Un employé de la commune de Salazie au chômage après 15 ans d’activité

Professionnel formé... et sans emploi

17 juillet 2004

Après 15 ans de bons et loyaux services pour la collectivité de Salazie, Gerry Perrault a été récemment remercié par la commune. C’est pourquoi l’animateur sportif au Service des sports et animation de la commune de Salazie a tenu un point presse avant-hier, dans le hall de la mairie du cirque, soutenu par l’association ’Agir pou nout tout’.

Selon Jean-Hugues Ratenon, président de l’association "Agir pou nout tout", ex-association Mouvement des chômeurs panonnais (MCP), il est difficile de "ne pas être révolté face à la manipulation, au mépris et à autant de contradictions".
Gerry Perrault est formé, diplômé entre autre du Brevet d’aptitude professionnel d’aide animateur technicien (BAPAAT) et du Brevet d’État d’éducateur sportif adapter pour tous (BEESAPT). Et il possède de surcroît des diplômes spécifiques à sa passion, l’athlétisme. Après avoir enchaîné différents types de contrats (Travaux d’utilité collective, Contrat emploi solidarité, Contrat emploi consolidé), il obtient un emploi-jeune la veille de ses 30 ans, toujours au service du sport pour la commune de Salazie.
Pourtant, la commission d’embauche de la Mairie de Salazie, qui statuait sur son intégration, n’a pas donné suite à sa demande. Gerry Perrault, qui s’illustre par sa carrière sportive de haut niveau (en course de haute montagne et en semi-marathon), dit avoir participé à la promotion du sport dans sa commune. Ce que réfute le maire de Salazie, Stéphane Fouassin, qui a révélé "ne pas être satisfait du travail [qu’il a] fourni".
Depuis hier, le sportif est au chômage. Cela malgré un courrier élogieux du responsable du service des sports, Luc Pinot, qui ne laisse planer aucun doute sur l’efficacité du travail de Gerry Perrault.

Sur fond de ladi lafé

Le maire de Salazie a déclaré que le "plaignant" n’a pas répondu à la mission qu’on lui avait assignée. Le service qui embauche directement Gerry Perrault témoigne quant à lui du professionnalisme de cet employé. Un tissu d’incohérence au sein même de la Mairie !
Stéphane Fouassin dit pourtant comprendre le problème de l’intégration des emplois aidés, tout en avançant trois critères de sélection : les besoins de la collectivité salazienne, les critères sociaux... et le travail fourni. On s’étonne dès lors qu’une personne aurait travaillé 15 ans, sans avoir répondu à un besoin de la collectivité.
Pourquoi le former, si c’est pour le livrer juste après au chômage ? Ou tout simplement, pourquoi le garder 15 ans si son travail n’était pas apprécié ? Non, pour Gerry Perrault, cette affaire trouve son origine dans un traditionnel ladi lafé. On l’accuse d’avoir prononcé des menaces de mort à l’encontre d’un adjoint au maire. Gerry Perrault rétorque que si les faits étaient vrais, la victime se serait rapprochée des forces de l’ordre pour déposer plainte. Chose qui n’a pas été faite, et pour cause...
Peut-être aurait-il été plus facile de dire que l’intégration du personnel communal précaire pose problème en termes de coût. Et cela implique directement la responsabilité de l’employeur (la Mairie) et de l’État.
Selon Jean-Hugues Ratenon, il doit y avoir, de nouveau, des négociations entre les deux parties. Il a proposé par ailleurs "de porter plainte pour abus de confiance contre la Municipalité"... et non contre le maire. On ne peut pas laisser croire à un homme pendant 15 ans qu’il ne restera pas sur le bord du chemin, pour que tout cesse sur un aussi grand chantier de bataille qu’est le chômage. Affaire à suivre.

Bbj


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