Qui a dit retraite ?

11 janvier 2007

Mardi dernier, Danièle Karniewicz, Présidente du Conseil d’administration de la Caisse nationale d’assurance vieillesse, remettait sur la place publique le problème du financement des retraites. Quelle serait la solution ? Travailler plus longtemps ? Cotiser davantage ? Stopper la politique d’exonérations de cotisations patronales ?

Pour la Présidente du Conseil d’administration de la CNAV, Danièle Karniewicz, le problème du financement des retraites était « encore plus grave que prévu, ce qui veut dire qu’il faut se bouger davantage », déclarait-elle au “Nouvel Observateur”. Selon elle, il importe d’augmenter les recettes grâce à une durée de cotisations allongée et une assiette élargie. Écartons si possible le principe de diminution du montant des retraites. Les personnes âgées récusent des pensions trop faibles, insuffisantes pour s’acquitter du coût de la vie. À l’échelle de La Réunion, imaginez le désarroi de ceux-ci, vu que la vie est d’autant plus chère.
D’ores et déjà, pour ne pas saper le moral et la confiance des Français, la présidente de la CNAV souhaite écarter la diminution du montant des retraites et privilégie la piste du travail des seniors. La durée et l’assiette des cotisations augmentant, peut-être que cela permettra de combler le déficit. Pour autant, devrions-nous nous interroger sur cette piste. Augmenter le montant des cotisations pour la retraite, c’est donc plus d’argent prélevé sur le salaire, avec, en prime, aucune assurance de pouvoir bénéficier d’une retraite satisfaisante pour ses vieux jours. Et puis, est-ce vraiment une aubaine de travailler plus longtemps ? Chaque année, on se fatigue à entendre “le trou” de la CNAV et s’inquiète toujours davantage pour nos vieux jours. Oui, bien pessimiste...

Et le rôle de l’État...

D’autres pistes existent en effet afin de renflouer les caisses de la CNAV. Plusieurs éléments de rémunérations, comme l’intéressement et la participation, mais aussi les exonérations de cotisations patronales « privent les retraites et la protection sociale d’une base de financement importante », explique Danièle Karniewicz. Encore faut-il demander plus d’efforts à tous les secteurs d’activités et non pas seulement au privé.

Hier, le Conseil d’orientation des retraites (COR) remettait son rapport à Matignon, des plus réalistes, selon la présidente de la CNAV. Nous ne manquerons pas de faire notre propre analyse. Déjà, nous pouvons mettre en exergue la faible participation de l’Etat. Simple constat : en 2004, 70,13% des produits des retraites étaient issus des cotisations sociales, contre seulement 5,35% de cotisations prises en charge par l’Etat. Si l’Etat “providence” s’alignait sur les 10%... quel rêve ! Nous devrons donc bien compter sur la seule sueur de notre front pour assurer notre retraite. C’est dit.

Certes c’est difficile

Il est cependant vrai que l’allongement de l’espérance de vie et l’arrivée à la retraite des générations du baby-boom confrontent les régimes de retraites à d’importants besoins de financement. Si leur ampleur précise est difficile à prévoir, particulièrement du fait de l’incertitude des ressources que la croissance pourrait générer, cela oblige à s’interroger sur la capacité du système à s’adapter à l’évolution des conditions démographiques et socio-économiques. Nos spécialistes français ont-ils fait les bons calculs, les bons choix aussi ?
Selon des projections démographiques, le nombre de personnes atteignant chaque année l’âge de 60 ans devait passer à plus de 800.000 à partir de 2006, alors que la population active n’augmentera plus que de 50.000 par an contre 150.000 dans les 10 dernières années. L’espérance de vie a augmenté d’environ 6 ans depuis 1974. Selon certains scénarios qui tablent sur une baisse des naissances, la part des personnes âgées de plus de 60 ans dans la population totale pourrait passer de 20,6% en 2000 à 33,5% en 2040. Le vieillissement démographique aura un impact négatif sur le taux de dépendance démographique. Là où il y a 1,7 cotisant pour un bénéficiaire en 2000, il n’y en aurait plus que 1,3 en 2020 et un seul en 2040.
Le Conseil d’Orientation des Retraites prévoit une dégradation de la situation financière des régimes de retraite à partir de 2006. Nous avons passé cette année. Encore aujourd’hui, l’ampleur et l’impact du vieillissement démographique sur l’équilibre des régimes de retraite par répartition font néanmoins l’objet de débats. Vous comprenez pourquoi nous attendons avec impatience le rapport du COR.

Contexte socio-économique peu propice

L’équilibre d’un système de retraites par répartition résulte de 3 types de facteurs : démographiques, relatifs à l’activité et à l’emploi, relatifs à la réglementation sur le montant des pensions.
Pour la projection de la situation financière à long terme du système de retraites, 3 types d’hypothèses sont nécessaires dont aucune n’échappe aux incertitudes : démographiques, économiques et sociales. Le niveau de la croissance est capital dans la mesure où il conditionne le taux d’activité, et donc la masse des cotisations et des prestations. Selon le Conseil d’Orientation des Retraites, les régimes de retraite, aujourd’hui équilibrés, auraient un besoin de financement supplémentaire équivalent à 4% du Produit intérieur brut (PIB) en 2040, sur la base des règles de calcul des pensions en vigueur en 2000. Ce scénario suppose un retour au plein emploi en 2010 avec un taux de chômage de 4,5% et un taux de croissance annuel compris entre 1,3 et 1,5%.

Juste pour dire : mais quand on connaît le taux de chômage réunionnais, on est à même de se demander comment s’en sortir. Le système français des retraites s’est développé pendant une période de croissance forte et de plein emploi qui ne correspond plus au contexte économique des 20 dernières années. L’augmentation du taux de chômage, le raccourcissement de la durée d’activité moyenne, la hausse du taux d’activité des femmes ou encore le ralentissement de l’activité économique ont radicalement modifié l’environnement du système des retraites.

Alors, quelles solutions ?

Pour sortir de l’impasse, certains défendent un changement de régime en faveur de la capitalisation. La capitalisation est généralement défendue par ceux qui y voient un facteur d’efficacité économique. D’autres prônent une réforme avec une modification profonde des règles d’attribution des pensions, à l’instar de la réforme suédoise. En dernière analyse, les expériences menées montrent que le choix des mesures est avant tout un choix de société. Alors, que nous proposera le gouvernement, après avis du COR ? Affaire à suivre...

Bbj


Définition

Taux de dépendance démographique : rapport entre le nombre de cotisants au régime et le nombre de bénéficiaires du régime.


Jean-Marc Sylvestre, propagandiste du néo-libéralisme
Hier matin, sur France Inter, le chroniqueur économique Jean-Marc Sylvestre s’est livré à une critique acerbe du système français de retraite. Ce système par répartition est basé sur la solidarité nationale entre les générations. Fervent défenseur et propagandiste du néo-libéralisme, ce journaliste passe son temps sur une radio nationale à promouvoir la privatisation à tous crins, et en particulier du système de retraite. Les banques et les sociétés d’assurances privées, françaises et étrangères font un lobbying intense pour que l’on modifie la loi. Et ils ont trouvé en J.M. Sylvestre un zélateur sans scrupule.


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Messages

  • Comment Madame Karniewicz et Monsieur Chirac sont complice pour sauvegarder un bon chômage en France et sauver la retraite Cnav ?

    Chômeur âgé de longue durée, tu ne restes pas couché, tu ne tends pas la main pour te voir octroyer l’obole rmi...
    tu TENTES de créer ton propre emploi
    mais dans 80% des cas tu échoues

    Alors les incitateurs CHIRAC et les autres CNAV / CIPAV en tête
    te COUP DE BOULE

    et sortent alors les couteaux avec le code de leur SS
    articles L351-3 et R351-12 brandis, tu reçois la veille de Nôel ta PUNITION et celle de ton épouse et de tes enfants ( tout le monde est punis, c’est le principe de la personnalité des peines), avant de partir réveillonner, la cnav vide ses tirroirs, comme so commission de recours pas amiable du tout avec les créateurs, leur décision tombe en LRAR dans ton assiette de chômeur
    Tu ne revêts plus la qualité d’assuré social au régime général
    Karniewicz et Chirac te piques tes trimestres pour ta retaite
    "Petit crétin, on t’a bien ...eu, toi et ta famille vous allez être privés de 1,25% par trimestre qu’on te vole sur tes 50% de retaite de base ET COMPLEMENTAIRE, on t’a eu petit crétin de créateur, tu avais plus de 55ans et plus de 20 années de cotisations vieillesse....TU aurais mieux fait de rester au chaud dans ton lit, Madame Karniewicz te remercie au nom de la bonne soupe CNAV et Monsieur Chirac au nom de la République"

    "les français ont créer grace à nous Karniewicz/Chirac un million d’entreprise,grace à eux nous on sauve la répartition, on pique aux crétins qui tentent de créer et on octroie à ceux qui restent couchés"

    Il faut dénoncer le MENSONGE associé

    • Celui qui a essayé de s’en sortir seul est donc doublement puni , il est puni parce qu’il a échoué malgré son investissement personnel et financier et il est puni parce qu’il est privé des droits qu’il aurait acquis autrement , en se contentant d’attendre, surtout sans rien faire, pour tenter d’échapper à la situation d’assisté.

      Il est scandaleux de sanctionner ainsi l’effort, l’initiative et l’esprit de responsabilité.
      Les nouveaux responsables politiques feraient bien, quant à eux, de remettre un peu d’ordre dans cette réglementation misérable et déshonorante pour notre pays.


Témoignages - 80e année


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