Grèves des TOS précaires : une délégation reçue à la Région

Relayer le message de 1.200 Réunionnais menacés par le chômage

31 octobre 2007, par Manuel Marchal

À la suite d’une rencontre avec une délégation de grévistes, Raymond Mollard a indiqué qu’un débat aura lieu aujourd’hui sur cette question d’actualité à l’occasion de l’Assemblée plénière de la Région. 1.200 emplois sont menacés, c’est un combat qui concerne tout le monde, et qui appelle au rassemblement le plus large.

À l’appel de plusieurs syndicats dont le SGPEN-CGTR et l’UNATOS-FSU, les Techniciens et Ouvriers de Service (TOS), ainsi que les agents administratifs en contrat précaire sont en grève depuis la rentrée de jeudi dernier. Ils luttent pour que 1.200 emplois ne soient pas supprimés par charrettes successives à partir de la rentrée de janvier. Une délégation de ces grévistes, venue du lycée Bois-Joli Potier du Tampon, a rencontré hier Raymond Mollard, Vice-président de la Région délégué à l’Éducation.
La réunion a débouché sur le soutien de la Région à la lutte des précaires. Raymond Mollard annonce que dès aujourd’hui, l’Assemblée plénière débattra d’un texte demandant la tenue d’une table-ronde rassemblant toutes les institutions concernées par les TOS, ainsi que mettant l’État en demeure de maintenir ces emplois indispensables au fonctionnement des lycées en dégageant le budget nécessaire.

L’État a la solution

Raymond Mollard souligne l’inquiétude des travailleurs rencontrés. Les annonces du Rectorat n’incitent guère à l’optimisme. Elles prévoient des suppressions de postes échelonnées tout au long de 2008.
Le vice-président de la Région insiste sur le drame humain, celui des personnes qui remplissent une mission de service public depuis des années. « C’est grave de les licencier », s’indigne Raymond Mollard, précisant que certains travaillent dans l’Éducation nationale depuis 15 ans, sur la base de contrats dont le statut précaire déroge largement au cadre légal. En effet, dans l’Éducation nationale, la précarité est une exception pour assurer des remplacements ponctuels. Pour les TOS et les agents administratifs à La Réunion, la politique menée par l’État fait que la précarité est pour beaucoup la règle.
Concernant la menace immédiate, à savoir le non-renouvellement des contrats l’année prochaine, Raymond Mollard note « une situation d’impasse. La seule solution passe par une décision de l’État ».
Suite à l’acte 2 de la décentralisation, les TOS titulaires ont été transférés contre leur gré et contre l’avis des collectivités territoriales à la Région et au Département. Les précaires ont un contrat de droit privé. Leur employeur est toujours l’État. La décision est donc dans les mains de l’État. S’il décide de consacrer des crédits suffisants à ces 1.200 emplois, ces derniers seront maintenus. Dans le cas contraire, l’État prend la responsabilité de les supprimer.

Envoyer un message fort

Comme solution durable, la création de postes de titulaires est évoquée dans le cadre d’un plan de rattrapage des effectifs. En effet, le pourcentage de TOS titulaires est très faible à La Réunion par rapport à la moyenne nationale.
« Dans le secrétariat, la reprographie et la sécurité, c’est à l’État de créer des postes. Dans l’entretien, c’est aux collectivités locales. Ce transfert doit se faire dans des conditions qui permettent aux collectivités de faire face », souligne Raymond Mollard.
En conclusion, le vice-président de la Région souhaite qu’aujourd’hui, les conseillers régionaux apportent unanimement leur soutien à la bataille menée par les précaires pour sauver leurs 1.200 emplois. Un tel vote serait en effet un message fort adressé à ceux qui ont la responsabilité de décider du maintien ou de la suppression de l’emploi de 1.200 Réunionnais.

Manuel Marchal


Les syndicats rencontrent deux parlementaires

Didier Robert et Jean-Paul Virapoullé veulent-ils sauver 1.200 Réunionnais du chômage ?

Les délégués du SGPEN-CGTR ont rencontré lundi Didier Robert et devaient rencontrer hier Jean-Paul Virapoullé.
Les syndicalistes demandent aux deux parlementaires de relayer leur revendication. À Didier Robert, le SGPEN-CGTR demande « de prendre avec ses autres collègues parlementaires (toutes tendances politiques confondues) l’initiative de déposer à l’Assemblée nationale une proposition de loi pour un moratoire à la réunion sur les fins de contrat compte tenu de la situation catastrophique de l’emploi dans notre île et du retard en effectifs titulaires dans notre académie ».
La même requête devait être communiquée à Jean-Paul Virapoullé.
1.200 emplois sont en jeu. Didier Robert et Jean-Paul Virapoullé porteront-ils le message des précaires en déposant une proposition de loi, en la défendant et en la votant dans l’intérêt de La Réunion, même si ce texte entre en contradiction avec les projets du gouvernement ? Ou alors resteront-ils fidèles à leur attitude : se contenter de voter les projets du gouvernement, même quand ces derniers ont de graves conséquences pour La Réunion ?


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