Face à la pénurie

Quelles propositions pour l’emploi des jeunes ?

15 mars 2012, par Céline Tabou

Ces dernières semaines ont été le théâtre du désespoir et de la lassitude des gens face à un avenir incertain et une pénurie d’emploi. Ce constat a été étayé par les derniers chiffres de l’Insee et son analyse, « découragés par le niveau du chômage, les jeunes sont moins nombreux à s’engager sur le marché du travail ».

La situation des jeunes à La Réunion s’aggrave depuis 2007, « les jeunes sont les plus touchés par le chômage. En 2011, 60% des actifs de 15 à 24 ans sont au chômage. Ils supportent la hausse la plus forte : + 4,1 points depuis 2010 et + 8,8 points depuis 2007. Ils sont aussi de plus en plus touchés par le chômage de longue durée : 64% des chômeurs de 15 à 24 ans le sont depuis plus d’un an contre 50% en 2010 ».
L’Alliance des Jeunes pour la Formation et l’Emploi à La Réunion a fait une série de propositions pour « avoir de meilleures conditions de vie ». Dans le secteur public, l’AJFER propose l’adaptation du nombre de postes ouverts aux concours en fonction des besoins réels de l’île dans tous les domaines. Depuis sa création, l’AJFER dénonce que « chaque année sur 1.000 embauches dans l’Éducation nationale, seulement 100 Réunionnais sont recrutés ».
L’organisation de jeune souhaite que les besoins qui ne sont pas satisfaits à La Réunion soient pris en compte, en vue des besoins futurs et de la hausse démographique. Dans cette optique, « l’un des grands domaines que nous pouvons et devons développer est ce qui se rapporte au social. Dans le concret, cela va de la petite enfance jusqu’à l’accompagnement des personnes âgées, en passant par une multitude de services quotidiens de proximité. Tout ce qui se rapporte à la démocratisation des loisirs, de la culture ou encore à l’éducation populaire mérite d’être développé ».

Donner au secteur privé les moyens

Le 3 mars, l’AJFER a publié une série de propositions, destinées aux dirigeants à La Réunion et à la présidentielle, à cette occasion, l’organisation a souhaité redonner au Pôle Emploi son rôle central. En effet, l’AJFER souhaite obliger tous les employeurs de déposer leur offre d’emplois au Pôle Emploi, avec des moyens humain et financier, car seulement 45% des offres d’emplois de La Réunion passent par le Pôle Emploi. Par la suite, l’AJFER propose de prioriser les sociétés locales, par la délivrance de la part de la CCIR et Chambre des métiers, une « attestation d’absence de compétence locale » avant de solliciter une entreprise extérieure.
L’enquête de l’Insee indique que « La Réunion compte la plus faible proportion d’emplois qualifiés (cadres et professions intermédiaires). De plus, ces catégories ont un salaire moyen inférieur à celui de la moyenne des DOM. Enfin, les salariés réunionnais sont un peu plus fréquemment ouvriers, qui est une des catégories les moins rémunératrices ». Face à cette situation, l’AJFER préconise de dresser le besoin prévisionnel en emplois qualifiants à La Réunion et dans la zone océan Indien sur plusieurs années afin d’adapter les formations, notamment dans les secteurs créateurs d’emplois comme l’environnement, l’énergie renouvelable, la recherche et le développement mais surtout dans la zone océan Indien, facilité d’adaptation, co-développement, proximité, relation gagnant-gagnant. L’objectif est de « passer de la mobilité forcée à la mobilité choisie ».

Céline Tabou

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