
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Après la clarification apportée par Paul Vergès sur l’octroi de mer
26 juillet 2008, par
La 14ème proposition d’Yves Jégo concernant l’augmentation du pouvoir d’achat des Réunionnais est de demander au Conseil régional de diminuer l’octroi de mer sur les produits de première nécessité. Jeudi, Paul Vergès a rappelé que depuis près de 20 ans, les produits de première nécessité sont exonérés d’octroi de mer. Il est donc impossible de baisser le montant d’une taxe qui n’existe pas. Cette clarification faite, il apparaît que cette proposition est inapplicable. Il faut donc étudier d’autres moyens pour donner davantage de pouvoir d’achat aux Réunionnais. Et des possibilités existent déjà pour faire baisser les prix.
Paul Vergès a apporté la clarification concernant l’octroi de mer sur les produits de première nécessité. Le taux appliqué est de zéro. Il est donc impossible de le diminuer. Par conséquent, la 14ème proposition du secrétaire d’Etat à l’Outre-mer relative à la baisse de l’octroi de mer sur les produits de première nécessité est vide de sens.
D’autres pistes doivent donc être explorées.
Jeudi, le président de la Région a rappelé qu’à la différence de l’octroi de mer, la TVA s’applique sur les produits de première nécessité. Perçue par l’Etat, cette taxe est de la compétence exclusive du gouvernement. Dans les départements d’Outre-mer, le gouvernement fixe en effet les taux, sans qu’aucun réglement ou directive de l’Union européenne ne puisse lui être opposé dans ce domaine. Cela explique pourquoi, à la différence de la Guadeloupe, de la Martinique et de La Réunion, la TVA n’existe pas en Guyane.
Enfin, chaque année, la TVA rapporte un montant supérieur de 100 millions d’euros à celui de l’octroi de mer. Le gouvernement a donc sous la main un moyen efficace de donner davantage de pouvoir d’achat aux Réunionnais : la baisse de la TVA.
Comment se forment les prix ?
Mis à part cet impôt indirect alimentant le budget de l’Etat, d’autres facteurs entrent en ligne de compte dans la formation des prix à La Réunion.
La focalisation du débat sur l’octroi de mer a en effet eu pour résultat de faire passer à l’arrière-plan des données aussi essentielles que les hausses des prix des matières premières, du fret. Elle a passé sous silence les marges des importateurs. Or, le taux de couverture des exportations sur les importations n’est que de 7%, ce qui veut dire qu’une grande partie des produits consommés par les Réunionnais sont importés.
Il est donc plus que jamais nécessaire de faire toute la transparence sur la formation du prix d’un produit vendu à La Réunion : combien a-t-il été acheté sur le lieu de production, quel est le coût du transport, quelle est la marge de l’importateur ? Or, les Réunionnais ne sont informés sur deux données : le prix hors taxe et le prix qu’ils doivent payer.
Faire la transparence sur la formation des prix, c’est la mission d’un outil créé par la loi : l’Observatoire des prix et des revenus. Cet outil existe, il faut donc qu’il puisse apporter toute la clarification nécessaire à l’opinion. Si l’Observatoire des prix et des revenus disposait de tous les moyens nécessaires pour remplir sa mission, nul doute que des solutions pour augmenter le pouvoir d’achat seront mises sur la table. Et ces solutions ne consisteront pas à demander aux Réunionnais d’enfoncer des portes ouvertes.
Manuel Marchal
Jean-Raymond Mondon, président du Conseil économique et social régional
« Ne pas toucher à l’octroi de mer »
Présent hier à la Région lors de la conférence de presse tenue par Paul Vergès, Hilaire Maillot, Yvon Virapin, Wilfrid Bertile, Raymond Lauret, Guy Jarnac et Sylvestre Lamoly, Jean-Raymond Mondon, président du CESR, rappelle que l’octroi de mer est une question d’actualité pour son assemblée. « Nous avons été chargé l’an dernier par le président de la Région de rendre un rapport sur les conséquences sociales et économiques des APE sur La Réunion », précise-t-il, et nous insistons pour que l’octroi de mer ne soit pas mis sur la table des négociations, ajoute-t-il. « Remettre en cause l’octroi de mer, c’est remettre en cause le développement de La Réunion », poursuit Jean-Raymond Mondon. Il souligne que le pouvoir d’achat est une question d’emploi. Supprimer l’octroi de mer, c’est mettre en péril l’existence de nombreux emplois, donc diminuer les revenus et par conséquent le pouvoir d’achat.
« Le CESR a une position claire : ne pas toucher à l’octroi de mer, d’autant plus que les discussions avec l’Union européenne concernant son prolongement vont commencer », insiste-t-il. De plus, au cas où ce dispositif serait menacé, cela suppose alors « une prise de position claire et nette de l’Etat pour une compensation intégrale de la perte de recettes des communes ».
Et les revenus ?
Pour augmenter le pouvoir d’achat, deux leviers sont possibles : la baisse des prix et l’augmentation des revenus.
Lors de la venue d’Yves Jégo, les débats ont tourné autour de la première possibilité. Rien n’a été dit que la hausse des revenus.
Or, l’INSEE souligne qu’entre 1990 et 2007, les prix ont augmenté à La Réunion de 43,2% contre 34,5% en France. Sachant que les minima sociaux et le SMIC sont calculés sur la base du coût de la vie en France, cela veut donc dire que les Réunionnais ayant les revenus les plus faibles ont vu leur pouvoir d’achat diminuer depuis plus de 15 ans. De plus, cette inflation record s’ajoute à un coût de la vie déjà plus élevé dans notre île par rapport à la France. Cette situation est reconnue par l’Etat, puisque ce dernier verse à ses employés une prime destinée à compenser cette différence. Mais l’Etat ne verse rien aux allocataires de minima sociaux, ni au travailleurs payés au SMIC, alors qu’ils sont confrontés quotidiennement à la vie chère.
Dans la fixation du montant des revenus relevant de sa compétence, Paris n’a rien dit. Les décisions récentes prises par le gouvernement expliquent ce silence. Hier, La Réunion apprenait la fermeture inéluctable de la base aérienne de Gillot. Cette décision s’inscrit dans une réforme des politiques publique à l’échelle nationale. L’Etat veut limiter les dépenses publiques dans tous les secteurs, a rappelé Paul Vergès.
Rappelons également que le gouvernement veut réformer les minima sociaux.
Ces éléments expliquent le silence de l’Etat sur la possibilité d’utiliser le levier des revenus pour augmenter le pouvoir d’achat des Réunionnais.
Crise idéologique au "JIR"
A la lecture du "JIR" d’hier matin, on apprend que Paul Vergès aurait traité Yves Jégo d’irresponsable. C’est en tout cas ce que laisse croire cet extrait : « Paul Vergès a tenu à sortir l’artillerie lourde pour leur rapprocher “leur ignorance” et leur “irresponsabilité”. Yves Jégo, mais également les membres de l’Observatoire des prix en prennent pour leur grade ». Or, lors de la conférence de presse tenue à la Région jeudi, le président de la collectivité n’a jamais taxé d’irresponsabilité Yves Jégo, ou les membres de l’Observatoire des prix et des revenus.
Le président de la Région a simplement expliqué qu’il était impossible de donner suite à la proposition du secrétaire d’Etat à l’Outre-mer de baisser l’octroi de mer sur les produits de première nécessité, puisque l’octroi de mer n’existe pas sur ces produits.
Ce choix de transformer une clarification en polémique est caractéristique. Il révèle un manque d’argument à opposer à ceux du président de la Région. Ce parti-pris éditorial illustre la crise idéologique dans laquelle se débat "le Journal de l’île".
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