
C’était un 30 juin
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Hier après-midi à Saint-Denis
24 novembre 2018, par
Après avoir rejeté en masse et avec virulence la proposition du préfet de La Réunion de recevoir comme prévu une délégation de quatre personnes, des gilets jaunes réunis hier à Saint-Denis ont finalement décidé de lui remettre une motion revendicative présentée par deux personnes. Une plate-forme lue et déposée par… un gilet jaune se présentant comme « représentant Le Port et La Réunion » qui avait été, pourtant, le premier à rejeter avec force le rendez-vous préfectoral. Accusé de proximité avec le président de la Région, le Collectif 974 partisan de la rencontre avec le préfet avait été prié de quitter les lieux.
« Les 24 » ! « Les 24 » ! Les 24 » ! 14 heures, hier après-midi devant les grilles de la Préfecture : une centaine de gilets jaunes scandent en boucle cette exigence : Que les référents de l’ensemble des communes de l’île soient reçus lors de l’audience prévue avec le préfet lequel aurait consenti à recevoir une délégation de seulement quatre personnes. « C’est La Réunion toute entière qui doit être entendue » ! clament haut et fort quelques participants tandis qu’un homme s’approche et s’apprête à prendre la parole à son tour pour approuver cette démarche globale : « Moin sé in Créole, qui approche de la soixantaine, demandeur d’emploi , présent sur les barrages depuis samedi dernier. Mi lèv tou les jours quatre heures du matin pour arrive Saint-Denis, moins la fait tabasse à mwin su la route du littoral . Nou dois défendre le peuple, kan ni rentre faut ni représente le peuple ; Mi décline jamais un l’invitation, la première fois, le préfet té pas là. Mais zordi, nous l’est pas complet », estime le gilet jaune de la première heure dont la prise de parole va être confortée par une tierce intervention : « En trente ans, rien n’a été fait. La fait que divise à nous, la fait rentre l’Occident dans nout cerveaux (…) Zot i connaît la souffrance zot camarade ? Nous veut la transparence. Banna pou essaye divise à nous . Attention bann train politique, syndicats. Nous dit non ! ». Prise de position applaudie par une manifestante : « Pourquoi cette idée de recevoir seulement quatre personnes ? Non à la récupération politique » !
Autant de prise de paroles que le représentant du Collectif 974, Jean-Noël Hoareau encaisse plus ou moins sereinement, lui qui tentait depuis quelques minutes de rallier la foule à sa décision d’accepter la proposition du préfet. Option qu’il tente une nouvelle fois de faire passer : « Mi lé la depuis samedi dernier. La population na marre. Le préfet i propose recevoir quatre mounes . Ben, na lé fé dis ali faut li resoit les 24 ». « Non ! Banna va transmettre le message », lance un participant en désignant les policiers derrière la grille ! Tandis que les pensées vont se dévoiler ouvertement : « Sa, in piqure, sa » ! Lance une participante à l’adresse de Jean-Noël Hoareau qui va être immédiatement dénoncé comme « un boug i rode infiltre nout mouvement pou divise a nous », « Arrete taz do moune ; kel peuple ou représente ? demande encore un manifestant à Jean-Noël Hoareau qui, en aparté avec « Témoignages » ne fera pas mystère de ses liens avec le président de la Région à titre professionnel et associatif : « Je suis président d’une association, coach sportif, je le connais, j’ai travaillé avec lui dans le cadre de la réalisation du Livre bleu, et, alors ? Moi, je travaille avec tous ceux qui ont le désir de faire avancer La Réunion. Ils ne sont pas contents avec moi parce que je refuse de demander sa démission, pourquoi le ferais-je ? Je suis là pour construire pas pour régler des comptes politiques », nous confiera-t-il en allusion à la revendication des manifestants portant sur la démission du président de la Région et du Chef de l’État, déclinée sur une pancarte plantée près de la grille à l’entrée de la préfecture.
Sommé de quitter les lieux, le représentant du Collectif 974 se met en retrait tandis que Lubin Budel prend la parole pour entériner le choix de la majorité : « (…) Un moune i représente à li tout sèl. Si nana in, deux, trois i représente 5.000 personnes i veut rien dire. Nous dois causer. Réuni a zot mais rentre pas la dans : I sa magouille a zot » assure le sociologue. Point de vue salué par des applaudissements et des prises de parole « Est ce que nous y aime a nous entre nous ? Banna lé en en train essaye divise a nous pour mieux régner », « Na point de leader : c’est tout ensemble » !
« Allons montre a zot nous lé unis. Na met la main ensemble, ensemble nous va gagner, l’avenir i appartient aux jeunes. Si nous rebelle pas, banna va tue a nous », déclare un gilet jaune se présentant comme « représentant du Port de l’Ouest et de La Réunion » qui avait été le premier à rejeter avec virulence la proposition du préfet . Une proposition qu’il allait pourtant honorer en conduisant la délégation composée cette fois de deux personnes, au lieu de 4 initialement, dont lui et une participante ayant émis le souhait de l’accompagner ! Un revirement qui s’est opéré après qu’il se fut éloigné entraînant dans son sillage un certain nombre de gilets jaunes pour discuter, dans la plus grande discrétion. Ce huis clos, sous les arbres, aurait débouché sur l’élaboration d’une plate-forme revendicative dont il a donné lecture cette fois publiquement. Un document de plusieurs pages déjà imprimé, qu’il devait remettre immédiatement après par ses soins au représentant de l’État avec l’accord de la foule mais sous condition : « I rentre, i donne et i sort ».
Au bout de trois quart d’heure, le binôme est ressorti, sommé de s’expliquer. « Nous avons échangé. Ce retard est du aux questions posées par le préfet que j’ai dû recadrer pour le ramener sur nos revendications. Il posait trop de questions, du style : « C’est quoi le COSPAR ? Il s’est dit ouvert à la discussion, nous allons donc procéder étape par étape mais nous devons rester unis » a répondu le gilet jaune . Lubin Budel a conclu cet épisode en rappelant l’accord passé entre gilets jaunes : chaque jour, une délégation de deux personnes irait à la préfecture déposer sa propre motion, jusqu’à la visite de la ministre. De manière à permettre l’exercice la plus large de la démocratie participative.
Quelle délégation « représentative de La Réunion » déposera sa motion aujourd’hui en préfecture où les gilets jaunes se sont de nouveau donné rendez-vous à 9h30 ? Au-delà de la région géographique, une chose est sûre : la mobilisation sera maintenue.
M.M.
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