Ministère de la Défense

Recrutement local : enjeu culturel

4 novembre 2004

Face au problème récurrent de l’emploi, le recrutement de Réunionnais sur des postes civils de l’armée serait bienvenue. Mais selon le syndicat CFDT, La Réunion est privée d’emplois au bénéfice de mutations depuis la Métropole.

Pour la seconde fois cette année, la ministre de la Défense a annulé sa venue dans notre département. L’occasion manquée pour la CFDT d’aborder le sujet de la priorité à offrir aux recrutements locaux.
Face au problème récurrent de l’emploi à La Réunion, la création par l’État de postes supplémentaires dans la fonction publique serait bienvenue. Le Syndicat départemental du personnel civil des armées CFDT estime que La Réunion se voit au contraire privée d’emplois au bénéfice de mutations depuis la Métropole.

Priorité locale non respectée

Suite aux départs à la retraite, sur un effectif de 296 personnels civils, une quarantaine de postes d’ouvriers d’État recrutés à La Réunion sont aujourd’hui vacants. Selon la CFDT, 30 ouvriers d’État (frigoriste, conducteur transports collectifs et poids lourds, électricien, cuisinier, secrétaire...) devraient être mutés de Métropole en 2005.
En septembre de cette année, le syndicat avait pourtant formulé une demande de recrutement local d’ouvriers fonctionnaires auprès de la direction de la fonction militaire et du personnel civil du ministère de la Défense, "car le ministère de la Défense refusait de recruter localement des ouvriers d’État".
Cette requête est restée sans suite. "Comment le ministère de la Défense peut-il justifier ce choix qui va à l’encontre de toute logique et de l’intérêt de la situation sociale de notre département ?", interroge Patrick Beyronneau, secrétaire départemental de la CFDT Personnel civil des armées.
De 1994 à 2000, différentes notes et correspondances du ministère donnent la priorité aux recrutements locaux, l’appel à la mutation ne devant intervenir que si la ressource n’existe pas localement.
Dans les faits, les moyens pour respecter ce principe ne sont pas mis en œuvre. Il ne s’agit pourtant pas d’un manque de qualification ou de compétence pour occuper ces postes. En juillet 2004, avec le concours de l’ANPE, sur les 40 postes à pourvoir, le recrutement local de 10 ouvriers d’État (7 mécaniciens, 2 agents de sticks et d’achats, 1 pyrotechnicien) pour le 2ème RPIMA de Pierrefonds a donné pleine satisfaction.
Depuis, 3 ouvriers d’État, mécanicien et menuisier, ont été mutés depuis la Métropole. "On a réussi à s’élever en termes de formation. Notre université est aujourd’hui celle de l’océan Indien ... qu’on ne dise pas que La Réunion n’a pas de ressources", soutient Patrick Beyronneau.

Les mutations coûtent plus cher

"Il ne s’agit pas d’un combat contre les mutés(...), on ne conteste pas la libre circulation des biens et des personnes", se défend le secrétaire général CFDT, mais bien d’"un droit élémentaire et légal à travailler dans son département".
Il parle là d’un véritable enjeu culturel que l’on a raison, selon lui, de mettre au cœur des débats, car la culture raccroche aux origines et permet d’évoluer. "Ces jeunes, dont certains choisissent les filières techniques, ne comprendront pas que, comme dans le secteur privé, un emploi libéré dans la fonction publique par un ouvrier de recrutement local leur échappe au profit d’un ouvrier de l’État, muté de Métropole avec les avantages liés à l’éloignement".
La CFDT met également en avant la question budgétaire, puisque l’affectation d’un ouvrier muté entraîne le double des dépenses par rapport au recrutement local. 63% de majoration de salaire pour les mutés, prime d’éloignement, logement payé par le ministère, congés bonifiés au bout de 3 ans d’exercice : ces avantages représentent pour la CFDT "des facteurs de traitements discriminatoires aggravants, susceptibles de menacer une certaine stabilité retrouvée dans nos établissements".
L’ouverture des établissements du ministère de la Défense vers la société civile doit passer par d’autres mesures que les journées portes ouvertes. Par exemple par "l’intégration prioritaire en son sein des citoyens de ce département".

Paul Vergès interpelle la Défense

Patrick Beyronneau ne comprend pas, alors que l’Europe reconnaît nos spécificités, que des mesures adaptées en faveur de l’emploi local ne soient pas respectées, et ce malgré les recours permanents en Conseil d’État depuis une vingtaine d’années.
La CFDT a donc tout récemment adressé une demande d’audience auprès du conseiller aux affaires sociales de la ministre de la Défense par l’intermédiaire de la fédération des établissements et arsenaux de l’État CFDT, afin de plaider pour le recrutement local.
Pour sa part, le président de la Région Réunion, interpellé par le syndicat, a aussitôt adressé un courrier à la ministre de la Défense. Soulignant la situation économique et sociale de notre île particulièrement préoccupante, Paul Vergès a mis en exergue la nécessité de rapprochement et de mise en commun des moyens des collectivités locales et les services de l’État "pour favoriser la meilleure intégration sociale et professionnelle des Réunionnais".
Les profils recherchés pour occuper les postes locaux vacants étant susceptibles d’être disponibles à La Réunion, le président de la Région Réunion sollicite que la priorité soit donnée au recrutement local.

Estéfany


Appel à candidatures

Afin de prouver au ministère de la Défense que la ressource locale existe, la CFDT invite l’ensemble des demandeurs d’emplois à adresser leur demande dans la spécificité qu’ils détiennent à : Monsieur le Chef de la division des ressources humaines des forces armées dans la zone Sud de l’océan Indien - Caserne Lambert - 97709 Saint-Denis, messag cedex 09 ; ainsi qu’une copie au Syndicat départemental du personnel civil des armées CFDT - 58, rue Fénélon - 97400 Saint-Denis.


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Messages

  • bonjour, originaire de la réunion et ayant 4 ans d’experience en tant qu’ouvrier d’etat gardien veilleur au 8eme régiment de transmissions a suresne en ile de france,je souhaiterai postuler pour un poste de gardien veilleur,si vous avez un poste ouvert,veuillez m’en informez en fin que je puisse faire les démarches nécessaire dans les pus bref délai auprès de mes hiérarchies.CORDIALEMENT


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