
Turbulence à la Mairie de Saint-André
5 juillet, parAprès les coupures d’eau mémorables sur fond de polémique, le conflit Mairie de Saint-André-Cirest qui perdure, les plaintes à répétition, les (…)
22 novembre 2007
En fait, l’attaque contre les régimes spéciaux est surtout idéologique, les raisonnements étant en général du type « pourquoi eux et pas moi ? » ce qui n’aide pas à la connaissance, ni à la solution des difficultés. Et beaucoup d’articles de presse tellement approximatifs quand pas tout à fait faux, ne sont pas là pour éclairer la problème. Quant à l’opinion qu’on en a, elle est libre, encore faut-il qu’elle soit un tout petit peu fondée sur des faits.
Quelques mises au point sont nécessaires.
1/ « Les » régimes spéciaux : il y en a un très grand nombre, les uns déjà réformés, les autres qui ne le seront pas (pas seulement les parlementaires, mais aussi les marins pêcheurs, les mineurs...). Seulement quand on donne les chiffres dans les journaux ou à la radio, en général ça se présente comme ça : il y a 500.000 cotisants (c’est approximativement le nombre de cotisants des régimes qui vont être réformés : EDF et GDF, SNCF, RATP, Opéra, Comédie Française, Notaires et clercs de notaires), et il y a 1 million et demi de retraités (oui mais ça, c’est le nombre de retraités de tous les régimes spéciaux, y compris les mineurs). Donc on met en comparaison des carottes et des tubes de mayonnaise.
2/ On nous répète : ça représente 6% de l’ensemble des retraites versées : peut-être, ce chiffre-là que nous n’avons pu contrôler, on peut le prendre tel quel. Mais la conclusion implicite qu’on entend derrière, c’est qu’avec la réforme, on va ainsi économiser 6% des retraites... Ben non, n’en déplaise aux adeptes, on va continuer à payer leurs retraites aux retraités. En tous cas, l’idée de dire qu’ils n’y auraient plus droit n’est pas incluse dans la réforme actuelle.
3/ « Ils » peuvent « prendre leur retraite » à 50 ans. Alors là, une
minute d’attention.
- dans les entreprises à régime spécial, les salariés dans certains métiers, classés « insalubres » ou « difficiles » (mais pas tous les emplois, bien entendu) ont droit à percevoir leur retraite dès qu’ils ont 50 ans ou 55 ans (ça dépend des entreprises et des métiers), s’ils ont un nombre minimum d’années de cotisations (25 ans en général). Dans le reste des régimes, c’est à 60 ans qu’on peut percevoir sa retraite.
- mais lorsqu’ils ont droit à une telle « entrée en jouissance immédiate » (comme on dit) à 50 ans, ça ne veut pas dire qu’à cet âge-là, ils touchent « la » retraite (sous-entendue complète). Ils touchent une retraite proportionnelle au nombre d’années cotisées, souvent insuffisantes pour une retraite complète, mais ils préfèrent quand même s’arrêter plus tôt vu l’état où ils sont.
- dans le privé, ce n’est pas le règlement des retraites qui permet de partir à 50 ou 55 ans, c’est l’employeur qui décide souvent, actuellement, de mettre les gens à la retraite, préférant des plus jeunes qui coûtent moins cher. Pour le moment, ce sont les ASSEDIC (nos cotisations, si vous voulez) qui prennent alors en charge les « salaires » ou le « chômage » qui ne sont ni plus ni moins qu’une retraite anticipée, jusqu’à « l’entrée en jouissance » de la retraite à 60 ans. Mais là on ne nous répète pas tous les jours combien ça nous coûte de compenser la charge.
4/ Le nombre d’années nécessaires pour avoir droit à « la » retraite :
là c’est clair, dans les régimes spéciaux on continue d’avoir une retraite complète après 37,5 années de cotisation (ou beaucoup moins chez les parlementaires), et l’essentiel de la réforme va consister à les faire passer à 40 années comme les autres régimes. A moins d’années, on touche une retraite proportionnelle : nombre d’années cotisées sur nombre nécessaire (37,5 ou 40).
5/ La base de calcul des retraites (dont un pourcentage donné est le montant de la retraite) : il n’y a pas uniformité dans les régimes spéciaux. Pour les plus favorables (EDF et GDF) c’est le dernier mois de salaire. Les autres, les 6 meilleurs ou les six derniers mois, avec ou sans intégration des primes (ce qui fait souvent un très gros différentiel : la cotisation sur les primes et l’intégration dans la base de calcul est une des revendications des syndicats).
Pour comprendre la décote
C’est un système mis au point depuis la réforme générale de 2003. Si on cotise 40 ans, on a une retraite complète. Si on n’a pas cotisé autant, elle est proportionnelle aux années acquises. Mais si on n’a pas cotisé 40 ans et qu’on s’arrête avant 65 ans (« âge limite », des fois c’est plus tard ou plus tôt, ça dépend des métiers), alors on perd un pourcentage donné de retraite par année manquante (en plus de la proportionnalité, bien sûr). Si on reste jusqu’à l’âge limite (65 ans en général) alors, même si on n’a pas cotisé 40ans, on n’a plus de décote. Juste la proportionnalité.
Ce système a été inventé pour encourager les salariés à travailler aussi longtemps qu’on les y autorise. Évidemment, pour les gens qui n’ont pas cotisé 40 ans et qui veulent partir plus tôt, c’est très pénalisant. C’est pourquoi le gouvernement n’insiste pas trop sur la retraite à 50 ou 55 ans, le système de décote devrait suffire à neutraliser ce droit. D’où la bagarre sur ce point.
Pourquoi pas les mineurs et les marins pêcheurs ?
Les mineurs : là c’est en raison de l’énorme disproportion démographique. Il y a plusieurs centaines de milliers de retraités pour environ 3000 actifs, en raison de la fermeture des mines. Si ces malheureux actifs devaient couvrir les retraites, ils pourraient cotiser 250 ans sans que ça aide beaucoup. En outre il n’y a rien à régler pour l’avenir. Il n’y a que très peu de retraités en puissance à prendre en charge dans les prochaines années, et pour les anciens, comme je l’ai dit pour les autres régimes, il n’est pas encore question de couper leurs retraites. Donc pas grand-chose à économiser.
Les marins pêcheurs : là c’est tout autre chose. Les marins pêcheurs en France (pas seulement en France d’ailleurs) c’est un peu comme les agriculteurs : il y a tellement de problèmes qu’on ne sait pas résoudre, qu’il convient de ne toucher à rien de peur que tout n’explose. Même Notre Président Nicolas Sarkozy n’y est allé que pour leur dire qu’ils avaient raison et qu’il allait les soutenir (sur les quotas de pêche, mais c’est donc pas bien venu de causer de leur régime de retraite). Tant mieux pour eux, je ne crois pas qu’ils aient une vie si facile ni que leur retraite soit grasse.
Mais les autres non plus. On est quand même assez loin des golden parachutes....
La décote à l’éducation nationale est de 2% par année non faite si on n’a pas les 40 annuités. Peu d’enseignants y parviendront car l’on commence à enseigner à partir de 24ans. Si on veut parvenir aux 40 annuités, il faudra enseigner à plein temps jusqu’à 64 ans. Peu d’enseignantes (c’est un métier où il y a 75% de femmes) ont pris leur retraite en ayant leurs 37 annuités et demie. Vu la dégradation du métier, elles prennent leur retraite à 57-58 ans, souvent en ayant travaillé à temps partiel.
Cette histoire de décote est bien une mesure de droite. Elle permet de faire des économies sur les retraites. Dans dix ans, les retraités de l’éducation nationale seront des pauvres, sauf si leur conjoint, dans le privé a une bonne retraite.
Le droit à la retraite à 60 ans à 37annuités et demi est un acquis du front populaire. Auparavant, il n’y avait ni sécurité sociale, ni retraite. Les salariés mourraient plus tôt sans jouir d’une retraite bien méritée.
A.W.
Les mises à la retraite d’office
Il y a aussi le problème de ceux qu’on oblige à prendre leur retraite. En ce qui concerne les seniors qui ont leurs 40 années de cotisation à 60 ans. L’employeur peut les obliger à prendre leur retraite même s’ils souhaitent travailler jusqu’à 65 ans ; cela s’appelle "mise à la retraite d’office". Autrefois il n’avait pas le droit de le faire sauf à engager une procédure de licenciement. Aujourd’hui il peut le faire moyennement une indemnité dérisoire et s’il s’engage à engager dans les six mois un junior pour deux seniors mis à la retraite d’office.
Depuis décembre 2006, il n’est plus possible de prévoir dans les Conventions collectives la mise à la retraite d’office avant 65 ans. Mais pour les Conventions collectives qui le prévoient et qui ont été signées avant cette date cela est valable jusqu’en décembre 2009.
C’est le cas de la convention Syntec qui régit les métiers de la
formation, du conseil...
Moralité : ceux qui gagnent des salaires confortables et acquittent donc des cotisations sociales substantielles sont mis hors circuit et passent à la charge de la communauté nationale qui paie leurs retraites plutôt élevées !
Commentaires
Si Sarko est pressé de faire accepter cette réforme, c’est pour pouvoir faire passer l’an prochain 41 annuités. Si les cheminots font une grève dure, c’est parce qu’en Janvier 2008 le droit de grève sera restreint.
Quand on est ni salarié, ni ouvrier, on ne peut rien comprendre à ce qui se passe. Quand on est son propre patron ou que l’on exerce une profession libérale, les enjeux ne sont pas les mêmes. On est dans un pays où le gouvernement veut faire passer les travailleurs pour des privilégiés, et ça marche.
Le nivellement des salaires par le bas, c’est catastrophique pour l’économie d’un pays. La disparition de la classe moyenne ne présage rien de bon pour l’avenir. Le P.S. aussi bien que la droite ne veulent pas le comprendre.
Le “enrichissez-vous” de Sarkozy ne s’adresse qu’à ceux qui ont déjà de l’argent. On assiste en ce moment avec ce gouvernement à la revanche sur le Front populaire et ses acquis.
Trimez bonnes gens .Vous avez un travail. Donc ne vous plaignez pas. Il y a pire que vous !
A. W.
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Messages
22 novembre 2007, 17:54, par Un travailleur qui a encore 20 ans de cotisations devant lui
Le journalisme n’est pas mort !
Il est rassurant de constater que le métier est encore en vie et que l’idéologie dominante qui veut nous faire prendre des vessies pour des lanternes n’asservitpas tous les cerveaux qui se donne la peine denous délivrer une vraie information, argumentée.
Heureux de découvrir votre journal, inscrit désormais parmi mes favoris.