Fin de la grève des salariés de Eiffage / Razel

Reprise des chantiers de la route des Tamarins ce matin

29 février 2008

Après quatre jours de grève, les négociations ont abouti hier à la signature d’un protocole d’accord de fin de conflits entre les deux partis. Globalement, les salariés sont satisfaits des réponses apportées à leurs revendications.

Une prime Viaduc de 250 euros sera allouée à tout le personnel de production, ainsi qu’une prime d’efficacité pouvant aller jusqu’à 100 euros.
(photo RP)

Dès hier matin, les salariés, insatisfaits des négociations de la veille, ont exprimé leur mécontentement par des barrages de la circulation au niveau du viaduc de Saint-Paul. Malgré les accords obtenus la veille, les salariés n’acceptaient pas la position des représentants du groupe sur la constitution d’un comité d’établissement, le paiement des heures supplémentaires et la prime mensuelle. Un communiqué envoyé ce matin même à la Région, qui est le maître d’ouvrage de ces chantiers, et au Préfet, aurait, semble-t-il, bousculé la suite des négociations. En effet, les représentants du groupe semblaient plus empreints au dialogue en fin de matinée. « Au début, ils nous renvoyaient systématiquement à la Métropole, alors qu’on a une convention régionale. Ce matin, ils étaient plus ouverts », nous explique Pierre Savigny, conseiller juridique de la CFDT. La reprise des négociations dans l’après-midi a ainsi abouti à la signature d’un protocole d’accord de fin de confits entre les deux partis. Retour sur ces négociations.

Collège Inter-entreprises de Sécurité, de Santé et des Conditions de Travail (CISSCT)

La première revendication concernait la mise en place d’une commission de prévention pour l’ensemble des chantiers. Hier, nous vous annoncions le renforcement du Comité Inter-entreprises de Sécurité et des Conditions du Travail. En réalité, il a été décidé, en collaboration avec la Région, la mise en place d’un Collège Inter-entreprises de Sécurité, de Santé et des Conditions de Travail (CISSCT) spécifiquement pour le Viaduc et la Tranchée Couverte de Saint-Paul. Ainsi, deux personnes seront affectées sur ces deux chantiers pour la prévention et la sécurité.

Report des négociations pour la mise en place d’un comité d’établissement et le paiement des heures supplémentaires

Leur deuxième revendication portait sur l’organisation d’élections pour la mise en place d’un comité d’établissement chez Eiffage Génie Civil. Ils sont enfin tombés d’accord sur le fait que la négociation devait se faire avec les responsables du groupe en Métropole qui devraient venir à La Réunion d’ici la fin du mois d’avril. En accord avec les représentants du personnel, la CFDT indique qu’elle entamera les démarches après la reprise d’activités.
Et en ce qui concerne la mensualisation du paiement des heures supplémentaires à partir du mois de mai, il a été convenu que la CFDT adresse une demande motivée par écrit au groupement. Les représentants des salariés devraient également discuter de ce point avec les responsables métropolitains lors de leur venue dans l’île à la fin du mois d’avril.

Prime Viaduc de 250 euros

Concernant la prime mensuelle pour tous les salariés de chantier sans exception, les représentants du groupe ont proposé une prime de 240 euros par mois pour le personnel de production du Viaduc et de la Tranchée Couverte de Saint-Paul. Les délégués du personnel, ne voulant pas complètement céder, ont donc émis une « contre proposition » de 250 euros. Les représentants du groupe ont accepté cette ultime proposition. Une prime Viaduc de 250 euros sera donc allouée à tout le personnel de production sans exception, ainsi qu’une prime d’efficacité pouvant aller jusqu’à 100 euros à l’appréciation de l’employeur. Ces deux primes peuvent être cumulables.

Indemnité en fin de contrat

Enfin, comme cela avait été annoncé hier, une indemnité sera versée à tous les salariés de moins de 2 ans d’ancienneté en cas de non reclassement en fin de contrat.

Rebecca P.


La chute mortelle de José Ramsamy survenue ce mercredi, alors qu’il effectuait des travaux aériens vraisemblablement sans harnais, nous rappelle combien la sécurité sur des travaux à risques est primordiale. « Si quelqu’un ne veut pas mettre de harnais de sécurité, il faut l’obliger ou l’empêcher de travailler. Il ne faut pas jouer avec ça ! », exprime Pierre Savigny, indigné par cet accident. Une enquête est en cours afin de déterminer les causes de ce tragique accident. D’ores et déjà, la CFDT envisage de se porter partie civile dans ce dossier dramatique.


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