Quel avenir pour les étudiants-surveillants ?

Un ascenseur social supprimé par le gouvernement

14 juin 2003

Créé par le Front populaire, le corps des maîtres d’internat-surveillants d’externat (MI-SE) permet à des jeunes issus de milieux modestes de travailler dans l’Éducation nationale afin d’avoir les moyens de payer leurs études. Ces derniers assurent non seulement des missions de surveillance, mais font aussi du soutien scolaire pendant les heures d’étude ou le soir auprès des internes. Ils constituent une catégorie de personnel sur qui repose ce que l’on appelle "la vie scolaire", c’est à dire tout ce que fait l’élève à l’école en dehors de ses heures de cours. Or, cet ascenseur social qui a fait ses preuves est supprimé par le gouvernement. Pour le remplacer, ce dernier propose des assistants d’éducation qui n’auront pas le statut d’étudiants et qui toucheront un demi-SMIC du fait du temps partiel imposé. Se pose également le problème de la limite d’âge de cette création gouvernementale : 22 ans.
Face aux projets du gouvernement, les surveillants sont dans le flou. Une chose est sûre : leur statut est supprimé. Seront-ils mis à la porte ou leur laissera-t-on mener à bien leur contrat ? En effet, s’ils réussissent leurs examens universitaires, les surveillants peuvent travailler pendant sept ans. Autre sujet de mobilisation : la réforme des universités qui les concerne également au premier chef.
Pour éviter le chômage et pour que d’autres jeunes puissent aussi bénéficier de cet ascenseur social, des surveillants luttent. « Nous sommes solidaires des ATOSS », déclarent les trois jeunes réunionnaises MI-SE rencontrées hier à la Région. Et d’appeler à la mobilisation : « l’heure est grave, on craint pour l’égalité des chances ».
Paul Vergès les a appelées à « occuper la place et revendiquer ». « Il faut lutter avec les syndicats et faire une note aux élus pour les sensibiliser à votre situation », a-t-il conseillé.


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