quelle est votre ambition pour La Réunion ?
Construire pour l’île un modèle de développement durable
Enfin, Monsieur le Premier ministre, une fois définie une politique pour La Réunion, vous pouvez la contractualiser avec vos partenaires réunionnais pour la mener à bien.
La Réunion doit affronter des défis majeurs : la progression démographique, la mondialisation et, dans ce cadre, l’éloignement des marchés solvables et enfin les effets du réchauffement climatique.
Le gouvernement vient de reprendre à l’échelle nationale l’exemple du RSMA, solution développée dans l’Outre-mer. Le national a repris à son compte d’autres solutions venant de chez nous.
Je ne les citerai pas toutes.
En tenant compte des paramètres que j’ai cités plus haut, nous pouvons construire pour l’île un modèle de développement durable qui pourrait inspirer des réflexions dans d’autres pays du Sud.
Car, à notre échelle, notre situation rappelle celles d’autres territoires.
Nos problématiques sont souvent les mêmes. Ce serait à l’honneur de la France de contribuer à l’ébauche de solutions qui pourraient être reprises ou imitées.
Le gouvernement est-il prêt à s’engager dans cette voie ? C’est la question que je vous pose Monsieur le Premier ministre.
Je vous remercie.
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