Pour tenter de camoufler ses mauvais résultats

Raffarin dilapide le trésor français

19 mars 2004

En 2003, la dette publique a atteint 16 000 euros par Français, écrit “Le Monde” daté du 15 mars dernier. Les finances de l’Etat sont fortement dégradées et le ’trou’ de la Sécurité sociale se creuse. Le déficit cumulé atteint désormais 63,4 milliards d’euros. Une croissance hésitante ne permettra pas de redresser les comptes. Les prélèvements obligatoires ont augmenté pour la première fois depuis 1999. On lira ci-après de larges extraits de cet article.
En plus de la casse sociale, le gouvernement Raffarin pratique la casse économique. Avec toutes les conséquences concrètes que cela entraîne dans la vie des Réunionnais chaque jour. Et Alain Bénard nous dit : “ce n’est pas mon problème ; si vous voulez sanctionner Raffarin, attendez 2007 ; en attendant, il faut le laisser continuer à faire sa politique”. Et d’ajouter qu’avec la Région, lui, Alain Bénard, il va « changer la société réunionnaise »...! Tout cela est-il bien sérieux ?

État d’alerte. C’est l’expression retenue par beaucoup d’économistes pour décrire les finances publiques françaises, et celui que la Commission de Bruxelles agite depuis plusieurs mois. Depuis le 31 décembre 2003, la France ne répond en effet plus aux deux critères de Maastricht qui fixent le plafond du déficit public à 3% du produit intérieur brut (PIB) et celui de la dette à 60% : le premier atteint 4,1% et le second 63%.

Eurostat, l’agence européenne des statistiques, devait publier, le 15 mars, les chiffres transmis à Bruxelles par tous les pays européens, et la France apparaîtra alors comme le seul à avoir un déficit supérieur à 4 % de son PIB. Et si elle n’est pas la moins vertueuse en matière de dette, elle devra reconnaître que sa situation se dégrade plus vite que celle de ses voisins.

Pour beaucoup, ces chiffres sont trop abstraits pour qu’on s’en inquiète. (...) La dégradation des finances publiques est pourtant sans précédent. Depuis le choc pétrolier de 1974, jamais la France n’est parvenue à terminer une année avec un excédent budgétaire, l’Etat dépensant toujours plus que ce qu’il prélevait aux contribuables. En 2003, il a dépensé 273,8 milliards pour 239,8 milliards de recettes, générant un déficit record de 56 milliards. Un cinquième des dépenses ne sont pas couvertes.

L’année 2004 ne sera pas celle du redressement : le déficit de l’Etat prévu est de 55,5 milliards d’euros, ce qui signifie qu’à partir de la fin septembre les administrations vivront à crédit. Il ne s’endette pas pour investir, en profitant de taux d’intérêt faibles. Seules 10% de ses dépenses sont consacrées à l’investissement. Désormais, rappelle l’INSEE dans une note du 9 mars, 70% de l’investissement public est assuré par les collectivités locales. (...)

L’or de la Banque de France convoité

L’Etat n’est, toutefois, pas le seul dans le rouge. En 2003, les administrations sociales - assurance-maladie et UNEDIC - ont vu leurs déficits exploser pour atteindre 9,4 milliards d’euros. La Sécurité sociale a désormais une autorisation de découvert de plus de 30 milliards d’euros auprès de la Caisse des dépôts et consignations. Au total, les 43,9% de la richesse produite par l’économie prélevés sous forme d’impôts, de taxe et de cotisations ne suffisent pas à couvrir le service rendu.

Année après année, les déficits s’accumulent et accroissent la dette publique. En 1991, au moment de la négociation du traité de Maastricht, la France faisait figure de bon élève, puisque celle-ci ne représentait que 21% du PIB ; elle atteint désormais 63%. En valeur absolue, le chiffre est encore plus impressionnant : 980 milliards d’euros, soit 16.000 euros par Français et 36.000 euros par actif. On frôle donc les 1.000 milliards d’euros, dans la quasi-indifférence. En 1983, le passage du seuil des 1.000 milliards de francs avait déclenché un vent de panique, une dévaluation et un plan de rigueur.

Or cette dette coûte cher. Pour le seul Etat (hors Sécurité sociale), la charge de ses intérêts atteindra, cette année, 38,9 milliards d’euros, selon la loi de finances. Presque autant que le budget de la défense et plus de la moitié de celui de l’éducation nationale. Si l’on y ajoute la Sécurité sociale et les collectivités, les intérêts coûtent 47,3 milliards. Les taux d’intérêt sont pourtant à un niveau historiquement bas. (...)

Face à la disette des finances publiques, les 3.000 tonnes de stock d’or de la Banque de France font rêver certains. Jean-Pierre Raffarin a confirmé, dans un entretien à “La Voix du Nord” dimanche 14 mars, que la vente d’une partie de cet or pour financer la recherche est « un sujet dont nous débattons ». Le débat promet d’être animé.


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