Réactions à la franchise sur les soins

3 août 2007

Le projet de retenir sur les consultations de plus en plus de pourcentage est ressenti comme une amorce dangereuse de dérembousement et de désengagement de la Sécurité Sociale.

Répondant aux vœux du gouvernement de contribuer aux soins de la maladie d’Alzheimer, la Mutualité française, qui fédère 98% des mutuelles santé en France, a demandé que la lutte contre cette maladie et le cancer soient plutôt financée « par la solidarité nationale », c’est-à-dire l’impôt, et non par les franchises comme le souhaite Nicolas Sarkozy.
En qualifiant le cancer, la maladie d’Alzheimer et les soins palliatifs de « causes justes », Jean-Pierre Davant, le Président de la Mutualité française, a déclaré que ces problèmes « font appel à la solidarité nationale ».
Il explique que plutôt qu’un système de franchise sur les soins, qui « fait appel uniquement à ceux qui sont malades », il préférerait « qu’on mette en place une taxe ou un impôt de solidarité pour financer ces causes, et que tous les Français, sauf évidemment les plus démunis, y participent ».

Inégalités devant les soins

Par ailleurs, la Fédération des Mutuelles de France (FMF) dénonce « une réforme [qui] vise à faire de la participation financière des malades la variable d’ajustement des comptes de l’assurance-maladie ». Et d’ajouter que « les franchises ne sont qu’une forme de déremboursement, dangereuse médicalement et inégalitaire socialement, mais également peu efficace financièrement ».
Dans un communiqué, la CFDT estime, elle, que les franchises médicales annoncées mardi par Nicolas Sarkozy constituent « des mesures injustes » qui « comportent un grand risque de renoncement aux soins ».
Le syndicat craint notamment « un accroissement des inégalités devant les financements collectifs » dans la mesure où « ce forfait uniforme va représenter un coût important pour les bas revenus ».
En effet, bien que ces franchises ne concernent pas les titulaires de la Couverture Maladie Universelle (CMU), de l’aide médicale d’Etat (AME), ainsi que les femmes enceintes et les enfants, les syndicats, dans leur ensemble, leur reprochent de ne pas prendre en compte les revenus des assurés.

Face au désengagement de l’Etat, les syndicats montent au créneau

De son côté, l’Unsa (syndicat autonome) affirme qu’elles constituent la « porte ouvert aux déremboursements ».
Et d’affirmer que « les franchises peuvent constituer une entrave à l’accès aux soins et que c’est plutôt vers une meilleure organisation de l’offre de soins qu’il faut chercher de nouvelles pistes de réforme ».
Jacques Voisin, Président de la CFTC, a par ailleurs pointé du doigt « une logique d’assurance individuelle ».
Enfin, FO a dénoncé cette mesure qui ne vise qu’à augmenter, selon elle, la contribution des assurés sociaux pour « suppléer le désengagement de l’Etat ».
« Toute franchise, quelle qu’elle soit, vise avant tout à laisser à la charge des assurés sociaux des dépenses de santé », indique le syndicat, en rappelant dans son communiqué les forfaits déjà existants comme le forfait hospitalier, la franchise de 1 euro sur chaque consultation, ou le forfait de 18 euros sur les actes hospitaliers lourds.
« C’est un mauvais coup porté à la santé des Français parce que (la franchise) sert à dissuader chacun de recourir aux soins sans pénaliser les consommateurs abusifs », déclare de son côté Jean-Marie Le Guen, responsable des questions de santé au sein du groupe PS à l’Assemblée nationale.
La CFDT voit, de même, dans les franchises médicales « un grand risque de renoncement aux soins » ainsi qu’un « coût important sur les bas revenus et (...) un accroissement des inégalités devant les financements collectifs ».
« L’accumulation de ces mesures (déremboursement, ticket modérateur, franchises), présentées au nom de la responsabilisation, de la solidarité, faisant appel aux bons sentiments, vide en réalité la Sécurité Sociale de son contenu »,
dénonce pour sa part la CGT.
« L’hypocrisie se conjugue avec le cynisme », souligne Solidaires. Aucune mesure concrète n’est annoncée contre le cancer ou la maladie d’Alzheimer, et les professionnels de santé indiquent que lutter contre cette dernière nécessiterait plus de 6 milliards d’euros, accuse l’union syndicale.
Constitué des principaux syndicats, du PS, du PCF, de la LCR et d’une vingtaine d’associations, notamment de médecins, un collectif national contre les franchises de santé appelle à une journée d’action le 29 septembre avant d’engager « des manifestations décentralisées dans toute la France » dans la seconde quinzaine d’octobre.


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Messages

  • quand on prend des medicaments est qu’il faut aller chez le medesin tous les 3mois il devrai les donner pour 1an ce qui ferait des economie a la secu


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