Jackpot cette année pour les compagnies pétrolières ! Bénéfices records en pleine crise. Les profits réalisés par les cinq plus grandes compagnies pétrolières se chiffrent à 53 milliards de dollars (41,2 milliards d’euros). ExxonMobil a dégagé un bénéfice de 14,8 milliards de dollars, en hausse de 58% par rapport à la même période en 2007 ; l’anglo-néerlandais Shell a annoncé un résultat de 8,4 milliards (+31%) ; Chevron l’a plus que doublé, à 7,9 milliards.

Des pétroliers américains plus modestes comme Marathon Oil ou Hess ont aussi multiplié leurs profits par deux, tandis que celui du britannique BP grimpait à 8 milliards de dollars (+148%). Les géants du pétrole ne sombrent pas dans la déprime.

53 milliards de dollars, c’est le bénéfice réalisé par les cinq compagnies pétrolières sur les neuf premiers mois de l’année 2008.

Quant au groupe français Total, il a dégagé le bénéfice le plus élevé de son histoire au troisième trimestre et est bien parti pour réaliser en 2008 le plus gros profit jamais enregistré par une entreprise française, grâce à l’envolée des cours du pétrole.

Le bénéfice net ajusté de Total a bondi de 35% au troisième trimestre, à 4,1 milliards d’euros, soit plus qu’attendu par les analystes financiers.

Total : le plus gros profit jamais réalisé par une entreprise française

Sur les neuf premiers mois de 2008, le bénéfice a gagné 21%, à 11 milliards d’euros, un record là aussi.
S’il termine l’année sur cette lancée, le groupe ne devrait pas avoir de mal à battre son record de 2006 (12,58 milliards d’euros), qui était le plus gros profit jamais enregistré par une entreprise française.

Les cinq premières compagnies pétrolières ont réalisé un bénéfice de 53 milliards de dollars (soit 41,2 milliards d’euros) sur les neuf premiers mois de l’année 2008 !

Total profite notamment de l’envolée des prix du brut, qui ont atteint un sommet historique à plus de 147 dollars en juillet. Sur le trimestre, le prix moyen du baril de Brent s’est ainsi élevé à 115,1 dollars en moyenne, soit 54% plus cher qu’à la même période en 2007.

Il y a un vrai déséquilibre entre les compagnies pétrolières qui dégagent des profits exceptionnels et les consommateurs qui subissent des hausses de prix croissantes.

L’opinion générale appelle à la baisse des prix

A La Réunion, 24 associations appellent à une mobilisation aujourd’hui afin de réaffirmer leur demande d’une baisse du prix des carburants de 20% pour toute la population réunionnaise. Le Conseil régional, le Conseil général et l’Association des Maires ont réaffirmé leur solidarité envers toute la population sur la question de la baisse des prix des carburants pour tous les Réunionnais. Les élus appellent à faire toute la transparence sur la formation d’un prix décidé par le préfet en fonction d’une facture présentée par les pétroliers.

Les consommateurs réunionnais n’ont plus à payer les marges bénéficiaires des compagnies pétrolières

L’opinion générale appelle à la baisse des prix. Rappelons qu’à La Réunion, les pétroliers perçoivent une marge plus importante qu’en France. Or, en France, les prix à la pompe suivent le prix du baril de pétrole. Malgré une marge beaucoup plus faible en France, les prix des carburants à la pompe ont diminué. Les consommateurs réunionnais n’ont plus à payer les importantes marges bénéficiaires des pétroliers.

20% à 25% tout de suite : c’est possible !

La balle est aujourd’hui dans le camp des pétroliers et de la Préfecture. Certains ont cru que le moment était propice pour une diversion et ont renvoyé le problème sur la Région. Mais cette tentative a échoué. Elle a eu au contraire pour effet de souder les collectivités et réclamer une table ronde, la transparence et un audit pour une baisse de 20% à 25% du prix des carburants à La Réunion.

Risham Badroudine

Concernant les taxes : baisse de la part du FIRT depuis 8 ans

Le total des taxes prélevées à La Réunion est inférieur à celui prélevé en France. Alors que dans le même temps, les marges réalisées par les compagnies pétrolières sont supérieures dans notre île par rapport à l’hexagone (voir graphique “Part des taxes sur les carburants”).
Dans notre île, les pétroliers profitent de leur situation de monopole pour réaliser des marges supérieures, alors que les pouvoirs publics sont raisonnables. En effet, par exemple, la part du FIRT (Fonds D’investissements Routes et Transports) est passée de 46,92% en 2000 à 30,61% en 2008. Ainsi, la part du FIRT dans le prix au litre de gasoil a diminué de 16 points en 8 ans. Cette politique fiscale, alors même que la politique d’investissement de la Région et des autres collectivités s’accélère et demande des moyens croissants, répond à la volonté des élus réunionnais de ne pas accroître la pression fiscale sur l’ensemble des Réunionnais.

Toute division des Réunionnais ne fait que renforcer la position des pétroliers

C’est donc bien au pétrolier qu’il faut réclamer la baisse des 20% à 25%. Toute division des Réunionnais ne fait que renforcer la position des pétroliers. Les pouvoirs publics, les consommateurs et les entreprises doivent demander au pétrolier la réalisation de marge plus raisonnable.

Risham Badroudine

La baisse des prix des carburants continue dans le monde

Suite à la baisse du prix du baril de pétrole de près de 60%, les prix des carburants ont chuté dans tous les pays du monde. En Europe, en Asie, en Afrique, en Amérique, les prix baissent. Pour les îles de l’océan Indien, après l’île Maurice et Mayotte, les Comores viennent d’annoncer une baisse des prix à la pompe.

Le prix du litre d’essence ordinaire dans l’archipel des Comores vient d’être ramené à 600 Francs comoriens (1,21 euro), celui du gasoil à 500 francs (1,01 euro), a annoncé ce lundi la radio nationale.

Citant une décision du Président Ahmed Abdallah Sambi, Radio-Comores a précisé que ces mesures ont été prises par celui-ci le week-end, à l’issue d’une tournée dans l’île de Mohéli.

Cette décision fait la joie des automobilistes. Le tarif de la course des taxis, en ville, a rapidement baissé, de 400 à 300 Francs comoriens.

« Nous avons appliqué la décision présidentielle sans traîner les pieds », a déclaré Said Cheikh Elbeit, un gérant de station, soulignant « un soulagement pour les acteurs du secteur ».

La hausse du prix des produits pétroliers au début de l’été avait causé une hausse brutale du prix des produits de première nécessité dont le pain, le poisson et le coût des transports en commun dans l’archipel.

Risham Badroudine