Centrales thermiques du Gol et de Bois-Rouge :

Rendez-vous manqué hier, négociations aujourd’hui

20 septembre 2004

Alors que le préavis de grève déposé par la CGTR, valable court toujours jusqu’au 24 septembre minuit, c’était le black-out total dans le bras de fer opposant la CGTR et la direction des deux centrales thermiques du Gol et de Bois-Rouge. Il semble cependant que les choses évoluent puisqu’un envoyé spécial a été dépêché dans l’île par la direction nationale du groupe auquel appartiennent les deux centrales, avec comme feuille de route de reprendre la discussion. Un rendez-vous avait été fixé pour hier à 14 heures à la Direction du travail à Saint-Denis. Mais à l’heure dite, il n’y avait que les représentants de la CGTR et Serge Leroy, directeur départemental du travail. Visiblement, il y avait maldonne sur la date et l’heure. Qu’à cela ne tienne : un nouveau rendez-vous a été fixé pour cet après-midi à 14 heures à la DDTE.
Parallèlement au conflit latent dans les deux centrales réunionnaises, la SIDEC (du groupe Air Liquide) auquel appartiennent les centrales du Gol et de Bois-Rouge, doit faire face à un problème d’envergure : l’arrêt de la centrale guadeloupéenne du Moule. En effet, le 5 septembre dernier, un incendie a causé de gros dégâts sur le dispositif de manutention de la bagasse et des chaudières. Selon certaines informations, la centrale du Moule pourrait être hors production jusqu’au mois de février 2005. Sachant que cette centrale fournit 34% de l’électricité consommée à la Guadeloupe, on imagine aisément les conséquences pour les usagers. Pour faire face à cette situation de crise, EDF n’a d’autres alternatives que de procéder à des délestages. Autrement dit, EDF répartit... la pénurie.

"On cherche des boucs émissaires"

Pour Patrick Hoarau, secrétaire de la CGTR-EDF, cette situation de crise doit également nous interpeller à La Réunion. Dans la mesure où EDF se désengage de plus en plus de la production, confiée au secteur privé, quid du service public en cas de gros pépin ? Notre insularité ne permet pas, comme cela serait possible en France, une interconnexion avec d’autres régions. Se pose alors la question de moyens de substitution pour faire face à la demande émanant des particuliers, mais également des entreprises...
D’autre part, la CGTR fait remarquer que dans une note en date du 17 septembre (soit 12 jours après l’incendie de la centrale du Moule), la direction des centrales réunionnaise parle de “fautes lourdes” de la part de deux agents, avec ce que cela suppose de sanctions. Dans un tract, la CGTG (Confédération générale du travail de la Guadeloupe) donne le ton : "Touchez pas aux travailleurs de CTM". Dans ce tract, la CGTG rappelle qu’à plusieurs reprises elle avait attiré l’attention aussi bien de la direction que de la DRIRE (Direction régionale de l’industrie et de la recherche) sur "un certain nombre d’anomalies" et parle "d’absence de plan de sécurité, de circuits incendie et détection incendie non opérationnels, absence de CHSCT (...)". Autant d’arguments qui font dire à la CGTG : "Aujourd’hui la direction de CTM et les représentants de l’État ont trouvé des boucs émissaires. IIs cherchent à faire payer lourdement aux salariés de l’entreprise leur combativité et leur mise au statut des IEG (...)"
Pour sa part, la CGTR rappelle que la centrale du Gol avait déjà connu par le passé un problème similaire à celui du Moule, mais qui avait pu être traité à temps, sans conséquence sur la production. Autre interrogation de la CGTR : le pourquoi de cette note dans laquelle la direction réunionnaise semble s’avancer en parlant de “fautes lourdes” avant même que la première enquête ait déterminé les causes de l’incendie, ni que les experts aient rendu leurs conclusions...

S. D.


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