Rentrée scolaire : gare à l’intox !

27 août 2008

Opérations de com du gouvernement, absence de données indiscutables... Le débat fait rage sur le prix réel de la rentrée. Même si les familles font vite leur compte.

Gare à l’intox !

Première association à présenter ses chiffres, Familles de France a lancé un pavé dans la mare en annonçant, lors de la présentation de son enquête annuelle, une impressionnante baisse, de l’ordre de 7,6%. Un chiffre flatteur - jamais vu « depuis vingt-quatre ans » - dont s’est aussitôt félicité le ministre de l’Éducation, Xavier Darcos. Mais qui laisse dubitatives les autres organisations familiales, beaucoup moins optimistes.

Peu d’efforts des supermarchés

Selon Familles de France, l’équipement d’un collégien de Sixième coûterait cette année 190,82 euros, contre 206 euros l’an passé. L’association attribue ce recul à la vigilance des familles, mais aussi et surtout à l’effet “liste Darcos”. Le 10 juillet, le ministre de l’Éducation nationale a conclu un accord, (en métropole mais pas dans les DOM et en particulier à La Réunion où on attend la visite d’un Secrétaire d’État pour envisager une baisse...) avec plusieurs grandes surfaces prévoyant une modération des prix sur une trentaine d’articles jugés indispensables (trousse, agenda...) par certaines organisations familiales et associations de parents d’élèves. Cette mesure aurait eu pour effet principal de faire baisser les prix dans les enseignes spécialisées (30%) qui, pourtant, ne participaient pas à l’opération ministérielle, tandis que les supermarchés (0,23%) et les hypermarchés (+ 0,98%) n’auraient pas vraiment fait l’effort attendu.

Auteur, elle aussi, d’une enquête annuelle qui sera présentée officiellement cette semaine, la Confédération syndicale des familles (CSF) assure qu’elle « ne sera certainement pas sur les chiffres » annoncés par Familles de France. « La hausse sera au moins équivalente à celle de l’an passé, soit environ 1% », assure Brigitte Masure, secrétaire générale adjointe. Même conclusion du côté de l’Union des familles laïques (Ufal), qui table sur une augmentation moyenne de 3%.

Un panier au rabais

Pourquoi de tels écarts ? « Certaines déclarations relèvent de la pure propagande politicienne, assure Bernard Teper, président de l’Ufal. Ensuite, cela tient aussi à un désaccord sur la méthodologie. Le gouvernement ne prend en compte que les fournitures scolaires, alors qu’à notre sens, il faut aussi mettre dans le panier les vêtements, le matériel de sport... Tant qu’on ne s’entendra pas tous sur une méthode de comptage identique, tous ces chiffres seront suspects ».

À ses yeux, la fameuse liste Darcos n’est donc qu’une opération de communication. « Les relevés effectués par notre centaine d’enquêteurs montrent que, dans la grande majorité des enseignes, notamment en province, l’existence même de cette liste n’est pas connue ! ». À la différence de l’augmentation, bien réelle, elle, des prix du gaz (+ 15,2% depuis début 2008), des carburants (+ 23%) ou des produits alimentaires (+ 6,4%). Dans ces conditions, la timide revalorisation de l’Allocation de Rentrée Scolaire (ARS), versée depuis mercredi dernier à 2 millions 970.000 de familles, s’apparente à une goutte d’eau dans l’océan. « Le principe de sa modulation en fonction de l’âge de l’enfant est bon, pointe Bernard Teper, mais il faudrait aussi la moduler en fonction de l’établissement.
Dans un lycée technique, le coût de la rentrée est deux fois plus élevé et ce sont majoritairement les catégories les plus défavorisées qui y vont. Pour eux, c’est la double peine ».

Laurent Mouloud


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