Réactions des manifestants

’Quelle retraite percevront les nouveaux précaires ?’

5 octobre 2005

Au sein du cortège de manifestants, des hommes et des femmes aux conditions sociales différentes ont kozé de leurs préoccupations. Pour certains d’entre eux, il est grand temps d’opérer un état des lieux de l’emploi à La Réunion au sein du secteur public et du privé. D’autres s’accrochent tant bien que mal à la situation sociale alarmante.

o Kiki, Gro Mal, Ti kok, Gran Kok Jean-Daniel, Daniel èk Tirik

"Nous demandons la consolidation de nos emplois"

Certains d’entre eux sont en Contrat Emploi Consolidé, d’autres en Contrat emploi jeune ou encore en contrat à durée déterminée. Ils sont dockers ou agents d’entretien et demandent uniquement "la consolidation de leurs emplois". Lorsqu’ils se rencontrent, ils échangent sur la situation sociale, économique et politique de La Réunion et de l’Europe. Pour eux, "les directives européennes n’apporteront rien de bon à la société et à la jeunesse réunionnaise".


o Patrice, contractuel en contrat à durée indéterminée à la Poste

"Petit à petit, la Poste privatise ses services"

"La Poste fonctionne avec deux grilles de salaires, une pour les contractuels et une autre pour les fonctionnaires", explique-t-il. "Nous fournissons un travail considérable et nous demandons une valorisation de nos payes. Mon salaire me permet juste de survivre". Malgré une certaine garantie de l’emploi, Patrice s’inquiète quant à son avenir professionnel car "Petit à petit, la Poste privatise ses services".


o Sylvie Mouniata, militante associative et politique, et mère de famille

"L’État ferait-il des économies au sein de l’Éducation nationale ?"

Pour elle, "la priorité des priorités de l’État, c’est l’éducation". Et que constate-t-elle ? "la suppression de postes d’enseignements dans l’éducation nationale. L’État serait-il en train de faire des économies ?" Sylvie Mouniata invite les parents à s’impliquer davantage dans la vie scolaire en allant élire leur représentant de parents d’élèves prochainement. Selon elle, "l’État maintient la précarité au sein de l’Éducation Nationale".


o Sylvain, adhérent à l’UNSA et salarié handicapé

"Quelle retraite percevront les précaires ?"

Ce standardiste au sein d’un établissement scolaire est à quatre années de la retraite. Il observe "nous vivons dans une société où les plus pauvres deviennent encore plus pauvres et les plus riches encore plus riches". Il note "la nette baisse du pouvoir d’achat des réunionnais alors que dans le même temps tout augmente notamment l’essence". Lui aussi "est contre le Contrat nouvel embauche car il précarise davantage l’emploi" ce qui l’amène à se demander "quelle retraite percevront ces salariés ?".


o Annie, militante associative active et mère de famille

"J’ai peur pour l’avenir de mes enfants"

Elle ne passe pas par quatre chemins et dit "avoir peur pour l’avenir de mes enfants". Annie se sacrifie pour leur donner les meilleurs outils pour apprendre. Récemment, elle a inscrit son fils au sein d’une école d’ingénieur en France. "Je lui ai acheté un ordinateur et payé les frais d’installation", explique-t-elle. "Il percevra la bourse uniquement en décembre". Aujourd’hui, "de nombreuses familles réunionnaises se sacrifient pour que leurs enfants réussissent", analyse-t-elle. Mais dans le même temps, elle note "la délocalisation de certaines entreprises et des licenciements massifs".


o Henri-Olivier Boyer à la recherche d’un emploi

"Je ne baisserai pas les bras"

Il recherche activement un emploi dans "le domaine de la vente". Malgré un échec au BEP "Vente action marchande", ce jeune ne se décourage pas et il a osé défiler pour la première fois. Régulièrement, il consulte les offres de l’ANPE et envisage de reprendre une formation. Il veut "absolument participer à la construction de La Réunion et veut s’impliquer davantage au sein du monde associatif et politique".


o Hervé Lauret, Président de la FCPE

"L’emploi, le problème crucial"

À La Réunion, "l’emploi est le problème crucial", regrette-t-il. "Un trop grand nombre de parents sont sans emploi" remarque-t-il au fil de ses réunions et de ses rencontres. Hervé Lauret demande "des emplois stables doublés d’une formation pour les personnes occupant des emplois précaires au sein de l’Éducation Nationale". Face à la problématique de l’emploi, "un état des lieux au sein des entreprises privées et du services doit s’opérer dans les plus brefs délais", propose-t-il.


o Catherine, mère célibataire, rmiste avec un diplôme d’aide soignante

"Quel avenir pour les plus de 40 ans au chômage ?"

"Passé la quarantaine, les portes de l’emploi se ferment", déplore-t-elle. Elle élève seule son enfant et elle n’a plus honte de dire qu’elle est rmiste. Catherine recherche constamment un emploi et s’investit dans les associations de quartier et de parents d’élèves. "Des employeurs m’ont suggéré de laisser la place aux jeunes", dit-elle en riant et "je remarque que de nombreux jeunes sont aussi au chômage". Aujourd’hui, "j’ai la rage".


o Jean-Pierre, employé de mairie

"J’ai 15 années de service et je n’ai pas encore fait mes preuves, parait-il"

Il a "15 années de service et mes responsables me disent que j’ai pas encore fait mes preuves". Jean-Pierre "partage et soutien les mots d’ordres de l’intersyndicale et dénonce la politique catastrophique du Premier ministre français".


o Julie Boyer, porte-parole du Collectif emplois en danger CEC et CEJ au Conseil Général

"La valse des CEC et des CEJ"

"La valse des salariés en Contrat emploi consolidé et en Contrat emploi jeune a débuté depuis un certains temps au Palais de la Source", expose Julie Boyer. 529 personnes sont concernées par ce nettoyage. "Les différents services de cette collectivité fonctionnent avec moins de personnel de nos jours", indique-t-elle et dernièrement, "sa Présidente nous a affirmé étudier la situation des CEC et des CEJ". "Ces employés occupaient pour certains des postes à responsabilité et demandent tout simplement leur intégration après huit années d’activité", finit-elle.


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