Les emplois précaires du secteur hospitalier

Quand la santé est mise à mal

29 novembre 2005

La fédération Santé de la CGTR dénonçait hier la précarisation imposée par le 3ème Schéma régional d’organisation sanitaire et sociale (SROSS). Une situation qui risque de mettre en péril l’emploi pérenne au sein du milieu hospitalier.

Jean-Michel Singaïny, secrétaire fédéral de la CGTR Santé, déplorait que le SROSS ait été mis en place sans réelle consultation avec les usagers et les professionnels, comme le prévoyait la loi. Il note que cela a été décidé par un petit groupe, sans concertation avec les partenaires sociaux. Ce Schéma, prévu pour la période 2006-2010, règle le problème de l’emploi à dose homéopathique au lieu d’utiliser un traitement de choc. Les professionnels de la santé enregistrent déjà un manque de personnels. Avec ce SROSS, ils observent que l’on parle de projets, sans que les moyens humains et financiers suivent.
Alors que le bilan du SROSS 2 est assez mitigé, la CGTR Santé regrette qu’il n’y ait toujours pas, dans le nouveau SROSS, de mesures concrètes pour pallier le manque de personnels. Par ailleurs, le syndicat remarque que le problème de l’alcoolisme, pourtant problème de santé publique, ne figure même pas dans le nouveau Schéma. Il n’existe qu’une structure à Saint-Gilles les Hauts, dotée de 100 lits, pour accueillir les malades. Rien n’est prévu pour assurer la prévention et le suivi des malades alcooliques. Pareillement pour le diabète, où la prévention fait encore grandement défaut.

Des contrats volontairement précaires

Deux circulaires ont mis le feu aux poudres. Elles prévoient la création "volontaire" de postes précaires, ce que récuse la CGTR Santé. La première, conformément à une loi votée cette année, crée un nouveau contrat, "précaire", insiste Jean-Michel Singaïny, puisqu’elle ne permet même pas à l’employé de percevoir le SMIC. Les moins de 21 ans ne toucheront que 50% du SMIC. Les personnes âgées de 21 ans et plus n’auront que 75% du salaire minimum. Le comble, c’est que ces contrats seront créés sur des postes budgétisés, ce qui met à mal la pérennisation de l’emploi dans le secteur hospitalier. La deuxième circulaire, quant à elle, légalise la précarisation, en ce sens qu’elle offre la perspective d’un CDI, disons-le, virtuel. L’employé sera embauché sous contrat CDD de 3 ans, renouvelable 2 fois. Après quoi, l’administration décidera si oui ou non elle donne à son personnel l’assurance d’un CDI. Le CDI fait donc son entrée dans l’hôpital public. Bientôt, devra-t-on s’attendre à la privatisation de nos hôpitaux ? Ce qui est sûr, c’est que cela porte grandement atteinte à l’emploi, et cela aux yeux de tous. La fédération Santé de la CGTR promet d’être vigilante.

Bbj


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus