Manifestation devant la Préfecture

Première étape de la mobilisation

1er juin 2011

Environ 300 agents de la fonction publique se sont mobilisés devant la Préfecture hier en faveur d’une hausse du pouvoir d’achat et de la mise en place d’un plan de titularisation des salariés contractuels. Une « petite mobilisation », de l’aveu des syndicats qui ne parviennent pas à expliquer ce phénomène.

Salaires gelés, recours aux contrats précaires, conditions de travail jugées « déplorables », hausse continue des prix, autant de raisons qui provoquent la colère de l’intersyndicale (CFDT-CFTC-CGTR-FO-FSU-Solidaires-Unsa) qui a appelé à la manifestation hier matin. « Tous les ingrédients de l’exaspération sont là », souligne Jean-Pierre Rivière, secrétaire général à la CFDT. Pourtant, il n’y avait pas plus de 300 agents de la fonction publique devant la Préfecture. « C’est une petite mobilisation », reconnaît Jean-Pierre Rivière.

Ivan Hoarau, secrétaire général à la CGTR, concède aussi que « ce n’est pas la grande foule ». 


Pourquoi une si faible mobilisation des fonctionnaires ? « Je ne sais pas », avoue le représentant de la CFDT.
Ivan Hoarau n’est pas plus prolixe : « Il faudrait prendre du recul », explique-t-il.

A force d’insistance, les deux syndicalistes tentent tout de même d’analyser le phénomène. « La situation est difficile. Les gens sont accablés, mais ils ont du mal à se mobiliser. Cela traduit peut-être la faiblesse des organisations syndicales », souligne le secrétaire général à la CGTR.



Jean-Pierre Rivière justifie cette « petite mobilisation » par le « peu de temps » qu’ont eu les syndicats locaux pour préparer cette manifestation nationale. « On a du mal à mobiliser quand il s’agit d’un mot d’ordre national. Cela traduit une différence de tempo entre la Métropole et La Réunion », affirme-t-il.



Lorsqu’on lui fait remarquer que les mouvements sociaux localisés (dans des entreprises ou des institutions) se multiplient, mais que la mobilisation est faible lors d’appels nationaux, il répond : « Lorsqu’on fait grève dans une entreprise ou une institution, on sait que ça va payer dans les jours qui viennent. Ce qui n’est pas le cas dans le cadre de manifestations nationales où on proteste contre des mesures gouvernementales ».

Résignation ou conséquence du développement d’une société individualiste ? Jean-Pierre Rivière n’écarte aucune hypothèse. Le responsable de la CFDT locale poursuit son analyse : « C’est tout de même étonnant de voir qu’une telle exaspération de la population ne se transforme pas en mouvement collectif ». Il avance une mutation du rôle des syndicats : « On va de plus en plus vers un syndicalisme de services. Les collectifs ne sont plus aussi percutants qu’avant », juge-t-il. 



Malgré cette faible mobilisation, les syndicalistes restent optimistes : « Cette manifestation était une première étape. Il y en aura d’autres dans les semaines qui viennent », annonce Patrick Corré, secrétaire général à la CGTR Educ’Action.



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