Le président de l’Université et 5 députés NUPES soutiennent la revendication de l’UNEF-Réunion

Rassemblement contre le projet d’augmentation des loyers en Cité universitaire

14 décembre 2022

Rudrigue Sautron, président de l’UNEF-Réunion et Ketty Grondin, vice-présidente étudiante du CROUS tenaient hier une conférence de presse aux côtés du président de l’Université de La Réunion et des députés Philippe Naillet et Perceval Gaillard. Soutenue également par 3 autres députés NUPES, l’UNEF refuse une augmentation des loyers dans les cités universitaires en pleine crise du pouvoir d’achat et demande à la Rectrice de l’Académie, de retirer ce point à l’ordre du jour du Conseil d’administration du CROUS de ce 14 décembre.

L’UNEF-Réunion a tenu hier une conférence de presse pour alerter sur une menace contre le pouvoir d’achat des étudiants. L’augmentation des loyers dans les cités universitaires est à l’ordre du jour du Conseil d’administration du CROUS aujourd’hui. C’est une hausse de 7 euros par mois pour financer l’accès à Internet via le Wi-FI dans le cadre d’un plan à l’échelle nationale. Si cette mesure entre en vigueur, cette augmentation s’appliquera à partir d’août 2023.

Mépris du dialogue social

L’UNEF-Réunion s’oppose à cette mesure et a le soutien de Frédéric Miranville, président de l’Université de La Réunion, et de 5 députés NUPES : Philippe Naillet, Perceval Gaillard, Karine Lebon, Frédéric Maillot, Jean-Hugues Ratenon.
Rudrigue Sautron, président de l’UNEF-Réunion, et Ketty Grondin, vice-présidente étudiante du CROUS dénonce un « passage en force » de la Rectrice de l’Académie, présidente du Conseil d’administration du CROUS-Réunion. Le 16 septembre dernier, un accord avait été trouvé sur une méthode, avec une concertation prévue. Il n’y a aucune urgence à statuer sur cette question, souligne l’UNEF, qui indique que le délai pour trouver une solution court jusqu’en septembre 2023.
Pour l’UNEF, l’inscription de ce point à l’ordre du jour du CA du CROUS aujourd’hui dénote du « grand mépris du dialogue social avec les élus étudiants de la part de la Rectrice ».

Perceval Gaillard, député NUPES, Ketty Grondin, vice-présidente étudiante du CROUS et Rudrigue Sautron, préisdent de l’UNEF-Réunion.

Forte précarité étudiante

Le syndicat étudiant rappelle que les locataires des cités universitaires sont les étudiants dont les familles sont les plus démunies. Sur 5000 demandes, les 1374 places sont attribuées aux étudiants ayant les échelons de bourse les plus élevés. Le montant de cette bourse est de 592 euros par mois. Le loyer d’une chambre en Cité U est compris entre 180 et 325 euros. Si les étudiants ont droit à deux repas à un euro par jour dans le Restaurant universitaire, cela n’est pas possible les week-ends, ni pendant les vacances. Dans ce cas, un étudiant est bien souvent obligé de se limiter à un repas par jour. Comment vivre dignement dans ces conditions ?
Cette hausse de 7 euros représente 7 repas pour un étudiant boursier, souligne Rudrigue Sautron. Compte tenu du coût de la vie à La Réunion, les étudiants concernés devront encore faire des arbitrages douloureux : se nourrir ou se soigner par exemple. Par cette mesure, l’État enlèverait chaque année 115000 euros aux étudiants. « Les étudiants n’ont pas à être une variable d’ajustement », souligne l’UNEF.

Députés et président de l’Université solidaires

Philippe Naillet, député NUPES.

Philippe Naillet affirme sa solidarité avec les étudiants. Il rappelle que « ce qui caractérise la vie étudiante à La Réunion, c’est la précarité ». « Ce n’est pas acceptable, on compromet l’avenir de La Réunion.
La Réunion s’en sortira par le niveau de formation de sa jeunesse », précise-t-il, « je signerai le moratoire, je suis à vos côtés, en phase avec la ville de Saint-Denis ».
Frédéric Miranville, président de l’Université revient sur la situation très difficile des étudiants. Après une crise sanitaire de grande ampleur, difficultés restent importantes. L’Université a accompagné les étudiants et constate un problème de connexion dans les cités U, dit-il en substance.
« Il est important que ce réseau Wi-Fi soit mis en place sans être payé par les étudiants. Nous sommes prêts à trouver avec nos partenaires une autre solution sur un territoire où toutes les difficultés s’additionnent ».

Frédéric Miranville, président de l’Université.

Autre soutien, celui de Juliana M’Doihoma, maire de Saint-Louis et administratrice du CROUS, via M. Turpin, adjoint au maire de Saint-Louis : soutien à la demande des étudiants, contre les augmentations de loyer.
Perceval Gaillard apporte son soutien à cette lutte syndicale : « ce n’est pas aux étudiants de payer la fracture numérique ». Il fait part aussi de son soutien aux revendications immédiates, notamment la hausse mensuelle de 100 euros des bourses. Car à la pénurie de logements universitaires s’ajoute des loyers chers dans le privé à proximité des Facultés.
Il rappelle aussi des propositions de la NUPES : garantie d’autonomie jeune à 1100 euros, augmentée de 26 % à La Réunion pour tenir compte de la vie chère, des recrutements pour notamment développer les sciences humaines, doubler le budget de la santé universitaire.

M.M.

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