Journée citoyenne de la famille

Quand les institutions viennent à la rencontre des familles

15 novembre 2007, par Sophie Périabe

Pour la deuxième année consécutive, l’ARAST a organisé, hier, la journée citoyenne de la famille au Moulin à café à la Ravine des Cabris. Placée sous les thématiques de l’adolescence et de la place du père au sein de la famille, cette journée a été un véritable succès pour les organisateurs. « C’était un pari audacieux, pour nous, de réunir autant de professionnels, gracieusement », explique Jean Marc Comorassamy, coordinateur et co-pilote du projet. Et c’est un pari réussi...

Les équipes de l’ARAST interviennent régulièrement auprès des familles. Leur travail de terrain leur ont permis de constater que, souvent, les mêmes questions revenaient. C’est donc pour répondre à une demande forte de la population que l’ARAST, avec d’autres partenaires, a décidé d’organiser ce type de journée. « Il est vrai que souvent les gens nous demandent des précisions sur le droit, ou sur les compétences des institutions. Au lieu de les répondre individuellement, pourquoi ne pas faire partager l’information à tous ? Créer un lieu de croisement de l’information ? Nous nous sommes donc associés avec le conseil général, la mairie de St Pierre, l’ADI, l’UDAF, la CAF, etc. ».
À partir des réunions mensuelles, en est sortie l’idée de la journée citoyenne de la famille.
Mutualiser les moyens pour mieux répondre aux attentes de la population, tel est l’objectif de cette collaboration.

Une journée à double dimension

La population a besoin d’identifier les structures, dont l’importance des rencontres entre institutions et habitants. Les institutions se doivent de venir vers la population, leur donner des outils vice-versa. « Il s’agit aussi de développer une démarche participative de la part des citoyens », indique Jean Marc Comorassamy.
L’année dernière, la journée citoyenne a permis d’ouvrir des espaces de parole, d’expression. La bâtonnière, Isabelle Lauret, avait répondu présente « et on constate que, lorsqu’on offre un espace de parole, les gens peuvent se l’approprier » et le résultat est bénéfique pour tout le monde.
Et il est vrai qu’on a souvent tendance à l’oublier mais ce sont bien les institutions qui sont au service des habitants et il est important que ces derniers en prennent conscience.

L’adolescence et la place du père au centre des débats

De nombreux professionnels, sociologues, psychologues, pédopsychiatres, ont répondu présent, gracieusement à cette journée citoyenne. En effet, pendant près d’un an, Miguy Despres, animatrice du pôle ARAST et Jean Marc Comorassamy, coordinateur, pilotes du projet, ont travaillé d’arrache pied pour que cette journée soit une réussite. « Nous tenons à remercier également tous les professionnels qui ont accepté de se prêter au jeu », précise les deux responsables.
Selon ces derniers, les questions concernant l’adolescence étaient abordées de manière récurrente par les familles dans les quartiers. Aujourd’hui, de nombreux parents découvrent la crise d’adolescence et se sentent complètement désarmés.
Pour le coordinateur de l’ARAST, la crise d’adolescence est « un luxe que peuvent se permettre les ados d’aujourd’hui ». Cela est dû notamment à la société de consommation dans laquelle nous vivons, et beaucoup de parents n’arrivent pas à mettre des mots sur les phases de l’adolescence.
« Cela impose donc une nouvelle démarche dans le travail social et les rencontres avec les professionnels sont très bénéfiques car elles peuvent apporter un éclairage aux parents démunis ».
Et Jean Marc Comorassamy en vient même à dire que « ces spécialistes se doivent de nous apporter des éclairages par leur connaissance et expérience ».

Consolider la socialisation des jeunes, favoriser la relation parents/enfants dans la famille, développer l’autorité parentale et l’appropriation de l’environnement institutionnelle par la famille, on peut dire que les ateliers bondés témoignent de la réussite de cette action.
Sans aucun doute, il s’agit d’une démarche à poursuivre car la population est en attente d’aide et de soutien de la part des professionnels et des institutions.

Sophie Périabe


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