Un « jeu d’écriture comptable » produit un déficit de 5 milliards d’euros

PSA : 11.000 salariés dans l’attente

14 février 2013, par Céline Tabou

Selon les résultats financiers de PSA Peugeot Citroën, le géant français a enregistré une perte nette de 5 milliards d’euros, pour l’année 2012. Des résultats contestés par la CGT, qui dénonce « jeu d’écriture comptable » de la part du groupe destiné à « noircir le tableau ».

Le site doit fermer en 2014 dans le cadre d’un plan de restructuration sur l’ensemble du territoire. Cependant, depuis l’annonce de la fermeture, l’usine est paralysée par une grève débutée mi-janvier. Pour justifier cette fermeture, le groupe PSA a publié ses résultats financiers, fermement contestés par le syndicat majoritaire, la CGT. Jean-Pierre Mercier, délégué CGT à l’usine PSA d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) a déclaré mercredi 13 février, « nous contestons formellement ces chiffres ».
Pour Jean-Pierre Mercier, la situation est claire : « Quand on analyse la situation, on note qu’il y a 4,7 milliards d’euros de dépréciations d’actifs, qui sont purement un jeu d’écriture comptable. Les 300 millions d’euros restants ont été provisionnés pour financer les 11.000 suppressions d’emploi ».

PSA voudrait obtenir l’aide gouvernementale

Ce dernier a expliqué que « la direction fait un effet d’annonce, elle veut noircir le tableau pour justifier l’injustifiable » et ainsi « obtenir des aides financières supplémentaires » de la part du gouvernement. Le délégué syndical a également dénoncé la volonté de « choquer l’opinion publique, choquer les salariés du groupe, faire avaler la pilule et préparer le terrain sur de futurs accords de compétitivité dès que la fermeture d’Aulnay sera bouclée ». En 2011, le constructeur avait réalisé un bénéfice net de 588 millions.
De plus, les dépréciations d’actifs massives, à hauteur de 4,7 milliards d’euros, ont surtout touché la branche automobile qui affiche une perte de 1,5 milliard d’euros. Cette dépréciation a été réalisée une semaine avant l’annonce des résultats financiers, une coïncidence dénoncée par le syndicat. Le géant de l’automobile a également essuyé une perte opérationnelle courante de 576 millions, pour un chiffre d’affaires de 5,2% à 55,4 milliards, un léger recul par rapport à l’année précédente.
Selon le syndicaliste, sa formation « ne serait pas opposée » à une entrée de l’État dans le capital du constructeur, « mais à condition qu’il n’y ait aucune suppression d’emploi, aucun licenciement ni aucune fermeture d’usine ». En effet, la direction du groupe PSA souhaite licencier près de 11.000 salariés dans toute la France, dont 3.000 à Aulnay-sous-Bois et la fermeture complète de l’usine.

Céline Tabou


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