Manifestation devant les grilles de la sous-préfecture de Saint-Benoît

Quel avenir pour les “emplois verts” ?

13 avril 2006

Hier, les travailleurs de l’association COSE, soutenus par Agir Pou Nout Tout et par l’Association des pêcheurs de bichiques de la Rivière des Roches, sont allés exprimer leur mécontentement à la sous-préfecture de Saint-Benoît. Inscrit dans le dispositif “emplois verts”, 14 CES se retrouvent sans emploi, sans revenu et sans possibilité de bénéficier d’un Contrat d’accompagnement à l’emploi (CAE).

Nous connaissons la méthode "diviser pour mieux régner", dixit Jean-Hugues Ratenon, président du Collectif Agir Pou Nout Tout. C’est du moins ce qu’il nous était donné de voir hier à la sous-préfecture de Saint-Benoît. Une délégation, regroupant le directeur de l’antenne Est de la Région Réunion, le directeur de l’ANPE, le président du collectif Agir Pou Nout Tout, les membres de l’association COSE, dont sa présidente Gladys Erudel, rencontrait le sous-préfet de Saint-Benoît, Claude Villeneuve, afin de trouver une solution pour l’emploi des 14 CES “emplois verts”, qui entretiennent le sentier littoral Est. Ils veulent pouvoir bénéficier du CAE, mais voilà, l’argent n’est plus. L’enveloppe a disparu. Encore fallait-il compter sur le Contrat d’avenir ! Mais ce dispositif est au seul profit des bénéficiaires du RMI. Là, nous parlons de travailleurs qui veulent pouvoir travailler et pourvoir aux besoins des leurs. Sur les 14 CES de l’association COSE, seuls 4 d’entre eux peuvent prétendre à un Contrat d’avenir. 10 donc restent sur le carreau. En fait, ce problème en soulève un autre. C’est la mort du dispositif “emplois verts” qui est annoncée. C’est presque plus d’un millier d’emplois qui doivent disparaître, pour le plus grand “mal” des Réunionnais. 80% des “emplois verts” ne sont éligibles au Contrat d’avenir.

L’État n’a plus d’argent !

On sait toute l’importance du travail des “emplois verts” qui interviennent dans les écoles, les sites touristiques, les hôpitaux. Ce sont aussi eux qui ont été appelés à la rescousse pour épauler les militaires et les agents communaux dans la lutte chimique et mécanique contre le chikungunya, ou plutôt l’aedes albopictus. Aujourd’hui, ils se trouvent privés d’emploi à cause d’une gestion calamiteuse du service public de l’emploi. Parce que cela a été dit : l’État n’a plus d’argent pour financer même 14 CAE. "À chaque fois qu’il y a des erreurs, ce sont les petites gens qui trinquent. Nous demandons une gestion humaine dans ce dossier", explique Jean-Hugues Ratenon. Belle cohésion sociale que voilà ! "L’État n’assure plus la continuité des services. Il veut rompre avec les emplois aidés, les services de proximité et par la même avec le tissu associatif", déplore Jean-Hugues Ratenon qui appelle à la mobilisation. "Face à une injustice, la riposte doit être au moins égale", lance-t-il aux plaignants. Aujourd’hui, à 9 heures 30 une manifestation est prévue devant les grilles de la Préfecture. Jean-Hugues Ratenon demande une table ronde réunissant les présidents des 2 collectivités, de l’Association des maires, les parlementaires et bien-sûr l’État. Affaire à suivre.

Bbj


Où est passé l’argent ?

On sait que la Région Réunion a versé sa partie au CNASEA pour le financement des “emplois verts”. On sait toutefois que l’État ne l’a pas fait. Le FEDOM ne dispose quant à lui d’aucun fonds pour financer les prochains CAE. 70 millions d’euros sont cependant attribués aux entreprises réunionnaises pour pallier aux conséquences économiques du chikungunya. "Est-ce que cet argent ne vient pas de l’argent normalement attribué aux “emplois verts” ?", demande Jean-Hugues Ratenon. Nous soumettons la question, d’autant que dans les mois à venir, plusieurs associations devront s’inquiéter pour leurs personnels, en chômage “politique”.


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