Baisse légère du chômage

Précarité et baisse du pouvoir d’achat : Ras-le-bol

17 novembre 2005

Lundi midi sur Radio-Réunion, des représentants de l’INSEE, de l’ANPE et de la Direction du Travail ont participé à l’émission “Questions d’actualité” pour se féliciter des derniers chiffres du chômage dans notre île. Comme l’indiquait “Témoignages” dans son édition du 9 novembre dernier, selon ces chiffres, le taux de chômage était aux mois d’avril, mai et juin 2005 inférieur de 1,5 point à celui de la même période l’année précédente. Et le nombre de personnes sans emploi est passé d’un peu plus de 100.000 à un peu moins de 100.000. Mais avec un taux de chômage qui reste plus de 3 fois supérieur à celui de France.
Il n’y a donc pas lieu de triompher ni de se faire d’illusions. D’autant moins que le nombre de personnes ayant un emploi est encore très inférieur à celui d’il y a 3 ans. Et comme le soulignait le directeur de l’INSEE lui-même le 8 novembre, compte-tenu de l’augmentation de la population en âge de travailler au cours des prochaines décennies, il faudra créer 4.000 à 7.000 nouveaux emplois chaque année, si l’on veut stabiliser ou réduire durablement le chômage. À plus forte raison s’il faut respecter le droit de tous les Réunionnais à l’emploi.

Quel emploi ?

Et encore, cela ne suffit pas. En effet, quand on parle de créations d’emplois, il faut savoir de quelle qualité d’emploi on parle : s’agit-il d’emplois précaires et sous-payés ? ou bien s’agit-il d’emplois pérennes et correctement payés, voire indexés en hausse par rapport à ceux de France ?
La précarité croissante des emplois et la diminution du pouvoir d’achat des salariés comme celui des érémistes et des chômeurs indemnisés pèsent terriblement sur les conditions de vie de la majorité des Réunionnais. D’où le ras-le-bol que l’on sent monter dans le pays.

L. B.


Apprentissage à 14 ans : un nouveau recul

Alors qu’en France les banlieues se sont enflammées, le gouvernement a proposé plusieurs mesures que chacun connaît maintenant : couvre-feu, subventions aux associations... et apprentissage possible à partir de 14 ans.
Pourtant, ce qui aujourd’hui s’appelle un “quartier sensible” est un quartier populaire sévèrement frappé par le chômage, où les écoles sont bondées et manquent souvent de moyen.
Pour régler le problème, le gouvernement propose d’abréger dans ces quartiers le droit à l’éducation : de 16 ans, on revient à 14 ans.
Cette mesure se situe dans la droite ligne de la casse sociale menée depuis maintenant plus de 3 ans par les différents gouvernements. On a vu la remise en cause du droit à une retraite digne. Avec la casse de la sécurité sociale, il faut payer davantage pour être soigné aussi bien qu’avant. Les privatisations s’enchaînent et dépouillent le peuple de ses richesses. Il faut avoir bien conscience qu’avant sa privatisation, EDF appartenait à tous les citoyens, à terme, elle n’appartiendra qu’à une très petite minorité d’actionnaires. L’exemple de France Télécom est révélateur de ce transfert vers le privé de richesses appartenant au bien public.
La remise en cause du droit à l’éducation garanti jusqu’à 16 ans est une nouvelle attaque contre les plus démunis. Cela nous ramène plusieurs décennies en arrière et sape encore davantage les acquis de plusieurs dizaines d’années de lutte.


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