L’association, créée le 21 décembre 2004, intervient sur des chantiers de l’ONF, dans la lutte contre le chikungunya et aussi sur les sites ENS. Sur tout le département, le GCEIP a pour but d’organiser et d’assurer le développement d’activités dans le domaine de la gestion durable et de la valorisation des espèces naturelles de l’île, de promouvoir l’insertion des personnes en situation précaire par des activités au service de l’environnement et aussi de conserver, de gérer et d’aménager les espaces naturels et les sentiers, notamment ceux à vocation touristique. C’est dans ce cadre qu’un plan de gestion a été rédigé en 2005 et prévoit d’assurer la conservation des massifs : les actions sont axées sur la lutte contre les défrichements, la reconstitution de corridors écologiques, la lutte contre les espèces envahissantes, contre le braconnage, contre les incendies... Ce plan prévoit également de permettre le développement durable du site : en favorisant les projets et les exploitations agricoles viables, en assurant des pratiques respectueuses de l’environnement... et enfin d’améliorer la connaissance en complétant les inventaires réalisés sur le site, en améliorant la connaissance de la répartition spatiale des espèces envahissantes.

14 Contrats d’avenir créés

Ce programme de gestion constitue également un support d’insertion pour 14 personnes de Sans Souci embauchées en qualité d’ouvriers en Contrat d’avenir de 2 ans. Ainsi, un parcours d’insertion et de formation sera proposé à ce personnel.
Sous la responsabilité d’un conservateur, de 2 chefs d’équipe et d’un animateur du GCEIP, les 14 ouvriers suivront une formation basée sur la reconnaissance des espèces végétales, les spécificités de l’utilisation du matériel dans ces milieux sensibles et la connaissance du risque d’incendie. Le reste de la formation a pour but d’amener le stagiaire à une réflexion sur son parcours professionnel et à la découverte du secteur d’activité qu’est la gestion et l’entretien des espaces naturels. Deux structures vont intervenir dans le cadre de cette formation. La SREPEN sera chargée de la partie écologique de la formation. Le reste de la formation sera confié à l’organisme B&M.
Au-delà de ces formations démarrées au mois de septembre, le travail sur le parcours professionnel est effectué par un accompagnateur d’insertion du GCEIP en collaboration avec l’ADI et ceci afin d’assurer un suivi individualisé des personnes. L’objectif est de permettre aux personnes de travailler sur d’autres pistes possibles à leur réinsertion professionnelle et en dehors des contrats aidés.
« Nous voulons dès à présent les motiver par la formation continue sur des choix de métiers proches de leurs compétences actuelles ou à développer. Un effort est fait pour que les orientations professionnelles conduisent à des formations dont les débouchés en termes de métiers sont réels. C’est un projet d’accompagnement et de formation ambitieux », souligne Gilbert Thia-Pow-Shin, Directeur du GCEIP.
Depuis septembre, plusieurs actions ont déjà été menées, notamment le nettoyage et la sécurisation d’un itinéraire traversant le site, évacuation des déchets présents sur le site, etc...

Un site à protéger et à valoriser

L’ENS de Sans Souci couvre une surface de 650 hectares et abrite 22% d’espèces endémiques et indigènes de La Réunion. Par ailleurs, il fut le théâtre d’une activité agricole traditionnelle : la culture du géranium. Cet espace naturel unique est composé de plusieurs forêts. Vous pourrez y découvrir la forêt demi-sèche, la forêt de Bois de couleur des Bas et aussi la forêt de Bois de couleur des Hauts. Sans Souci est le dernier témoin, dans l’Ouest de l’île, de la transition entre ces 3 types de végétation au fur et à mesure de l’élévation de l’altitude. Il est à noter que d’un point de vue général, 46% des espèces rares et 32% des espèces protégées de l’île ont été recensées sur le site dans l’état actuel des prospections.
L’ENS de Sans Souci présente aussi un fort intérêt ornithologique. En effet, de nombreuses espèces d’oiseaux endémiques et protégées y sont facilement observables comme le papangue, le z’oiseau-la-vierge, le tec-tec ; 91% du site ont d’ailleurs été classés en Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Floristique et Faunistique (ZNIEFF).
D’où l’importance du travail de ces stagiaires qui pourront protéger cette forêt en luttant contre les espèces envahissantes qui étouffent nos espèces endémiques, contre le braconnage et aussi les incendies.
Des sentiers vont être réaménagés afin de permettre aux amoureux de la nature de découvrir ou redécouvrir le paysage de Sans Souci et de tout l’Ouest de l’île. Il est vrai que le site de Sans Souci offre plusieurs points de vue imprenables sur le littoral Ouest, du Port au Cap La Houssaye.
Après la SAPHIR, c’est maintenant au tour de la GCEIP de proposer des Contrats d’avenir à caractère professionnalisant, c’est peut-être un moyen de diminuer le chômage. Encore faut-il que dans 5 ans, ces personnes formées ne se retrouvent pas à l’ANPE.

Sophie Périabe

Les projets sur le site de Sans Souci


- Création d’un gîte pour les randonneurs venant de Mafate par la canalisation des Orangers ;

- Maintien de la présence d’une production d’essence de géranium et autres activités liées à l’agro-tourisme ;

- Ouverture d’un site de randonnée sécurisée et de sentier pédagogique ;

- Maintien de l’écosystème d’un étagement de forêts primaires ;

- Approfondissement des connaissances en matière de plantes et arbres endémiques