Mission à Paris de la Délégation Départementale Familles de France

Protéger la famille et promouvoir l’économie sociale et solidaire

7 décembre 2007

Hier matin, Arsène Mastane, délégué réunionnais de la Fédération Familles de France, Philippe Sautron, président du Groupement des locataires auprès des bailleurs sociaux, et Yanick Dindjian, conseiller technique, ont rendu compte à la presse de la mission accomplie récemment en France par cette délégation pour défendre la cause des familles réunionnaises, notamment les plus fragiles.

La délégation réunionnaise reçue à l’Élysée par un conseiller du président de la République. « Notre mission a largement porté ses fruits », affirme-t-elle.

L’objectif de ce voyage était le dépôt d’une motion pour la protection de la famille et la promotion de l’économie sociale et solidaire, qui a été réalisée en concertation avec les principaux bailleurs sociaux de l’île (SIDR, SHLMR), le Groupement des locataires auprès des bailleurs sociaux, la Police Nationale, les associations affiliées à la Fédération Familles de France, les entreprises partenaires et solidaires.
4 rendez-vous étaient programmés au cours de cette mission. Les thématiques abordées lors de ces entretiens ont été principalement : la crise du logement social à La Réunion, la problématique de l’emploi/insertion/mobilité et le pouvoir d’achat des Réunionnais. Qu’en est-il ressorti ?

Soutien de la Fédération

Tout d’abord, « le réseau national Familles de France, par l’intermédiaire de ses représentants, a validé et soutenu sans réserve notre démarche », affirme la délégation. « Par ailleurs, la motion que nous portons, marque l’avènement d’une nouvelle dynamique dans l’animation de la Fédération Familles de France à La Réunion. En effet, cette action de lobbying auprès des plus hautes instances de l’Etat participe à la relance de sa politique d’actions en faveur des familles réunionnaises ».
Puis la délégation a interpellé le Secrétaire d’Etat à l’Outre-Mer par l’intermédiaire de son conseiller technique sur les problématiques du logement, de l’emploi/insertion/mobilité et du rôle des associations au sein de la cité. Sur le logement, il a été annoncé que « la LBU doit croître de 17% entre 2007 et 2008 pour atteindre les 200 millions d’euros ».
Par ailleurs, le représentant du ministre « a confirmé qu’il y aura une légère diminution des contrats aidés ».
Enfin, la délégation a soulevé le devenir des associations, qui sont au cœur de la cohésion sociale et de plus en plus un des rouages de l’insertion. « Nous avons d’ailleurs proposé dans notre motion de veiller à la “professionnalisation des métiers de l’encadrement associatif” avec l’aide de l’Etat ».

Dérives

Lors de la rencontre avec le conseiller pour l’Outre-Mer auprès de la Ministre de l’Intérieur, de l’Outre-Mer et des Collectivités Locales, celui-ci a reconnu que la loi de défiscalisation dite "loi Girardin" a des conséquences négatives sur l’augmentation des loyers, qui entraîne une diminution du pouvoir d’achat des Réunionnais, et sur le manque de logement social. C’est pourquoi, l’Etat souhaite que dans le cadre de la future loi-programme, la défiscalisation soit réorientée au profit des logements sociaux. Il précise également que « toute économie réalisée par rapport au précédent dispositif alimentera les crédits alloués au logement social ».
Sur cette thématique, d’autres problèmes ont été soulevés, notamment celui de l’indivision des terres, qui génère entre autres de la spéculation foncière. C’est la raison pour laquelle le gouvernement travaille actuellement sur des solutions à ces dérives.
« Concernant la formation, le Ministère insiste pour qu’une discussion soit provoquée entre la Région, l’Etat, le Département, le monde de l’entreprise et les structures associatives qui œuvrent dans les dispositifs d’insertion afin de mettre en adéquation les besoins en emploi et les offres de formation ».
« Sur les dispositifs de mobilité (passeport mobilité, continuité territoriale, PIJ mobilité), il semble qu’une révision de ces outils est nécessaire puisqu’il est incontestable que l’efficacité n’est pas au rendez-vous ».

« Une véritable dynamique »

Dernière rencontre : celle à la Présidence de la République, avec Olivier Biancarelli, conseiller pour l’Outre-Mer auprès du chef de l’État. « Au cours de cet entretien », affirme la délégation, elle a « souhaité mettre l’accent sur le pouvoir d’achat des Réunionnais ».
« La volonté du Président de la République est de faire en sorte que La Réunion soit autonome dans son environnement régional. Il faut donc qu’elle dispose des outils les plus performants pour faire décoller son économie et combler son retard de développement social et sociétal », a déclaré son conseiller.
Bien évidemment, une des premières réflexions de la délégation réunionnaise sur le duo "pouvoir d’achat/logement" est la régulation de la spéculation foncière qui a fait exploser le prix des loyers ces dernières années. « Nous proposons une mesure concrète et défendable en faveur de l’augmentation du pouvoir d’achat des Réunionnais qui réside dans l’abolition de la caution à l’entrée dans un nouveau logement ».
Et la délégation de conclure : « Notre mission a largement porté ses fruits puisqu’elle a pu attirer l’attention des plus hautes instances de l’Etat sur nos craintes pour les familles réunionnaises avec la pénurie de logement social (27.000 demandes en attente) ou encore la baisse des contrats aidés. Nous avons pu tisser une véritable dynamique de réflexion commune en faveur des familles de La Réunion ».


Fédération Départementale de Familles de France de La Réunion

Motion pour la protection de la famille et la promotion de l’économie sociale et solidaire

Fondant sa démarche sur les valeurs qu’elle défend depuis de nombreuses années ainsi que sur une connaissance approfondie de son territoire, la Fédération départementale de Familles de France de La Réunion souhaite attirer l’attention des plus hautes autorités de I’État sur les conditions extrêmement précaires dans lesquelles évolue la famille Réunionnaise à travers la crise du logement et les attentes liées au secteur de l’économie sociale et solidaire.

Dans le domaine du logement, la Fédération constate que :
• le département de La Réunion connaît une grave pénurie de logements sociaux, résultant de plusieurs années de déficit de construction
• 27000 demandes sont aujourd’hui en attente ;
• 6.000 logements sociaux devraient être construits chaque année pour répondre aux besoins de la population qui pourrait atteindre le million d’habitants d’ici 20 ans ;
• de nombreuses familles réunionnaises souffrent de l’augmentation des loyers et des charges locatives, amplifiée par le plafonnement du « forfait charges » (de la CAF) ;
• l’accès à la propriété de son logement est devenu impossible pour une grande majorité des familles réunionnaises
• le dispositif de défiscalisation génère des effets pervers sur le coût du foncier et de la construction.

En conséquence, la Fédération Départementale de Familles de France de La Réunion demande :
• Un engagement sans équivoque de l’Etat en faveur d’une politique plus volontariste du logement social à La Réunion
• L’instauration d’un dispositif visant à endiguer les effets pervers de la défiscalisation et à réorienter la mesure au profit du logement social et intermédiaire ;
• Une revalorisation indexée du barème des aides personnelles au logement ;
• Une réglementation plus coercitive pour les collectivités qui ne respectent pas la loi en faveur de la construction des logements sociaux sur leur territoire.

Dans le domaine de l’économie sociale et solidaire la Fédération constate que :
• Les associations jouent un rôle fondamental dans la cohésion sociale ;
• Leur fonctionnement ne peut être garanti sans le soutien de l’Etat et des collectivités ;
• Les services qu’elles offrent à la population ne sont pas toujours reconnus et valorisés ;
• Dans les quartiers sensibles, l’association est souvent porteuse de création d’activité et représente pour les exclus du marché du travail et pour les jeunes en particulier, un tremplin pour l’emploi.

Aussi, la Fédération Départementale de Familles de France de La Réunion demande que :
• le débat et les recherches tant au niveau national et régional initiés depuis une dizaine d’années dans le champ de l’économie sociale et solidaire soient relancés ;
• l’Etat s’investisse à nouveau et davantage dans le soutien aux emplois et services non marchands offerts par les associations (emplois aidés) ;
• l’implication des bénévoles soit plus fortement encouragée au sein des entreprises, par les médias ou encore par des mesures incitatives au niveau fiscal
• la formation des bénévoles soit un enjeu national de cohésion sociale ;
• l’Etat impulse une dynamique en faveur de la professionnalisation des métiers de l’encadrement associatif et débloque des moyens permettant à ces structures de se responsabiliser.

Plus que jamais dans une société où l’individualisme conduit à la crise de la Famille, nous souhaitons que le modèle de la Famille réunionnaise soit pérennisé à travers les valeurs de respect, de solidarité et d’entente interculturelle dont elle a toujours su faire preuve.
Nous ne doutons pas que les mesures concernant l’ensemble des problèmes évoqués vont être prises en compte, et, de ce fait nous souhaiterions être associé à cette réflexion générale qui va dans le sens d’un mieux vivre ensemble dans notre département.

La Fédération Départementale de Familles de France de La Réunion tient à réaffirmer sa volonté de voir se développer à La Réunion une politique sociale plus audacieuse et en rupture avec des pratiques sociales de gestion de la misère en cours depuis plus de 60 ans.

Arsène Mastane
Délégué Départemental
Fédération Familles de France


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