Manifestation contre la politique du gouvernement

’Privé, public, solidarité’

11 mars 2005

5.000 personnes (3.500 selon la police) ont manifesté hier à l’appel des syndicats du privé et du public regroupés en Intersyndicale. Les manifestants protestaient contre la politique du gouvernement en matière d’enseignement et de réforme des 35 heures. Ils réclamaient également ’des hausses de salaires et de l’emploi pour tous’. Certains syndicats, FO notamment, ont appelé à voter “non” pour le prochain référendum sur la Constitution européenne.

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"Peu importe le nombre exact de manifestants. Nous n’allons pas entrer dans une bataille de chiffre. Une seule chose compte : la mobilisation d’aujourd’hui est importante, c’est une belle manifestation", notait Yvan Hoarau, secrétaire général de la CGTR, lors d’une brève allocution sur les marches de l’Hôtel de Ville de Saint-Denis. Les manifestants ont fait halte devant le bâtiment pour que "René-Paul Victoria, le député-maire de Saint-Denis entende nos revendications et les rapportent à l’Assemblée nationale", soulignaient les syndicats.
Regroupés en intersyndicale, la CGTR, la CFDT, FO, la CFTC, l’UNSA, le SNUI FSU et le SAIPER ont relayé localement l’appel national à protester contre la politique du gouvernement. La ligue lycéenne en lutte contre le projet de loi Fillon sur la réforme de l’enseignement s’est jointe à l’appel. Ils ont été 5.000 à répondre présents. Les manifestants se sont rassemblés devant le jardin de l’État dès le début de la matinée. "Regardez, il y a des gens de tous les secteurs. Certains d’entre eux n’étaient plus descendus dans la rue depuis bien longtemps. C’est dire le ras-le-bol de la population", remarquait un syndicaliste. La cinquantaine bien entamée, la casquette vissée sur la tête pour se protéger d’un soleil de plomb, il ajoute : "c’est normal que les gens soient mécontents. Le gouvernement les prend ouvertement pour des imbéciles et il détruit les acquis sociaux".
En scandant "privé, public, solidarité", "du travail pour tous", ou encore "Raffarin démission", le défilé a emprunté un itinéraire inhabituel. Au lieu de descendre la rue de Paris comme à l’accoutumée, les manifestants ont tourné dans la rue Monseigneur de Beaumont, pour ensuite emprunter la rue Jean Chatel et la rue du Maréchal Leclerc avant de revenir dans la rue de Paris et de descendre vers la préfecture. Point de repère intéressant : alors que la tête du défilé était arrivée dans les jardins de la préfecture, les derniers manifestants n’avaient pas encore dépassé le monument aux Morts, plusieurs centaines de mètres plus haut.
Yvan Hoarau qui n’a pas caché pas sa satisfaction devant la mobilisation, précisait dans son discours, "nous devons rester mobiliser, car nous avons affaire à une politique globale de casse du service public, de casse sociale et de privatisation". Il affirmait : "les travailleurs doivent rester vigilants notamment lorsque le gouvernement, par le biais d’une escroquerie intellectuelle, veut leur faire croire qu’ils vont gagner plus en travaillant plus. En fait ils vont gagner moins en travaillant plus".
Prenant la parole après lui, Éric Marguerite, dirigeant de FO, notait "nous sommes face à un gouvernement atteint de surdité face aux revendications des travailleurs. C’est un gouvernement qui au nom du profit veut démanteler le service public, casser les acquis sociaux, appauvrir les travailleurs". Il lançait ensuite : "nous allons bientôt avoir à nous prononcer sur la constitution européenne. Si c’est une Europe du profit que cette constitution veut mettre en place, alors il faut prendre ses responsabilités et dire "non" à cette Europe-là".
Les manifestants sont arrivés devant la préfecture vers midi. Il n’y a pas eu l’habituelle remise de motion. "Le gouvernement sait déjà ce que nous voulons", commentait un syndicaliste. Après différentes prises de paroles, la manifestation s’est dispersée dans le calme.


Les revendications de la CGTR - Générale des Eaux

Le syndicat CGTR des personnels actifs et retraités de la Générale des Eaux -
Établissement de La Réunion a également participé aux manifestations d’hier. Dans un communiqué (voir extrait ci-après), ils ont présenté leurs revendications spécifiques à leur milieu professionnel :

"une augmentation de 5% des salaires et primes,

- le maintien des 35 heures et les embauches nécessaires à la qualité du service.
Ainsi une meilleure répartition des richesses permettrait de mieux satisfaire les besoins des salariés et de participer à la relance de l’économie de notre pays".


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