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Observatoire des prix et des revenus
5 janvier 2007
Maints combats pour l’égalité des Réunionnais ont été entrepris depuis des décennies. Entre autres, l’égalité des prix. La vie est chère à La Réunion, et c’est si peu dire. Le porte-monnaie survit différemment selon que l’on soit dans l’hexagone ou dans les DOM. Et toujours la même question : à quand l’application de l’article 75 de la loi d’orientation pour l’Outre-mer, votée le 13 décembre 2000 ? À quand l’Observatoire des prix et des revenus ?
Depuis le 18 février 1974, la revendication de la hausse des salaires et contre la vie chère est bien connue des pouvoirs en place. Ce jour de grande mobilisation, suite à un appel de la CGTR, plusieurs milliers de Réunionnais soutenaient 3 mots d’ordre : 8.000 francs d’augmentation par mois, une discussion d’accords de salaires et de conventions collectives, et la création d’une commission paritaire pour un budget-type minimum à La Réunion. Déjà, notre journal défendait ces mots d’ordre, en expliquant : « 8.000 francs d’augmentation par mois tout de suite pour faire face à l’extraordinaire flambée des prix qui, d’ailleurs, s’aggrave de jour en jour (...), il est évident aussi que tous malentendus comme les discussions sans fin sont provoqués par l’absence des éléments d’un budget-type minimum pour La Réunion et valable pour tout le monde. En définissant ces éléments, sera ainsi établi un budget qui, loin d’être parfait, aura au moins le mérite de partir de la réalité réunionnaise et d’avoir une existence sous le contrôle même des intéressés ». En décembre 2000, tous se félicitaient du vote de la loi d’orientation pour l’Outre-mer (LOOM), et notamment pour son article 75 qui stipule fermement : « il est créé dans les régions de Guadeloupe, de Guyane, de Martinique et de La Réunion un Observatoire des prix et des revenus. Un décret en Conseil d’Etat fixe la composition, les missions ainsi que les modalités de fonctionnement de cet observatoire. La présente loi sera exécutée comme loi de l’Etat ». Plus de 6 ans plus tard, on attend toujours le décret d’application, sans lequel la création de cet observatoire est impossible.
Qui freine l’application de cet article 75 de la LOOM ?
Manifestations, plaintes, pétitions et diverses actions n’y changeront rien. Pas de décret d’application, pas d’Observatoire des prix et des revenus. C’est à se demander ce qui fait craindre dans cette loi qui devrait être exécutée comme “loi de l’Etat”. Entre temps, notons les diverses augmentations des prix, surtout après le passage à l’euro. L’essence, le gasoil, le gaz, les produits ménagers, de grandes et petites consommations, voient leur prix augmenter de façon presque hallucinante, amplifié, rappelons-le, par le changement de monnaie. Devons-nous encore constater la diminution flagrante du pouvoir d’achat des familles réunionnaises ? Tous en parlent. 1 franc n’est pas 1 euro. Et pourtant, ce qui s’achetait 1 franc se vend aujourd’hui à 1 euro, si ce n’est plus. Reste toujours la même question : pourquoi ne voit-on pas appliquer cette article 75 de la LOOM ? Doit-on incriminer les grandes enseignes qui font leur beurre de ce retard inexpliqué, ou plutôt l’Etat lui-même qui ne peut ignorer ce retard ? Les enseignes semblent apprécier la non application de cet article qui aurait sûrement décelé les exagérations tarifaires, au nom de l’éloignement, dirons-nous, avec la plus grand ironie. L’Etat fait-il le jeu des grands chefs d’entreprise ? Nous ne faisons que nous interroger ; mais, il serait incongru que les autorités étatiques dédaignent répondre.
Entre constat populaire et réalité scientifique
Pourquoi la vie est chère, nul ne le sait. Comment se forment les prix, personne ne peut le dire. Pourquoi ? tout simplement parce que l’observatoire n’existe pas. Comment pourrait-on en effet, et de manière légale, expliquer, chiffres à l’appui, la création des prix ? De plus, comment pourrait-on définir le salaire minimum pour vivre en toute décence dans une île où la vie est chère ? A l’heure actuelle, nous ne pouvons que constater la cherté de la vie, la baisse de notre niveau de vie. Revient donc souvent cette phrase chez les Réunionnais : « La vi lé shèr po bann fonksionèr, anou i travay dann lo privé, banna i vé fé kroir anou la vi lé pa shèr po nou ». Mon père le dit souvent. Et on pourrait même l’entendre sur une tablée un jour de l’An, ou durant tout le long de l’année. Bref ! les constats, c’est bien. Mais rien ne vaut un examen réfléchi et scientifique de l’évolution des prix et des salaires. Cela devrait être l’objectif de cet observatoire. Plus de 6 ans après le vote de l’article 75 de la LOOM, on s’étonne de l’absence d’un Observatoire des prix et des revenus digne de ce nom. Est-ce que cela pourrait mettre en exergue l’importance d’augmenter les salaires des Réunionnais ? Sûrement, en tout cas, cela servirait à remettre à l’ordre les commerçants aux prix exagérés. Mais bon, posons-nous simplement la question : à quand l’Observatoire des prix et des revenus ?
Bbj
Inégalités de revenus : en hausse ou en baisse ?
Entre 1996 et 2004, le revenu minimum des 5% les plus riches est passé de 56.264 à 62.095 euros, selon les données de l’INSEE. Au cours de la même période, le revenu maximum des 10% les plus pauvres est passé de 10.327 à 11.477. Les premiers ont touché 5.831 euros en plus, les seconds 1.150. Conséquence, l’écart s’est accru de 4.682 euros.
+ 4.700 euros ! Ce chiffre n’est publié nulle part. On se contente de mesurer l’inégalité de revenu de façon relative : le rapport entre les revenus des 5% les plus riches et celui des 10% les plus pauvres. On ne met jamais en avant l’inégalité de revenu absolue : l’écart en euros entre les revenus des plus riches et des plus pauvres. L’écart relatif est effectivement resté stable dans notre exemple : 56.264 divisé par 10.327 = 5,4 en 1996, tout comme 62.095 divisé par 11.477 = 5,4 en 2004... En 1996 comme en 2004, on obtient le même écart relatif.
(Publié le jeudi 4 janvier 2007 sur le site Internet d’ATTAC Réunion http://www.attacreunion.org/).
Réactions
• Jean-Hugues Ratenon, Président du collectif Agir Pou Nou Nout, pour le collectif “Vie Chère”
« Nous devons continuer la mobilisation »
Notre collectif “Vie chère” regroupe plus de 40 associations d’horizons diverses, c’est-à-dire des organisations de quartiers, des associations de chômeurs, ATD Quart Monde, la Ligue des droits de l’Homme, entre autres. Grâce à notre action, nous avons réuni quelque 15.000 signatures de pétitions pour la création effective de l’Observatoire des prix et des revenus. Nous avons sollicité la Région Réunion, le Département, le CESR, le CCCE, la CINOR, la Députée Huguette Bello, qui est d’ailleurs co-signataire du projet de motion. Aujourd’hui, on peut le dire : aucun responsable politique ne s’est prononcé contre la création de cet observatoire, contre cette loi. D’ailleurs, aucun politique n’oublie de se prononcer sur le sujet. De notre côté, nous pouvons dire que nous avons avancé dans la mobilisation et la prise de conscience. Même le ministre Baroin s’est prononcé pour l’application de cette loi, en réponse à la Députée Huguette Bello. Reste quand même l’application concrète de cette loi, l’article 75 de la loi d’orientation pour l’Outre-mer, d’autant que le problème de la vie chère touche un grand nombre de Réunionnais.
Nous devons continuer la mobilisation. Le gouvernement en place a les moyens de l’appliquer de suite. Il y gagnerait en termes de crédibilité. Au pire, les candidats à la présidentielle s’engagent à son application immédiate. Mais à ce jour, nous ne sommes qu’au stade des promesses. Et nous allons rester mobilisés, vigilants.
Témoignages : Pourquoi cette loi n’est-elle toujours pas appliquée ?
- Jean-Hugues Ratenon : En 2000, nous étions sous le gouvernement Jospin. Cette loi aujourd’hui, sûrement, dérange, et c’est une volonté de ne pas mettre au grand jour les dysfonctionnements de notre société réunionnaise. Et surtout de ne pas être dans l’obligation d’appliquer un certain nombre de mesures compensatoires.
Pensez-vous que les grandes enseignes ont une part de responsabilité dans ce retard ?
- Oui, n’oublions pas la pression de l’économique sur les politiques. Sûrement, il doit y avoir des pressions.
Qu’attendez-vous de cette Observatoire des prix et des revenus ?
- C’est un outil au service de La Réunion avec pour objectif d’améliorer les conditions de vie des Réunionnais. Je n’en attends pas moins. Si les associations sont sollicitées ? Cela m’importe peu. Moi, ce qui m’importe aujourd’hui, c’est que les conditions de vie des Réunionnais s’améliorent. Par ailleurs, lorsque l’observatoire sera effectif, il est important que tout se fasse dans la transparence. Je n’attends pas forcément que les associations soient représentées, mais je veux avoir la garantie d’une transparence.
• Gilbert Annette, premier secrétaire de la section départementale du Parti socialiste
« L’observatoire des prix et des revenus était prévu dans l’article 75 de la loi d’orientation pour l’Outre-mer. Au parti socialiste, nous sommes entièrement favorable à sa mise en place, et dans les meilleurs délais. Il est urgent que cela se fasse, parce que nous constatons bien le problème de la faiblesse du pouvoir d’achat d’un grand nombre de familles réunionnaises. Il nous faut donc savoir comment se crée les prix, selon quels critères. Pour cela, oui, il faut un comité de pilotage regroupant les représentants d’organisations syndicales, étatiques, mais aussi des salariés de la société civile. Pourquoi cet article n’a toujours pas été appliqué ? Je n’irais créé une polémique sur le pourquoi. Je dirais simplement qu’il n’y a pas eu de volonté politique, mais quelque soient les raisons, il importe de créer l’observatoire des prix et des revenus. Le PS est entièrement favorable à sa création.
Nous avons par ailleurs attiré l’attention de Ségolène Royale. Il faut cependant rappeler que lors d’une campagne présidentielle, c’est les questions nationales qui sont au cœur du débat, la place de la France dans le monde, dans l’Europe. Nous avons attiré son attention, alors que nous traitions des sujets de la politique de l’Outre-mer. Elle est bien sûr d’accord. »
• Huguette Bello, députée (PCR)
C’est un amendement que j’avais défendu aux côtés de Claude Hoarau et d’Élie Hoarau. Au départ, nous étions un peu tous seuls. Cet amendement est devenu un article de loi. Contre l’avis du gouvernement, cet article de loi a été voté. Après, le collectif Agir Pou Nout Tout a poursuivi la bataille pour l’application de cette loi, qui n’est toujours pas appliquée d’ailleurs. C’est une bataille qui continue parce que c’est une nécessité pour les Réunionnais. Je dirais même que c’est vital. On ne peut plus admettre une vie aussi chère. Pour certains, c’est une question de survie.
• Guy Ratane Dufour (MGER)
On a fait voter une loi pour contrôler la fabrication des prix. La différentielle des prix, de produits de consommations courantes, change jusqu’à 100%, selon que l’on soit dans l’Hexagone et dans les DOM. Cela ne peut donc que géner de savoir qu’une instance contrôlera les prix. A cela, il faut ajouter le lobbing des grandes surfaces, qui n’ont sûrement pas les mêmes marges que celles en France. Quant à l’application de cette loi, on en entend parler à chaque élection. Grâce à Jean-Hugues Ratenon, il y a eu une forte mobilisation. C’est une priorité d’installer cet observatoire des prix et des revenus.
Entretiens : Bbj
En novembre 2006, selon l’INSEE Réunion
Indice hors tabac : 114,8 (Variation sur un an : + 1,9%)
Indice avec tabac : 117,0 (Variation sur un an : + 2,0%)
Au mois de novembre 2006, l’indice des prix à la consommation des ménages à La Réunion augmente de 0,2% (+1,1% en novembre 2005). Il retrouve ainsi son niveau d’août 2006. Le glissement des prix sur le dernier trimestre est donc nul et sur les douze derniers mois (novembre 2006/novembre 2005), il est de +2%. Calculée hors tabac, la variation annuelle est de +1,9%. Les prix de l’alimentation reculent de 0,8%. Cette évolution est imputable à la baisse des prix des produits frais de 5,6%. Le prix du tabac reste stable en novembre. Les prix des produits manufacturés augmentent de 0,8% (+1,5% en novembre 2005). Ceux de l’habillement et des chaussures enregistrent une hausse de 3,6% due à des fins de promotions. Les prix du secteur de l’énergie progressent de 2,9% en raison de la hausse des prix des produits pétroliers de 3,9%. Le prix du carburant augmente de 4,1% et celui de la bouteille de gaz de 2% passant de 18,53 à 18,92 euros. Les prix des services sont en recul de 0,2% (+ 0,1% en novembre 2005). Une baisse importante concerne le groupe transports et communications (- 3,1%) en raison de l’application du tarif "basse saison" sur les transports aériens durant tout le mois de novembre. Par contre, l’indice des loyers et services rattachés enregistre une augmentation de 0,7% due principalement à un relèvement des tarifs de la distribution de l’eau et de l’assainissement.
(source : INSEE Réunion)
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